Elles ne courent certainement pas les rues, les femmes qui écument les cybercafés pour faire autre chose que chercher le prince charmant blanc. Bernadette Metoh fait pourtant partie de cette poignée-là. Cette femme de 37 ans passe l’essentiel de son temps libre à participer à un forum virtuel de discussion en ligne dénommé “ Baminet ”. “ C’est un cousin qui était déjà inscrit au forum qui m’a amenée à m’y intéresser. Il envoyait régulièrement à mon adresse e-mail les thèmes dont on discutait sur le forum ; et finalement, j’ai commencé par y prendre goût. ” Conséquence : elle passe désormais plusieurs heures par jour à échanger avec les membres du forum qui sont éparpillés aux quatre coins du monde ; des Camerounais pour l’essentiel.
Pour ce faire, elle s’est trouvée obligée d’apprendre et de maîtriser l’outil informatique, en particulier certains logiciels comme Yahoo Messenger, Msn Messenger, ou encore Skype, qui permettent des échanges en temps réel entre deux correspondants simultanément connectés. Cette activité passionne tellement l’intéressée qu’elle y sacrifie souvent ses heures de pause et une bonne partie de son temps libre, faisant régulièrement escale dans un cybercafé au sortir de sa journée de travail. “ Nous parlons de tout, de l’actualité au Cameroun et ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, par exemple, le sujet qui est à la une sur ”Baminet” c’est la guerre qui oppose le Liban à Israël ”, raconte-t-elle.
Bourses
Bernadette Metoh s’est montrée active à tel point que les membres du forum ont fait d’elle la coordonnatrice du projet de bourses Baminet au Cameroun. Une initiative qui consiste à octroyer des bourses à des élèves qui se sont distingués lors du concours d’entrée en 6ème et du Cep (Certificat d’études primaires) ainsi que lors des équivalents de ces examens dans la zone anglophone. Dans ce cadre-là, elle sera ce week-end dans le département du Haut-Nkam (province de l’Ouest) où 138 élèves au total en seront bénéficiaires. Pour réaliser ce projet qui en est à sa deuxième édition, Bernadette Metoh a dû, une fois de plus, recourir largement à Internet. En effet, c’est généralement à travers le net qu’elle a été informée du transfert de la contribution financière de chaque membre pour constituer les fonds qui ont permis la programmation de ce projet de bourse.
A vrai dire, Bernadette Metoh ne peut pas se passer d’Internet. Assistante de projet à la représentation régionale d’une Ong, elle a, entre autres, pour rôle d’organiser le contact avec les bureaux installés dans une douzaine de pays de la sous-région.
Atouts
Or, malgré tout ce temps passé sur Internet, Bernadette Metoh n’a jamais été tentée par la recherche d’un conjoint de l’autre race. Ce ne sont pourtant pas les atouts qui lui manquent. Belle, elle l’est ; et ce n’est pas son sourire qui le démentirait ; encore moins son élégance et sa force de caractère. Et comme si cela ne suffisait pas, elle est célibataire sans enfant. C’est juste que, sûre d’elle et forte de sa licence en psychologie (obtenue en 1997 à l’université de Dschang), elle sait ce qu’elle veut, ce qu’elle fait et où elle va. “ Les femmes qui cherchent les princes charmants de l’autre côté ne savent pas ce qu’elles font. Quand tu vas en Europe comme j’y ai été une fois, tu trouves que ce n’est pas mieux que chez nous. Ils nous envient même parfois. Il vaut mieux gagner 50 000 F Cfa à Douala plutôt que un million de F Cfa à Paris. En plus, on ne peut pas construire une relation solide par Internet. C’est dégradant ; on se positionne en objet sexuel. Vous savez, la rencontre, c’est quelque chose de magique… ”, juge-t-elle, avant de conclure : “Sur le Net, il y a mieux à faire que de chercher un mari : le e-business par exemple… ”.
Source : La Nouvelle Expression
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