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"Ma rencontre avec Harry Belafonte"
(24/04/2006)
Interview de Richard Bona, célèbre assiste camerounais.
Par Nkenda Nkenda

Richard Bona, vous êtes à Abidjan pour deux spectacles les 21 et 22 avril respectivement au palais des Congrès de l'Hôtel Ivoire et au palais de la Culture de Treichville. Comment vous sentez-vous à Abidjan, à quelques heures de ces deux rendez-vous inédits?

J'ai été très ému et surpris par l'accueil chaleureux que l'on m'a réservé à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny, mercredi 19 avril dernier, à ma descente d'avion. On dit souvent que «nul n'est prophète chez soi». je dois dire que c'est la règle qui confirme la règle selon laquelle, il n'y pas de règle sans exception. Je remercie le peuple de Côte d'Ivoire et la communauté camerounaise pour cet accueil auquel je ne m'attendais pas du tout. Maintenant, je souhaite qu'après le show on puisse manger un bon poisson braisé avec le bon Attiéké de Côte d'Ivoire (rires)

Est-ce la première fois que vous venez en Côte d'Ivoire?

Non! J'avais déjà été ici en 1991 dans le cadre d'une tournée organisée par le Centre culturel français.

N'aviez-vous pas des appréhensions en venant, compte tenu de la crise qui secoue ce pays depuis plus de trois ans et qui a contribué à écorner son image de marque?

C'est vrai que, de l'extérieur, les informations qui nous parviennent ne sont pas de nature à encourager un tel déplacement. Ajouter à cela le fait qu'il y a des gens qui vous déconseillent le voyage. L'un mis dans l'autre, il faut reconnaître que la méfiance a de fortes chances de s'installer dans les esprits. Mais, pour ce qui me concerne, je me suis dit qu'en tant qu'Africain, si je ne peux pas me rendre librement en Afrique, c'est que ça ne vaut plus la peine d'espérer. Je puis vous assurer que c'est avec beaucoup de joie que j'arrive en Côte d'Ivoire. Et je suis heureux de constater que j'ai fait le bon choix. Tout se passe à merveille.

Vous êtes l'ancien Directeur musical du monumental Harry Belafonte. Comment l'avez-vous connu?

C'est une histoire assez rocambolesque. Lorsque j'arrive à New York, en 1995, je multiplie des engagements dans les clubs de jazz. Et un soir, je vois un homme de plus de 70 ans qui me dit qu'il apprécie mon travail.Ce monsieur s'appelle Jake Holmer. Il est l'auteur de plusieurs succès de Harry Belafonte et plusieurs autres artistes de renom aux Etats-Unis. Il prend mon numéro de téléphone qu'il va remettre à Harry Belafonte. A l'époque, j'arrivais juste aux Etats-Unis et je rencontrais beaucoup de monde. J'avais un calepin sur lequel je mentionnais tous les numéros de téléphone et des indices capables de me rappeler la personne que j'ai au bout du fil. Et c'est ainsi qu'un matin, je reçois un coup de fil de Harry Belafonte.

A l'époque, je ne le connaissais pas du tout. Pendant qu'il me parlait, je feuilletais mon calepin sur lequel je ne retrouvais pas son numéro. Avec raison, puisque je ne l'avais pas. Et c'est en ce moment qu'il me dit qu'il s'appelle Harry Belafonte . Et comme je ne le connaissais pas, je lui demande de plus amples informations pour savoir qui était au bout du fil. Il s'énerve et me raccroche au nez. Je suis surpris et je rouspète à mon tour.

A l'époque, je partageais le même appartement qu'un ami musicien. Et c'est lui qui me fera savoir que si Harry Belafonte m'a appelé, c'est que j'avais réussi aux Etats-Unis. Lorsqu'il me rappelle le lendemain et qu'il se présente, je réponds: «Yes Sir». Je dois dire que ce grand monsieur de la musique mondiale m'a permis de réaliser mon rêve: celui de jouer devant Nelson Mandela. Il m'a permis de m'exprimer à un niveau mondial inespéré pour un jeune artiste africain fraîchement arrivé aux Etats-Unis. J'ai par exemple joué à la Maison Blanche sous le mandat du président Bill Clinton.

Vous avez aussi une grande estime pour Salif Kéita avec qui vous avez chanté en duo sur la chanson «Kalabancoro»

Salif Kéita est un génie de la chanson. Aux Etats-Unis il est adoré. De nombreux mélomanes écoutent ses chansons avec beaucoup d'émotions et de plaisir. Lorsque je l'ai découvert, j'ai tout de suite eu envie de faire une chanson avec lui. Lorsque tout a été conclu, j'ai ramassé mes instruments pour me rendre au Mali, où nous avons enregistré «Kalabancoro». De plus, je suis contre l'exclusion, quand on sait que Salif Kéita a été marginalisé à cause de la couleur de sa peau. Je suis heureux de savoir qu'il donne énormément de plaisirs à tous ceux qui aiment sa musique.

Vous êtes aussi un artiste engagé dans les actions sociales. Puisqu'en 2004, vous avez été l'invité spécial de la première Dame du Cameroun. Mme Chantal Biya souhaitait que vous rendiez visite aux malades victimes du SIDA. Un commentaire?

J'ai été très honoré de pouvoir contribuer à cette opération de collecte de fonds pour les malades du SIDA. L'année dernière, j'y suis retourné, sur invitation de "la Fondation Chantal Biya" pour l'inauguration du Centre de dépistage construit avec les 60 millions de francs que nous avons pu collecter l'année précédente.

Un message à l'endroit des Ivoiriens?

Lorsque j'ai appris que cette belle Côte d'Ivoire qui est la lumière de l'Afrique était en feu, j'ai composé une chanson qui s'intitulait «Eguin Guilayé». Le message dans cette chanson reste celui que je vais à nouveau livrer à mes frères et soeurs de Côte d'Ivoire. Il n' y a pas de raisons qu'on ne se parle pas davantage. Donnons-nous la main en pensant à la philosophie de paix qui a singularisé la Côte d'Ivoire. Dépassons nos rancoeurs et reconstruisons l'un des meilleurs fleurons d'Afrique.






Source: Le Patriote


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