“Tout va bien. Je me sens de mieux en mieux. Ai-je l’air de quelqu’un qui est mort ? Va leur dire, à tous ceux qui veulent m’enterrer vivant que je suis là. Et par la grâce de Dieu, je vais bientôt sortir de l’hôpital où je me trouve actuellement.” Sourire aux lèvres, l’air un peu étonné et le ton plutôt ironique, Dina Bell le chanteur au béret légendaire, réagit à la rumeur sur sa mort qui a parcouru la ville de Douala dimanche.
Interné en chirurgie A, à l’hôpital Laquintinie, depuis le lundi 9 février 2004 après une journée aux urgences, pour “multiple plaies du cuir chevelu et fracture du bras gauche”, Bazor, comme on le surnomme dans le monde camerounais du show bizz, semble plutôt détendu, en cette matinée de lundi 16 février. Les membres de la famille seraient venus de partout, les coups de fil aussi, sans oublier les proches et les amis pour vérifier la nouvelle, à en croire des membres du corps médical qui s’occupent de la santé du célèbre artiste.
Assis sur son lit d’hospitalisation, habillé d’un ensemble pagne aux couleurs sombres à dominance vert, le bras gauche plâtré en écharpe, Dina Bell ne quitte la musique ni des yeux ni des oreilles. Son poste téléviseur, l’un des compagnons les plus fidèles avec les deux gardes-malades, reste constamment allumé sur une chaîne qui passe des clips en boucle, cette matinée de lundi. Mais il ne manque pas l’occasion d’apaiser une atmosphère qui, dehors, demeure encore alourdie par la fausse rumeur de la nuit de dimanche 15 au lundi 16 février : “ et toi, comment te portes-tu ?”, lance-t-il, avec son éternel sourire. Avant d’ajouter dans la foulée “hormis mon bras cassé, je me sens aussi en forme que toi “.
Voilà qui paraît clair et net. Dina Bell est en meilleur état de santé qu’il y a une dizaine de jours, à son admission à l’hôpital Laquintinie.
Concert gratuit
C’est dans la nuit de samedi 7 au dimanche 8 février 2004, alors qu’il regagnait son domicile à Akwa, que l’auteur de “Yoma yoma”, un tube des années 80, a été surpris par quatre malfaiteurs puissamment armés. “Il était environ 1h 30 à 2h du matin. Je suis descendu de mon véhicule pour ouvrir la grande porte d’entrée. Et là, j’ai été surpris par quatre individus qui m’ont asséné des coups de gourdin sur la tête pendant que les autres pointaient des armes à feu sur moi. Ils m’ont vidé les poches, j’ai essayé de me défendre, mais …”
La suite, c’est Cathy Ebonguè, la soeur de Dina Bell, qui vit à Yaoundé mais de passage à Douala pour un week-end dans la maison familiale, qui va s’en charger. Elle va sortir de la maison, en même temps qu’une partie du quartier après avoir entendu les cris et les appels au secours de l’artiste, pour le transporter à bord de sa voiture jusqu’à l’hôpital Laquintinie, direction les urgences. Il est alors dans un coma profond duquel il ne sortira que 24 heures plus tard. Victime de multiples plaies du cuir chevelu et d’une fracture du bras gauche, Dina Bell sera opéré de ce même bras.
Plus de peur donc que de mal. L’auteur de ‘Sophie e sele ba na njé” Sophie laisse-moi rester) est sorti hier (17 février) de l’hôpital dans un état de santé s’est nettement amélioré. Aussitôt, projette -t-il un concert gratuit au meilleur de sa forme. Une façon de dire merci à tous ceux qui l’aiment, qui l’ont soutenu dans l’épreuve. Mais aussi, un sacré pied de nez à tous ceux qui, on ne sait trop pourquoi, ont voulu l’enterrer vivant.
source:lemessager, Jean-Célestin EDJANGUE
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