De sources policières, Claude Juimo Monthé, le président de la Chambre de commerce, des mines et d’industrie du Cameroun, cité dans l’affaire du meurtre du jeune Narcisse Olivier Djomo Pokam est retourné chez les enquêteurs de la division provinciale de la police judiciaire (Dppj) du Centre. C’était hier 16 octobre 2006 en fin de matinée. Claude Juimo Monthé “ qui a toujours marqué sa disponibilité vis-à-vis de la police depuis le début de cette affaire ”, pour reprendre le commentaire d’un enquêteur, était en réalité à son énième interrogatoire auprès des enquêteurs.
Certains parlent de la sixième fois. Et cette fois-ci, il se serait agi de la clôture des enquêtes au niveau de la Dppj du Centre, avant l’envoi définitif du dossier à la direction nationale de la police judiciaire (désormais chargée de poursuivre les investigations, selon des sources proches de la Dgsn).
Au moment où nous allions sous presse, il n’était pas possible de savoir sur quels aspects Claude Juimo Monthé a été entendu. Les enquêteurs sont restés avares en informations ; l’intéressé, lui-même, est resté injoignable. Le bagagiste du Hilton, le nommé Taboué Fotso, reste par ailleurs détenu à la direction nationale de la police judiciaire à Yaoundé.
Depuis le début des enquêtes, les sources policières annonçaient la semaine dernière pas moins de quarante - quatre (44) procès verbaux d’auditions. “ Ce qui montre que les enquêtes avancent, contrairement à ce que vous pensez dans les médias ”, commente un policier. Ce dernier continue son commentaire en marquant quelques regrets sur le déroulement de l’enquête. “ Le problème, c’est que la police travaille dans une situation de pressions énormes. Il y a d’abord la pression de la presse, qui au départ, pour une raison ou une autre, s’était montrée indifférente.
Depuis qu’il y a eu des soupçons de corruption, la presse s’est déchaînée et gène presque l’enquête par la pression qu’elle met sur la police. De plus, dès le départ, il y a comme une brouille des pistes. Des personnalités entendues ont dit avoir vu tomber le corps du 8e étage (cas de Antar Gassagay, Ndlr). D’autres versions ont été données. Il y a des fuites et des anticipations de part et d’autres. Nous voulons espérer que le travail se fera de manière sereine jusqu’au bout, pour la manifestation de la vérité. ”
Dans la famille du défunt Narcisse Olivier Djomo Pokam, après la prière, l’heure est à l’action désormais. Les quarante (40) enfants du regretté maire de Yaoundé II Djomo David ont joint leurs voix à celle du successeur basé aux Etats-Unis. Ils ont commis deux correspondances adressées respectivement au président de la République et au peuple camerounais. Dans celles-ci, tous demandent que la lumière soit faite sur le meurtre de leur frère Narcisse Olivier Djomo Pokam.
Pour eux ce meurtre est “ un geste de provocation et un affront non seulement à la famille Djomo, mais aussi aux institutions camerounaises et au peuple camerounais. ” La famille vient en tout cas, selon les confidences de l’un des fils Djomo au Messager, de porter plainte contre l’Hôtel Hilton de Yaoundé pour “ assassinat ”. Affaire à suivre.
Source: Le Messager
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