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L'’Etat camerounais en partie responsable …
(22/08/2006)
Au Cameroun d’aujourd’hui, tout républicain de bonne foi est fondé de croire que seule une véritable révolte citoyenne est susceptible de faire bouger les choses chez nous.
Par Paul Yamga Tientcheu

Voilà un pays où l’on peut se demander à quoi sert notre administration si ce n’est organiser des rackets de toutes sortes pour spolier les citoyens ?

Il y a quelques mois, les médias d’Etat relayées par la presse privée nous annonçaient en grandes pompes la décision du gouvernement de monsieur Biya à s’attaquer sérieusement à l’un des maux responsables du mal vivre camerounais à savoir la corruption. Quelques personnes ont été rapidement appréhendées, dit-on, pour besoin d’enquête.

Sans aucune compassion pour celles-ci, on peut se demander aujourd’hui si ce n’était pas de la poudre aux yeux ?
La liste des pilleurs circule officiellement. Certaines personnes indexées proposent même de restituer une partie du butin. Mais rien n’y fait, on fait de la diversion, on crée des multiples structures et ce, encore aux frais des contribuables afin de caser des amis qui étaient sans doute en “ réserve de la république ”.

Dans un Etat normal, le Garde des sceaux et la justice se seraient saisis de cette fameuse liste pour instructions. Y a-t-il une véritable volonté de lutte contre la corruption ? Je ne suis pas le seul à en douter et je souhaite que les mois qui viennent contredisent cela.

Pour revenir sur ce qui fait la une de nos médias en début de semaine : “ Hécatombe : plus de 50 morts sur nos routes ” (Mutations), “ Sur nos routes : plus de 40 morts ce week-end ” Le Messager, si du côté des conducteurs, on peut déplorer l’irresponsabilité et l’amateurisme dus à un manque de formation adéquate et un déficit de civisme, il faut relever le laxisme flagrant et une profonde insensibilité du gouvernement de la République à qui incombe la responsabilité de la sécurité “ physique ” des citoyens sur ces routes dépassées, il faut l’avouer.

A défaut de pouvoir prendre en compte les besoins véritables des citoyens, des actions préventives épargneraient quelques vies.



L’Etat de nos routes y est pour beaucoup

Observons déjà que les accidents les plus mortels proviennent le plus souvent des chocs frontaux entre deux véhicules. Quand survient pareil désastre, tous les “ irresponsables ” responsables du gouvernement aux grandes ambitions, s’accordent pour prétexter des raisons de la fatigue des conducteurs qui, généralement, ne sont plus vivants pour se défendre.

Nul n’évoque l’état lamentable de la route quand, l’un des conducteurs, évitant quelques nids de poule de son côté, s’est déporté au mauvais moment sur la voie de gauche. Tout le monde ignore expressément l’extrême étroitesse de la route à grande circulation, quand, pour un moindre dépassement, il faut adresser une prière au Tout-puissant.

Si nous ne tenons en compte que de ces deux cas de figure, ne sommes-nous pas en droit de nous poser au moins deux questions ? A savoir :

1- bientôt notre pays fêtera son demi-siècle d’indépendance ; est-il normal que nous ne disposons d’aucune route digne de ce nom ?
2- que fait-on de l’argent prélevé aux citoyens aux différents péages routiers?

I – Il nous faut des autoroutes
Sur les axes les plus fréquentés, il nous faut des autoroutes. Ce qui est appelé communément chez nous “ Axe lourd ” est devenu un vrai cimetière des citoyens. J’en ai encore des frissons, toute ma famille et moi-même y avons échappé de justesse ; nous n’avons eu la vie sauve qu’en abandonnant la chaussée, évitant ainsi un automobiliste roulant à vive allure qui nous fonçait droit dessus afin de dépasser un autre qui ne voulait pas se le laisser conter.

Combien de morts faut-il encore pour que le gouvernement ait enfin la Grande ambition de comprenne qu’il y a urgence à agir ? Par ailleurs, c’est illogique de continuer de maintenir des postes de péage sur des routes qui sont potentiellement des mouroirs, n’est-ce pas la feymania d’Etat ?

N’en déplaise à ceux qui se sentent morveux lorsque sont évoqués des états de comparaison, on ne peut ne pas relever que dans les pays qui nous ont inspiré les péages routiers, l’automobiliste a la possibilité de choisir et il reste maître de ses critères de choix. Ceux qui décident de prendre l’autoroute par mesure de sécurité ou pour aller plus vite en payent le prix. Dans le cas contraire, il y a des routes nationales et des routes départementales.

