Il s’agit d’un manuscrit en papyrus. Le National Geographic, une revue scientifique américaine, a publié au début du mois d’avril “L’Evangile selon Judas”, qui sera bientôt disponible en français. Il s’agit d’un manuscrit en papyrus de 25 pages, récupéré en Egypte dans les années 1970 et présenté comme la seule copie connue de “l’Evangile selon Judas”.
D’après certaines informations reçues, cet évangile vieux de 1700 ans, comme les 4 reconnus par l’Eglise, a été écrit bien après la vie de Jésus. Il décrit la vie et les relations du Christ. Cette version des faits apporte un éclairage différent sur les relations entre Jésus et Judas. Dans cet évangile, Judas y apparaît comme un des meilleurs disciples qui suivaient Jésus. A tel point que pour Jésus, Judas ne fait que suivre son destin fixé par Dieu.
Le passage qu’on a retenu est une phrase de Jésus s’adressant à Judas : “Tu les surpasseras tous. Tu sacrifieras l’homme qui m’a revêtu.”, dit-il. Une phrase interprétée comme la demande de Jésus à Judas de libérer son esprit en l’aidant à se débarrasser de son enveloppe charnelle.
La publication de ce document a aussitôt suscité de nombreuses réactions de la part de l’Eglise catholique, notamment. Le chef de l’Eglise orthodoxe russe, Alexis II, a appelé lundi dernier ses fidèles à prendre leurs distances par rapport à “l’Evangile selon Judas”.
“Cet ouvrage ne doit pas vous induire en erreur. Nous considérons ces découvertes postérieures comme des témoignages de doctrines hérétiques qui circulaient aux IIe et IIIe siècles”, a-t-il déclaré
“L’hérésie du gnosticisme était répandue aux IIe et IIIe siècles après J.-C. auxquels remonterait l’Evangile selon Judas qui établit un trait d’égalité entre la vertu et le vice”, a-t-il indiqué, ajoutant que l’histoire millénaire du christianisme avait connu plus d’une tentative en vue de semer le doute dans les âmes. Mais l’Eglise s’en prend surtout aux médias et à la façon dont ils ont présenté “L’Evangile selon Judas”.
“On parle beaucoup de la trahison de Judas sans se rendre compte qu’on est en train de la renouveler. Le Christ est vendu, une nouvelle fois, non plus aux chefs du sanhédrin pour trente pièces d’argent, mais à des éditeurs et des libraires pour des milliards de pièces d’argent...”, a déclaré le père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale à Rome. “Nous sommes à l’époque des médias et les médias s’intéressent davantage à la nouveauté qu’à la vérité.”, a-t-il poursuivi.
Source : Quotidien Mutations
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