Hier après-midi, les responsables de l’hôtel Méridien à Bonanjo, Douala, affichaient une très grande nervosité. La nouvelle du décès d’un client de cet établissement hôtelier avait été tenue secrète, mais une rumeur, puis une annonce laconique et anonyme dans une radio privée de la capitale économique, ont ameuté les reporters. "Rien ne s’est passé ici. Allez continuer à inventer les informations", a lancé furieux, un cadre du Méridien. Le Directeur de l’hôtel fera lui aussi dire au reporter de Mutations qu’il ne reçoit pas de journaliste.
Ce qui est certain, c’est qu’un client expatrié est décédé dans de conditions suspectes, dimanche 9 avril 2006, dans une chambre de cet hôtel. " Il est né en 1947 en France. Sa dépouille se trouve à la morgue de l’hôpital Laquintinie. C’est tout ce que je peux vous dire pour l’instant", a révélé sous anonymat un haut responsable de la légion de gendarmerie du Littoral. En attendant qu’une probable autopsie soit faite sur le corps du défunt, une autre source proche de la police rapporte que le client en question était hypertendu, et qu’il avait lui-même appelé et signalé à la direction de l’hôtel ses problèmes de santé. La Direction du Méridien a-t-elle, si cette version est vraie, apporté une assistance médicale à ce client mal en point? Silence radio.
Cependant, saisit de l`affaire, le Consulat de France à Douala s’intéresse également au dossier. "Pour l’instant, nous ne croyons ni à la première version de la gendarmerie, ni à celle de la police. Nous faisons plutôt confiance aux conclusions de l’enquête de la gendarmerie en cours.
Il faut surtout éviter la précipitation", a déclaré un fonctionnaire du consulat, qui se refuse de s’étendre sur l’identité de son compatriote décédé, ainsi que sur les activités et les circonstances de l’arrivée de ce dernier au Cameroun. A la limite, on apprend à d’autres sources que François Bernard séjournait depuis peu seulement à Douala, en compagnie de son épouse. "Sa femme était en larmes dimanche lorsqu’elle est arrivée à l’hôtel", a témoigné un gardien, qui n’en dit pas plus. Le silence de la direction de l’hôtel Méridien aidant, des informations contradictoires circulent sur ce qui a pu se passer. Mais des sources proches de la Légion de gendarmerie du Littoral qui conduit l’enquête promettent que cette unité rendra ses conclusions dans des "délais acceptables".
Source : Mutations
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