Au Cameroun a-t-on le choix ? Oui, peut-être, entre payer ou rester chez soi.
Lorsque le péage routier fut instauré sur nos principales routes, le Premier ministre de l’époque qui eut cette idée géniale, M. Achidi Achu, réussit, on ne sait comment, à convaincre les bougres de citoyens que nous sommes que l’objectif du gouvernement à terme était de veiller à l’entretien des routes afin d’améliorer les conditions de circulation.

Que non ! Aujourd’hui, nous revoilà à genoux devant le Fmi, la Banque mondiale, le Club de Paris, les fonds Ppte et que sais-je encore…A quoi servent donc nos propres richesses ?
La construction des autoroutes sur nos principaux axes routiers doit être une priorité aujourd’hui. De nos jours, le trafic est très intense pour que nous puissions continuer à entretenir la “ débrouillardise routière ” et compter les morts.

Il ne s’agit pas simplement là d’une question de fierté, mais aussi d’un processus d’évolution normale et irréversible liée à la sécurité du citoyen qui paye des impôts et taxes entre autres…
II – Il nous faut une véritable politique de sécurité routière
Il est clair qu’à côté de la construction des routes, il faut mettre en place des outils pour sécuriser les déplacements au sein des automobiles.

a - la vitesse :
Quand on pense que sur l’axe Douala - Yaoundé, il y a des tronçons où il est autorisé à rouler à 110 km/heure ! Un vrai suicide ! Est-ce normal ? Faut-il attendre une session de l’Assemblée nationale pour réduire cette vitesse à 90 km/heure ? La qualité de nos routes ne le permet pas.

b - la matérialisation de la route :
Le marquage au sol devrait être une réalité. Quand on emprunte nos routes, notamment la nuit, il faut rouler à une vitesse très raisonnable pour éviter les sorties de route.

c - l’entretien :
C’est le point le plus important. On ne peut plus compter le nombre d’accidents liés aux nids de poules au milieu de nos routes. Nous devons nous faire un peu violence pour intégrer, et ce, de façon pérenne, cet élément dans toutes nos réalisations.

d - une police routière :
L’expérience a montré que l’être humain est toujours tenté par les excès dès lors qu’il n’est pas surveillé. L’une des principales missions de la police routière sera entre autres de : veiller au respect de la limitation de vitesse avec des sanctions lourdes le cas échéant, de s’assurer que le véhicule qui transporte les usagers est techniquement à point, que le conducteur n’est pas sous l’emprise de produits dopants et qu’il est titulaire d’un vrai permis de conduire.

Certains prennent le volant sans jamais être passés par une auto-école ! Bien entendu, le flic ne peut distinguer un vrai permis d’un faux que s’il existe une base de données consultable où sont répertoriés tous les permis délivrés par l’administration ; cela suppose certainement une modernisation des outils de contrôle.

Et que dire de ces véhicules en panne en plein milieu de la chaussée, responsables eux aussi de bons nombres d’accidents. Bref, cette police doit veiller à ce que la chaussée ne soit ni dégradée ni encombrée.

Nous ne pouvons rester les bras croisés face à ce drame. Chez nous aujourd’hui, tout se passe comme si la mort nous guette partout :
- dans nos hôpitaux : faute de soins
- sur nos routes : que vous soyez dans votre propre voiture ou que vous empruntez un car de transport e commun
- dans nos villes citons par exemple celle de Yaoundé (voir article de Jean Bruno Tagne paru dans Mutations n° 1718 du 17/08/06 : “ insécurité ; les hauts-lieux d’agression à Yaoundé ”.

Alors que dans tous les pays modernes, la priorité est donnée à l’Education, la Santé et la Sécurité des citoyens, au Cameroun ceux-ci n’intéressent sans doute pas grand monde, sinon comment expliquer cet état de fait. Chacun sait au demeurant que seul un citoyen formé, en bonne santé et jouissant d’une réelle sécurité physique est apte à créer sur le long terme des richesses. Si rien n’est fait, le bout du tunnel, nous risquons jamais le voir, aucune condition n’étant réunie.

L’Etat seul possède des outils pour infléchir la tendance et s’il n’est pas à la hauteur, il appartient aux citoyennes et aux citoyens de prendre leur responsabilité.


Source: Le Messager


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