Il y a quelques semaines une marche organisée par le sieur Achille Kotto pour Samuel Eto’o fils défrayait la chronique dans la ville de Douala, on avait émis trop de réserves par rapport à l’engagement sans calculs précis pour les organisateurs de cet événement. Jusqu’à la fin des manifestations de cet événement, même si les concernés ont continué à soutenir que c’était sans intérêt qu’ils le faisaient, on n’a pas pu tirer des conclusions définitives.
Achille Kotto et ses principaux alliés, dont le commandant Mboua Massok ne nous ont pas permis de soupçonner qu’ils suivaient la générosité débordante du Pitchichi espagnol. Pour eux, Eto’o fils est un modèle, une légende, un héro qu’il faut préserver de tout choc et des flèches empoisonnées de racisme qui viennent de partout, afin de ne pas l’asservir ou l’affaiblir. Même si nous avions à l’époque de bonnes raisons d’en douter.
A côté de cette marche citoyenne à Eto’o, il y a eu et il y a encore de nombreuses initiatives en faveur du Lion Indomptable du FC Barcelone. Au nombre de ces initiatives, il y a les artistes musiciens qui lui composent régulièrement des morceaux, pour l’encenser, saluer son talent, ses prouesses et ses actions. On citerait en premier Mama Nguéa Laroute, mais aussi une kyrielle de charlatans qui cherchent généralement un producteur et le « farotage » ou la générosité de l’enfant de New Bell.
Depuis quelques jours, un autre mouvement est en gestation dans la ville de Douala. L’Association Rencontres Internationales des Cultures veut chanter pour Samuel Eto’o Fils, pour lui rendre un hommage mérité compte tenu de tout ce qu’il fait en tant qu’ambassadeur du Cameroun hors du triangle national. Qu’est-ce qui peut faire croire que cette nouvelle tendance est la bonne ? Le Promoteur de l’Association RIC rassure et affirme que son initiative est propre.
Un single à la hauteur de « We Are The World »
A la question qu’est-ce qui nous fera croire que vous ne vous débattez pas pour des calculs économiques, en mettant sur pied ce projet ? Le président de RIC, le promoteur de l’affaire Bill Muicha, artiste lui-même et amoureux des nouvelles technologies de l’Information et de la communication, est formel : Nous ne sommes pas des nécessiteux ! Il s’agit pour lui d’un vaste mouvement qui veut mettre en exergue les valeurs de l’Afrique et des Africains. La coïncidence a voulu que les choses commencent par le Pitchichi.
Le titre qui se prépare en ce moment dans le studio de Bill à Douala est intitulé « Tribute Our Hero », donc un hommage à notre héro, Samuel Eto’o Fils qu’on ne présente plus. Le single a une version chantée et instrumentale en Français et en Anglais. La chanson sera mixée au Sénégal dans le studio du phénoménal Youssou N’dour qui est d’ailleurs présenté comme le parrain du projet.
« Tribute Our Hero » a été écrit et entièrement composé par Bill Muicha mais le produit bénéficie des contributions d’une batterie d’artistes. Ils sont 12 musiciens carrément inconnus du grand public, tous âgés de 18 à 30 ans, a-t-on appris. La chanson qui dure 4’24’’ parle des maux qui minent notre société, dont principalement la corruption, en même temps qu’elle rend hommage à celui qui doit être une vitrine pour les jeunes ou l’ensemble des citoyens camerounais et par extension africains.
« Eto’o Fils est un modèle pour l’Afrique toute entière, il faut rêver à partir de cet enfant qui est parti des bas fonds du quartier New Bell à Douala. Son génie et son talent font honneur au continent. Ce sont ces valeurs que nous voulons magnifier. », Souligne Bill pour expliquer la lancée de son association sur les pistes du Pitchichi.
Le rêve de l’unité africaine sous une autre forme
Le grand projet de l’Association Rencontres Internationales des Cultures repose principalement sur une vision globale d’un continent vivant, uni et fort. C’est pourquoi les RIC prônent le progrès de l’Afrique par les Africains eux-mêmes, en montrant au monde qu’on peut décoller et tout faire sur place en Afrique sans avoir besoin de sortir du continent. Pour mieux étayer cette vision, le président Bill pense que plutôt que d’aller chercher du bois, du pétrole, du poulet en Europe, l’Association RIC propose des solutions africaines pour des problèmes africains.
C’est en quelque sorte rejoindre les résolutions rendues à l’issue du sommet Europe-Afrique au début du mois juillet 2006 à Casablanca au Maroc. Il a dit qu'il faut maintenir les jeunes africains en Afrique, en leur donnant des moyens pour évoluer sur place, même s’il y a toujours des doutes sur la concrétisation et l’application de ces décisions prises. Une manière de vouloir éteindre le débat sur l’immigration.
Ceci nous ramène vers une sorte de Rêve de l’unité africaine ou d’intégration régionale et sous régionale qui ont tous échoué, parce que ces projets sont restés au stade des discours. Mais donnons peut-être une chance aux RIC qui entendent organiser des rencontres d’échanges entre les forces vives du continent.
« Youths Together Behind their Hero » est le premier projet lancé par l’association que dirige Bill Muicha, d’autres programmes sont en vue, par exemple Parfum du Rwanda qui va rassembler des artistes rwandais et camerounais, avec éventuellement comme invités d’honneur, Corneille et son compatriote Lokua Kanza. En clair, il faut allier les forces en Afrique pour constituer un bloc soudé et uni.
Il reste maintenant à savoir comment va s’opérer le relais entre le culturel et le social pour réaliser ce rêve, quand on sait que le culturel philosophe essentiellement alors que la société a besoin des faits marquants et concrets pour éviter de retomber dans les travers du rêve brisé de l’unité africaine. En attendant d’y voir clair, l’artiste Bill rêve par la chanson à Samuel Eto’o Fils qui est né dans un pays où la corruption et l’égoïsme laissent pour le moment tout un peuple à un sort sans lendemain.
C’est au nom de ce pays que même au-delà de ses frontières, celui qu'on appelle Sammy s’est toujours sacrifié pour offrir le bonheur à son public. Il s’appelle Eto’o Fils, fils du Cameroun, enfant de l’Afrique, dont le courage et la bravoure donnent l’envie d’espérer. l'espoir faisant vivre, croisons les pieds.
Source : Cameroun-online.com
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