Le verdict prononcé le 27 févier 2004 par la chambre criminelle du tribunal de grande instance du Mfoundi dans une affaire de tentative d'assassinat constitue un avertissement aux êtres possessifs tentés de se rendre justice. Accusée de tentative d'assassinat, dame Avouzoua Philomène reconnue coupable a bénéficié de l'excuse de provocation, avant d'être condamnée à la peine de 2 ans d'emprisonnement avec sursis pendant trois ans, et à payer la somme de 300.000 F à la partie civile, dame Samba Ndongo Elisabeth à titre de dommages-intérêts.
Le 2 avril 2003, dame Samba Ndongo Elisabeth porte plainte contre Emini née Avouzoua Philomène pour le motif évoqué ci haut. Dans sa plainte elle relève que le 15 février 2003, elle revenait de la boutique du quartier, lorsqu’elle a aperçu Avouzoua tenant un sachet en main, et bavardant avec un homme. Alors qu'elle continuait son chemin, elle a été dépassée par l'accusée qui, peu après s'est avancée, la menaçant : "Comme tu couches avec mon mari, je vais te tuer". Passant de la parole à l'acte elle lui assène des coups de machette à l'avant-bras gauche, au nez, au bras gauche, au bras droit et au dos (des photos ont été produites dans le dossier.) Suivant les cris de la victime, des gens du quartier volent à son secours et la transportent au centre médico-social d'Ekounou.
A la base de cet acte, un problème de jalousie. A son tour, l'accusée Emini née Avouzoua a déclaré que depuis quelques années, dame Ndongo Tsala née Samba Ndongo Elisabeth entretenait des rapports coupables avec son mari. Que le 15 février 2003 à 13h, elle allait acheter du gaz domestique, lorsque la plaignante lui avait appris en terme de moquerie, qu’elle s’était bien amusée avec son époux Emini pendant la fête des amoureux (la St Valentin). Le même jour à 19h30 elle était sortie lorsque la partie civile l'avait bousculée volontairement en lui promettant de " confisquer " le fameux Emini. Blessée dans son amour propre, dame Emini a riposté. Selon elle, c'est Samba Ndongo qui a sorti de sa robe une machette, et elle a réussi à la désarmer, la mettant hors d'état de nuire. Dame Emini pense ainsi avoir agi en légitime défense.
Le tribunal a exprimé la difficulté à dire avec exactitude laquelle des deux rivales était armée d'une machette. Dans la motivation de son jugement, le tribunal a estimé que somme toute, dame Samba Ndongo Elisabeth, qui appréciait les plaisirs de son adultère avec Emini Christophe avait tout intérêt à se débarrasser de dame Avouzoua Philomène (épouse Emini) unie à ce dernier dans un mariage monogamique, tout comme cette dernière avait tout intérêt à sauver son ménage.
Selon le parquet, il y a une disproportion entre les blessures subies par la victime et la provocation faite par celle-ci et qui donne lieu de craindre la mort ou les blessures. Le médecin a constaté sur Samba Ndongo Elisabeth la fracture de son avant-bras. Me Nomo Beyala l’avocat de la plaignante a demandé en tout 12,5 millions de F. Mais le tribunal a tout réduit à 300.000 F.
source: Cameroon-tribune, C.D.S
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