... l’administration étant confiée aux Français et aux Anglais. 2006, le Cameroun est mis sous tutelle du Fmi et de la Banque mondiale.
Mon propos se veut clair. Je n’entends pas par privatisation de la honte, le refus de toute forme de privatisation. Bien au contraire. Je pense même que lorsque la fonction publique ou la gestion étatique devient un repaire de maffieux et d’incompétents de tout poil, la privatisation peut devenir la voie du salut. D’ailleurs, les grandes nations industrialisées y ont eu recours: France, Grande-Bretagne, Usa, etc., avec plus ou moins de bonheur.
Cependant, ce que je réprouve, c’est le bradage par pans entiers de notre économie ou ce qui en reste, par les autorités irresponsables de Yaoundé aux étrangers. A plus de 50 %, notre Camair, jadis fleuron et fierté nationale depuis 1971, passe sous le contrôle de l’étranger. Après la Camship, Sonel, la Bananeraie de Njombé, la Régifercam et bien d’autres, c’est maintenant au tour de notre compagnie nationale de transport aérien de subir le rapt des prédateurs du marché mondial.
Désormais on peut dire que tous les secteurs de l’économie camerounaise sont entre les mains de l’étranger et de ses judas camerounais.
Voilà que mes compatriotes n’auront même plus le plaisir de voir figurer le nom de leur pays dans la nouvelle appellation de leur flotte nationale ou ce qui est censé l’être. “ First Delta Air Service ” remplace donc la Camair. Ce nouveau consortium serait constitué pour partie par les Belges de Sn Brussels et de l’autre par Cineainvest Ineainvest (organisme prétendument camerounais financé elle-même par des fonds hollandais).
Le dépôt de bilan de feu Camair entérine, qu’on le veuille ou non, le dépôt de bilan de l’Etat camerounais. La désintégration et la démission de ce gouvernement deviennent de plus en plus urgentes.
A quand la privatisation au bénéfice de l’étranger, de notre politique éducative si çà n’est déjà fait? L’incompétence et la vacuité de ce gouvernement ont atteint des sommets au point que le jeu politique de notre pays est rythmé, non pas par le parti au pouvoir et encore moins de ce qui est appelé opposition, mais bien par les ambassades, nouveaux chantres de la démocratie apaisée et officines inavouées du maintien des dictatures tropicales.
Que reste-t-il de notre pays aujourd’hui ? Pas grand-chose et nous le savions déjà. Mais que devons-nous faire à présent ? L’opposition avait la mission historique d’apporter l’alternance au Cameroun. Mais à cause de la cupidité et de l’étroitesse d’esprit de nos politicards dit de l’Opposition, le gouvernement du Fmi installé à Etoudi, occupe comme on pouvait s’y attendre, le terrain sans souffrir aucune sorte de contestation.
Dans ce beau pays aux richesses multiples et variées qui est le mien, l’alternance devient de jour en jour, une urgence absolue. Devrions-nous attendre que la police et la gendarmerie soient privatisées au Cameroun pour que les braves citoyens se dressent ? J’exagère à peine!
La réponse est non, bien sûr. J’en appelle donc à un sursaut patriotique aux législatives de juin 2007, pour créer, comme en 2000 au Sénégal, comme en 2000 en Côte d’Ivoire et comme en 2001 à Madagascar, une “révolution des roses”.
Le Cameroun se centrafricanise. La moindre réfection d’un pont exige le versement de fonds étrangers. Bonjour tristesse !!! Une cohabitation en 2007 s’impose en attendant de porter l’estocade finale en 2011. But : plus jamais de scénario Camair. Un énième hold-up électoral n’est plus possible. S’il l’est, il n’est plus acceptable. L’opposition doit renaître dans un an. Le sursis est en marche. C’est une urgence, mais également une nécessité.
Source: Le Messager
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