Vous avez assisté, la semaine dernière au forum sous-régional sur le tourisme où l’on a surtout parlé des problèmes de sécurité et de corruption. Est-ce que vous pensez qu’à leur niveau, les hôtels donnent le maximum pour faire revenir les touristes?
Oui, je pense que nous faisons tout pour que les touristes que nous recevons dans nos hôtels soient à l’aise et pensent à revenir au Cameroun et dans nos structures pour leurs prochaines vacances. S’il faut parler à titre personnel, je dirige un établissement hôtelier à Bafoussam depuis novembre 2003 où nous faisons toujours des rénovations qui lui permettent de mériter ses deux étoiles. Cependant, il ne faut pas se voiler la face. Je reconnais qu’il y a des promoteurs hôteliers qui ne pensent pas à mettre leurs établissements au niveau international requis. Ce qui fait qu’on se retrouve avec des hôtels qui n’ont pas d’agréments, dont les chambres laissent à désirer et qui ne sont pas confortables. Ce sont ces hôtels qui font à ce qu’on ait des idées fausses sur les établissements hôteliers camerounais de façon générale. Il y a des hommes d’affaires qui ont intégré ce créneau et qui ne pensent qu’à gagner de l’argent. Ce ne sont pas des hôteliers à la base et il y a plusieurs choses qui peuvent leur échapper de ce fait.
Cette semaine, vous vous êtes réunis au Mont-Fébé et avez visité le site d’Ebogo à Mbalmayo. Quelques mois plus tôt, c’étaient d’autres assises au cours desquelles le ministre du Tourisme annonçait le lancement imminent d’une opération de reclassement des établissements hôteliers. Pensez-vous que ce soit les rencontres qui vont permettre au Cameroun d’atteindre le seuil minimum de 500.000 entrées pour être une destination touristique?
En 2005, le Cameroun a fait 410.000 entrées, d’après des chiffres du ministère du Tourisme. Nous n’étions pas si éloignés que cela du seuil à atteindre et je pense donc que ce sont ces réunions et séminaires qui vont nous permettre de trouver le déclic qui relancera le tourisme camerounais. C’est pendant ces rencontres que l’on épluche les problèmes du tourisme camerounais. Le seul problème qui peut se poser c’est que, à mon avis, on n’associe pas assez les responsables d’établissements hôteliers. Lorsque l’on met, à titre d’exemple, les gens en mission pour sensibiliser les populations sur l’importance du tourisme dans le pays, ce ne sont que des cadres du ministère du Tourisme qui n’ont pas la même vision que celle des promoteurs hôteliers et des tours opérateurs. A ce niveau, je pense qu’il y a des choses à améliorer.
A votre avis, que faut-il faire pour mieux vendre notre tourisme?
Il faut déjà, avant toute chose, améliorer les infrastructures routières, entretenir le réseau routier national. Il y a en effet de nombreux sites magnifiques qui ne sont pas accessibles. Il faut pouvoir sécuriser les touristes et les sites. Au niveau des établissements hôteliers, on peut s’inspirer de la politique pratiquée au Sénégal où les nouveaux établissements bénéficient d’une exonération des charges fiscales pendant 5 ans alors qu’ici, à peine quelqu’un a ouvert qu’il commence à recevoir des redressements fiscaux. Au niveau des banques également, on doit pouvoir réfléchir à une manière d’alléger les taux d’intérêts des crédits. De même, l’Etat doit penser à mettre sur pied un fond de garantie pour sécuriser les investissements des promoteurs.
Source: Quotidien Mutations
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