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L’inquiétant boom
(07/09/2006)
Ce n’est certainement pas un caprice, si la dernière réunion entre le ministre de l’Enseignement supérieur et les recteurs des six universités d’Etat a été en partie consacrée à la maîtrise des effectifs.
Par Yves Atanga

La question est cruciale à la veille de l’année académique 2006-2007. D’ailleurs, les statistiques permettent d’avoir une idée de la manière dont le problème risque de se poser. Ainsi, après les résultats du baccalauréat et du GCE A Level, le Cameroun compte aujourd’hui 40.000 potentiels candidats à l’entrée dans les universités. Un chiffre qui représente presque la moitié de l’effectif total des étudiants inscrits dans ces six institutions l’année dernière, soit 105.297.

Les responsables du Minesup l’ont reconnu jeudi dernier : la pression sera forte. Et les mots seuls ne suffiront pas à la gérer. Déjà, le Pr. Fame Ndongo avait conseillé aux patrons des universités une gestion de ce problème, qui tienne compte de leur statut de service public. On peut dire qu’ils auront vraiment besoin des qualités prescrites par le ministre à cet effet : " inventivité, ingéniosité et maîtrise de la culture managériale… "

On peut leur faire confiance, les recteurs des six universités d’Etat vont sans doute s’employer à résoudre cette difficile équation. Mais, devant l’ampleur de la difficulté, il est fort possible que les solutions ne soient que provisoires. Depuis trois ans, en effet, les effectifs des universités d’Etat n’ont cessé d’augmenter, à raison d’environ 10.000 têtes par an…

De toute façon, on voit mal comment en un mois et demi, les structures d’accueil (salles de cours, bibliothèques, logements estudiantins, restaurants ) des universités d’Etat vont se métamorphoser, au point de permettre l’accueil sans problème de ces milliers de nouveaux candidats.

A l’université de Buea, il existe un système d’admission sélective, calqué sur le modèle des universités anglo-saxonnes. N’entre pas qui veut. C’est une option qui a ses avantages en termes de qualité de la formation, mais qui semble en contradiction avec la notion d’université publique. C’est un peu devant ce dilemme que se trouvent les cinq autres recteurs.

L’université publique doit-elle accepter tout le monde, même si elle ne dispose pas des capacités conséquentes ? En l’état actuel de l’offre, on est peut-être obligé de répondre par l’affirmative. Mais il faut bien se dire que la demande va aller grandissante. D’où la nécessité d’ouvrir la réflexion pour une solution durable.

Et dans ce cadre, l’initiative privée est appelée à jouer à fond son rôle d’alternative. Car jusqu’ici, la formation supérieure privée au Cameroun n’a pas encore réussi à dépasser le stade embryonnaire. Avec notamment une quasi-obsession pour les formations courtes et professionnelles, préparatoires au Brevet de technicien supérieur (BTS). Elles coûtent moins cher en investissement et rapportent vite au promoteur.

Pourtant, le degré de popularité de ces formations montre clairement que les Camerounais sont prêts à faire confiance aux opérateurs privés. Malheureusement, ceux-ci semblent également un peu fébriles et forcément peu rassurants. Ce qui peut expliquer la rigidité et la prudence des pouvoirs publics en ce qui concerne la délivrances des diverses autorisations. Ouvrir une université digne de ce nom demande un investissement lourd.

De l’argent, beaucoup d’argent, mais aussi une caution scientifique inattaquable. Pour l’instant, ces exigences capitales sont loin d’être satisfaites. Conséquence : tous ceux qui souhaitent obtenir une licence sont bien obligés d’aller frapper aux portes de la " fac ", quitte à devoir se bousculer pour suivre un cours. C’est une situation qui bientôt sera intenable.


Source: Cameroon Tribune


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