Commandant de la brigade de prévention et de circulation routière à la direction des transports terrestres, pouvez-vous nous dire ce que c’est qu’un radar et comment fonctionne-t-il ?
Les radars sont des appareils de contrôle de vitesse. On les installe sur des axes routiers. Il existe deux modes de fonctionnement : manuel et automatique. Dans le premier des cas, un agent de sécurité doit être à côté de l’appareil. Tandis que dans le mode automatique, on peut installer le radar et s’éloigner. Toutefois, quel que soit le système utilisé, on règle au préalable les radars sur la base de la vitesse sur les lieux et en fonction des véhicules.
Le radar peut capter les véhicules à 400m. Cependant, la distance utile à la lecture des images est de plus ou moins 200m. Cela permet de mieux lire les images. Lorsqu’un véhicule entre dans le champ des faisceaux de l’appareil, il est automatiquement filmé s’il a dépassé la vitesse réglementaire à ces lieux. Si le conducteur est interpellé et veut avoir confirmation de la faute qui lui est reprochée, sur place, on peut lui faire consulter les données affichées sur l’écran. Cependant, les clichés se développent dans un laboratoire installé à la direction des transports du ministère du même nom. Ces derniers nous permettent d’identifier les véhicules pris en flagrant de vitesse. Su ces clichés, on peut lire la vitesse observée, l’heure, le jour, le lieu et l’immatriculation du ou des véhicules en infraction.
Le conducteur pris en flagrant de vitesse est-il interpellé sur le champ ?
Deux hypothèses sont permises : soit, en amont, une équipe accueille les véhicules en infraction qui ont été signalés par l’équipe de captage. Dans ce cas, le conducteur est immédiatement au courant qu’il roule à une vitesse excessive. Il a le droit de rentrer au poste de captage pour s’assurer de la véracité des faits qui lui sont reprochés. Soit, les clichés sont ramenés au laboratoire et développés. L’exploitation des informations y figurant permet de convoquer les propriétaires des véhicules en infraction. Ceux-ci sont tenus de conduire, dans nos bureaux, les chauffeurs au volant des véhicules le jour et à l’heure mentionnés dans les clichés, aux fins de la saisie de leur permis de conduire. Au cas où le propriétaire ne veut pas coopérer,
il est sanctionné à la place du chauffeur. Cela peut aller du retrait du véhicule de la circulation à la fermeture de l’agence de transport.
On a l’impression que les contrôles par radars ne visent que les chauffeurs des agences de transport inter-urbain…
Dans un premier temps et à titre de sensibilisation, le ministre des Transports a circonscrit le contrôle aux chauffeurs exerçant dans les agences de transport, car ils sont supposés être des professionnels du volant. C’est ainsi que certains d’entre eux qui ont été pris en flagrant de vitesse excessive ont été identifiés et sanctionnés tel que mentionné dans la décision prise mardi 26 septembre dernier [ce jour-là, le ministre des Transports, Dakolé Daïssala, a décidé de retirer les permis de conduire à 30 conducteurs appartenant à certaines agences de voyage pris en flagrant délit d’excès de vitesse, Ndlr]). Cela ne veut pas dire que les sanctions vont s’arrêter aux chauffeurs professionnels. Elles vont s’étendre à tous les automobilistes en dépassement de vitesse. Ceux qui ne pourront pas être pris sur place par l’équipe placée en amont feront l’objet de recherche à travers les informations contenues dans les registres d’immatriculation des véhicules.
Est-ce qu’il y a des panneaux signalétiques pour indiquer la limitation de vitesse ou la présence de radars à certains endroits des axes routiers ?
Il n’y pas des signaux pour indiquer la position des radars. Leur présence doit être discrète afin d’amener tous les automobilistes au respect permanent de la réglementation en matière de vitesse. Quant aux équipes en amont, elles sont placées à une distance de sécurité telle que le véhicule interpellé peut s’arrêter sans gêner la circulation si son chauffeur est de bonne foi.
Les radars sont-ils présents sur tous les axes routiers du Cameroun ?
Les axes sont couverts au fur et à mesure que l’Etat acquiert le matériel. Pour le moment, nous couvrons tous les grands axes principaux (Yaoundé-Douala, Yaoundé-Bamenda, Buéa-Douala…). Concrètement, nous couvrons les provinces du Centre, du Littoral, du Sud-Ouest du Nors-Ouest et de l’Ouest. Avec l’acquisition prochaine d’autres appareils, l’opération va s’étendre au Grand-Nord. Toutefois, dans toutes les provinces du Cameroun, il y a des radars portatifs qui ne sont pas équipés d’appareils de prise de vue. Ceux-ci ne sont pas toujours utilisés, car ils sont sujets à beaucoup de discussion entre les agents de sécurité et les usagers.
Source: Quotidien Mutations
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