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Le manuel scolaire
(01/09/2006)
Le syndicaliste se prononce sur les contours du choix du livre scolaire au Cameroun.
Par Cathy Corinne Koum

En quoi consistent les enjeux autour du choix du livre scolaire ?
Les enjeux sont multiples. Ils sont financiers, idéologiques et politiques. Le pédagogique étant presque totalement occulté. Pourtant, le choix des manuels doit être pédagogique, puis idéologique parce que le livre scolaire est un instrument de transmission des connaissances et de construction des personnalités. Il doit donc répondre à des critères consensuels adoptés par l’ensemble des acteurs impliqués dans l’œuvre éducative au sein de la communauté, c’est-à-dire enseignants, responsables en charge des questions d’éducation et les parents. Pour ce faire, les manuels scolaires devraient être conçus et édités par les Camerounais eux-mêmes et au Cameroun. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui où le livre scolaire est totalement contrôlé par les étrangers pour qui ce n’est rien d’autre qu’une marchandise. C’est quand même 110 milliards de francs Cfa par an. C’est donc l’enjeu financier qui a pris le dessus sur tous les autres, y compris le politique. Le Cameroun étant aujourd’hui dirigé de l’extérieur par les bailleurs de fonds et les partenaires au développement.

Vous soutenez qu’à travers le livre scolaire on fait passer une idéologie. Quelle idéologie devrait-on promouvoir à travers les ouvrages scolaires au Cameroun ?
Dans les livres camerounais, on devrait trouver des réponses aux problèmes de développement du Cameroun. Des solutions aux besoins réels des populations et des articulations à même d’outiller les jeunes Camerounais pour leur contribution à l’œuvre de construction nationale pour des besoins d’adéquation formation/emploi. Or, aujourd’hui, cela n’étant pas fait, le système éducatif camerounais est inadapté aux enjeux de l’heure et le profil des jeunes Camerounais sortis de nos écoles ne leur permet pas de s’intégrer dans le marché de l’emploi. Les quelques postes disponibles ne correspondant pas à leur profil.

Les syndicalistes sont tout de même impliqués dans ces commissions de choix du manuel scolaire. Ils ont donc une part de responsabilité dans cette décrépitude que vous dénoncez...
Aujourd’hui, les membres des commissions du choix du manuel scolaire sont triés sur le volet. Non pour choisir les manuels répondant aux besoins, mais juste pour satisfaire à un rituel qui est celui de laisser l’impression qu’il y a un dispositif mis en place. Mais, la faute ne leur incombe pas, parce que tant que le système éducatif tout entier n’est pas repensé que les programmes y affairant ne sont pas adaptés, la situation restera la même. Pour que le livre scolaire, quels que soient les mécanismes qui président à son choix répondent aux attentes des populations camerounaises, aux enjeux de l’heure. Il faut avant toute chose refonder le système éducatif dans sa globalité. Ce qui permettra de redéfinir les programmes adaptés à l’environnement, en tenant compte de l’environnement international.

Y a-t-il quelques pays “ affranchis” en Afrique dans le domaine du livre scolaire ?
La Tunisie a la totale maîtrise de la conception et l’édition de ses manuels scolaires, parce que affirme-t-elle, le livre scolaire est un instrument idéologique. Si d’autres pays le font à votre place, ils inculquent à vos enfants l’idéologie qui leur est favorable. L’Afrique du Sud, le Nigeria, la Lybie sont autant d’autres pays qui ont une autonomie dans le manuel scolaire. Le choix du manuel scolaire au Cameroun est fondé sur les enjeux financiers. Sinon, rien n’explique qu’il y ait deux commissions de sélection des manuels scolaires. Simplement parce qu’on a divisé l’ancien ministère de l’Education nationale en deux. On pouvait maintenir une seule commission pour minimiser les coûts. Conséquence, on a enlevé des programmes scolaires tous les manuels qui ont fait leur preuve et les enseignants mêmes ne se reconnaissent plus dans les manuels au programme. Ce qui justifie la mise à l’écart des livres officiels et l’utilisation par eux des livres qui leur semblent plus appropriés.



Source: La Nouvelle Expression


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