« Même un animal n'est pas tué ainsi !» Deux semaines après le meurtre d'une jeune Camerounaise par son mari, quelque 200 personnes ont marché de la gare vers la Préfecture, hier, pour dire non à la violence au sein du couple.
Marlyse A. avait 26 ans quand son mari l'a poignardée lors d'une brusque crise de jalousie, le 1er août dernier. «Même un animal, on ne le tuerait pas comme ça, il y a des lois pour les protéger! s'est écriée sa sœur, venue manifester devant la Préfecture. Vous imaginez? Lacérée de 14 coups de couteau par son mari!»
La communauté africaine s'est mobilisée en masse hier, mais des Suisses, quoique en nombre plus réduit, ont tenu à exprimer leur solidarité. « Ce meurtre ne doit pas être passé sous silence », a déclaré la conseillère de Ville Claire Magnin. Des banderoles étaient brandies pour dire « Stop à la violence ». Elles protestaient aussi contre les lois sur les étrangers, qui « vulnérabilisent la femme »: en effet, une migrante battue par son mari suisse risque de perdre ses papiers si elle le quitte. Beaucoup de victimes préfèrent se taire. C'est aussi le message que voulait faire passer l'association Solidarité Femmes, qui soutenait la manifestation. Celle-ci a été organisée à l'initiative de Xavery Carpi, une connaissance de la victime,. D'autres proches étaient présents, à l'instar d'Eleonore Moriaud, qui croit savoir que la victime se faisait déjà battre auparavant. «Nous ne pouvons pas entrer dans les détails avant le procès», l'interrompt Xavery Carpi. Des bougies ont été allumées et la foule a observé une minute de silence en hommage à la victime, avant d'écouter un poème en sa mémoire.
Source : Camer.be
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