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Examens 2006 : quand les profs fraudent
(11/08/2006)
Plusieurs enseignants suspendus pour faux et usage de faux, détournement des frais d’examen, arnaque des candidats, corrections complaisantes...
Par Dorine Ekwè

Lundi, le 08 août dernier, le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès publiait une série de textes portant suspension de 5 professeurs de la durée des examens en cours et organisés par son département ministériel. Madame Judith Zama, MM Dominique Tega Mbah, Camille Owono, Jean Bosco Dombou et Jean Noël Ndongmo venaient ainsi porter à 25 le nombre d’enseignants suspendus depuis le mois de mai dernier. Dans la majeure partie des cas, les motifs de ces suspensions tournent autour de l’arnaque des candidats par les enseignants, le détournement des frais d’inscription des candidats aux examens, la dissimulation des dossiers de candidature et les frais y afférant, faux, usage de faux et complicité de substitution d’identité, le rançonnement des candidats et des fautes lourdes dans l’organisation des examens.

Pour ce qui est de fautes lourdes, au Minesec, on confie en effet qu’elles dissimulent souvent des actes comme la vente des épreuves. Quant au rançonnement des candidats, les montants varient d’un point à un autre. Ainsi, Charles Etienne Ngbwa Aba’a, conseiller d’orientation au Cetif de Sangmelima est reconnu coupable de rançonnement des candidats pour un "montant de 15.000Fcfa lors du déroulement des épreuves pratiques des Cap industriels." Jean Bosco Dombou est pour sa part suspendu pour la suite de cette session 2006 des examens, pour arnaque de "12 candidats à raison de 20.000Fcfa chacun, lors du déroulement des épreuves pratiques des Baccalauréat F et BT, spécialité réparateur auto, au centre du lycée technique de Bafoussam."

Echappatoire

Jean Noël Ndongmo, enseignant au collège Henrich de Baham est reconnu coupable d’extorsion de 85.000Fcfa aux candidats lors du déroulement des épreuves pratiques des Cap industriels au Centre du lycée technique de Bafoussam. Des sources proches de la Cellule de communication de ce ministère, on affirme en effet que ces suspensions peuvent être suivies par des poursuites judiciaires. "Ce n’est pas normal que des enseignants se retrouvent dans ce genre de situation. Ceux qui ont été pris, au-delà de la suspension peuvent être révoqué ou rétrogradé si la sanction est vraiment grave", affirme-t-on.

Parallèlement à ces dérives d’enseignants, plusieurs autres dérives ont été observées dans l’organisation de ces examens. Ainsi, le 10 juillet dernier, des erreurs d’élaboration des épreuves ont incité les correcteurs à recommencer la correction de l’épreuve de langue française. Le corrigé fourni par les inspecteurs pédagogiques était insuffisant. La manière dont le texte d'étude a été présenté a conduit certains candidats, selon l'exposé des motifs envoyé aux enseignants pour justifier la reprise des corrections, à le comprendre à l'envers. L’auteur français, Alain Finkielkraut, dont le texte a été proposé aux candidats avait lui même été pris pour un auteur du XVIIIeme siècle (La défaite de la pensée) au lieu du XXeme siècle comme c’est le cas. D'où la déroute qui s'est ressentie sur les quatre parties de l'épreuve : la communication, la morphosyntaxe, la sémantique et la rhétorique.

Quelques semaines plus tard, ce sont les centres d’examen de Yaoundé qui ont défrayé la chronique. Les enseignants chargés de procéder aux délibérations du baccalauréat 2006, se sont vus confier les copies des élèves ayant composé dans les mêmes centres. Ce qui, logiquement, pose un certain nombre de problèmes. D’abord celui de la manière dont les copies des candidats ont été réparties à travers le pays après les épreuves écrites ; ensuite, celui de l’objectivité des enseignants, au moment de prendre des décisions finales concernant des élèves qu’ils ont tenus pendant toute l’année scolaire écoulée.
Sur toutes ces questions, tant à la division des examens de l’Office du baccalauréat ou au Minesec, aucun responsable n’a souhaité s’exprimer. Le chef de la division des examens de l’Office s’est, pour sa part, contenté de préciser que son organisme ne s’occupe pas des problèmes d’épreuves et organise tout juste les corrections. A la direction des examens du Minesec, le point de presse du ministre Bapès, prévu pour le 20 août prochain sert d’échappatoire.


Source : Quotidien Mutations






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