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Place Repiquet : Poing d’achèvement
(20/07/2006)
Les autorités camerounaises ont déployé des trésors de diplomatie pour réussir à atteindre le point d’achèvement, qui a enfin et définitivement, porté notre pays au rang très enviable des PPTE.
Par Félix C. Ebolé Bola

Il fallait les voir, lors des multiples missions de revue du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, multiplier courbettes et génuflexions pour se faire prendre en pitié.

Les experts de Bretton Woods, pour leur part, hébergés à l’œil, n’arrêtaient pas de jouer les matamores. Ils faisaient de gros yeux à nos gouvernants bien aimés, dont ils trouvaient les mesures d’austérité prescrites un tantisoit molles. Mais on a fini par les avoir, ces petits prétentieux, qui conditionnaient l’annulation d’une partie de notre dette multilatérale à l’éradication de la corruption et aux privatisations tous azimuts.

Lors de l’une des toutes dernières missions de revue du Fmi et de la Bm, un de nos ministres en charge des questions économiques, a la lumineuse idée d’inviter le chef de délégation à un gueuleton en ses appartements privés. La chef – car c’est une femme –, contrariée, hésite. A Washington, on pourrait y soupçonner une concussion, si jamais elle était surprise en train de fricoter avec la partie camerounaise. On la rassure : quel crime y a-t-il, à aller manger à la table de quelqu’un, fût-il un ministre avec qui on négocie le point d’achèvement de l’initiative Ppte ?

Elle finit par se rendre à ces arguments, mais insiste quand même pour que la chose se passe dans la plus grande discrétion. Marché conclu. Ça se passera donc dans la plus stricte intimité.
Ce soir-là, l’experte est conduite au domicile du grand homme. Le chauffeur en livrée se gare devant la bâtisse, richement éclairée. Le maître de céans attend son hôte sur les marches. Un majordome se précipite pour ouvrir la portière, que la dame maintient fermée de l’intérieur. Le chauffeur, qui suit la scène à travers ses rétroviseurs, tressaute. Notre ministre aussi, qui ne comprend pas cet incident de dernière minute.

Le membre du gouvernement fait signe au conducteur, qui accourt ventre à terre. Lui, non plus, ne pige rien à cette histoire. Il revient à son volant, et essaie de comprendre. Madame qu’on sort est verte de colère, sur la banquette arrière. Elle parle de complot et de tentative d’humiliation, et demande à être reconduite illico presto à son hôtel.

Que s’est-il passé ? Elle gueule, comme quoi on lui avait garanti la discrétion la plus totale, et voici qu’elle se retrouve à un dîner mondain. La preuve ? Toutes ces cylindrées, qui encombrent la cour et le parking. Le chauffeur, comprenant la méprise, explique à celle-ci que le repas est effectivement prévu en tête-à-tête, et que ces dizaines de bagnoles appartiennent en fait à… son patron. Et de conclure : "C’est le Cameroun qui est pauvre et très endetté, et non certains Camerounais."


Source : Quotidien Mutations






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