... deux autres, un garçon et une fille, se voyaient expulsés de leur salle.
Les explications qui leur sont fournies par le chef de ce centre spécial, dont la totalité est constituée de candidats au Bac tchadien sans probatoire, sont claires. L’Office du baccalauréat du Cameroun, qui organise l’examen de probatoire, exige qu’ils aillent composer dans leur établissement d’origine.
Pour le jeune garçon, élève en classe de première A4 au lycée bilingue de Bertoua, c’est un coup de massue. Mêmes les explications que lui donne Mgr Joseph Akonga Essomba sur son incapacité à le faire entrer dans la salle ne parviennent pas à le calmer. Sa camarade, déverse quant à elle une bonne quantité de larmes. Elle fonce comme une trombe vers la sortie.
"Il faut que j’appelle ma mère", dit-elle entre deux sanglots. Que peut-elle faire devant la décision des responsables de l’Office du Bac, qui demandent au recteur du petit séminaire de Mvolyé de ne pas les admettre en salle. "J’ai reçu un coup de fil en fin de matinée de l’office du Bac m’informant que les requêtes ont été rejetées", explique-t-il aux candidats alarmés.
Ils étaient environ une dizaine dans cette situation hier matin au centre spécial du petit séminaire de Mvolyé. Pour ne pas pénaliser les candidats qui ont présenté des notes de l'Office du Baccalauréat, le chef de centre a pris des mesures provisoires. Il les a parqués dans une salle à part où ils ont pu faire l’épreuve de français. Pour les responsables de l’office du Bac, ce sont des candidats inscrits régulièrement dans des établissements secondaires en classe de première.
Ayant appris qu’un centre spécial était créé à Mvolyé pour les candidats au Bac tchadien, inscrits dans des classes de terminales spéciales, sont venus déposer les dossiers ici sans prendre toutes les mesures nécessaires. Pourtant, l’élève du lycée bilingue de Bertoua est formel. "Je suis un candidat au bac tchadien. Je suis venu me faire inscrire ici au mois d’avril dernier puisque c'était le seul centre pour les provinces du Centre, Sud et Est.
Rien ne m'a été notifié. Je suis étonné qu'on m'expulse de la salle", confie-t-il. Conscient d'avoir raté une épreuve, il songe à se battre en homme en se rendant à l'office du Bac pour connaître le sort qui lui est définitivement réservé en cette année où il a "tout perdu".
Comme l’ensemble des autres candidats, il avait à faire un choix entre trois sujets en français hier matin : la contraction de texte, le commentaire composé et la dissertation. En 4h, ils ont traité d’un sujet de contraction tiré d’un essai de Michel Butor sur le roman ; il leur a été demandé d’analyser ce texte de 633 mots en 211 avec une majoration de 10%.
Les candidats qui ont choisi ce sujet devaient également donner leur point de vue sur le caractère invérifiable des écrits romanesques. Demain, les 638 candidats sur 645 inscrits achèveront, comme les autres candidats du Cameroun, l’examen par les langues vivantes pour les séries littéraires et par l’épreuve de science de la vie et de la terre en 1h30mn pour les séries C et D. En attendant, pour les plus brillants, de faire le bac camerounais l’année prochaine.
Source: Quotidien Mutations
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