L’histoire d’un buteur devenu ambassadeur. Le sous-titre de l’ouvrage ne laisse aucun doute sur son contenu. Roger Milla a voulu se raconter, retracer en quelque sorte le match de sa vie, jusqu’à la phase actuelle de la rencontre avec l’existence, le destin. Un destin dont l’ambassadeur itinérant va faire partager quelques péripéties aux générations plus jeunes. Un public qui le connaît surtout à travers la légende des Lions indomptables ou les enregistrements vidéo restituant ses exploits sur les terrains de football. Rencontré hier par CT à Yaoundé, Roger Milla a expliqué la genèse de son incursion dans la surface des auteurs.
Il y a environ trois ans, il fait la rencontre d’un jeune auteur camerounais, Alain Georges Betsi, qui lui propose un travail d’équipe. Pourquoi pas ? Le double ballon d’or africain se laisse tenter, d’autant plus que ce n’est pas la première fois qu’il reçoit une telle " passe décisive ". Au milieu des années 80 déjà, un travail similaire mené avec un certain Pochango débouche sur " Milla. Le défi africain ". Le boulot sur l’autobiographie durera donc trois ans et devrait connaître son point d’aboutissement ce jeudi, avec la dédicace prévue au Palais des congrès de Yaoundé — le livre sort en principe des presses demain.
Mais il y aura encore des choses à dire, sans doute. La couverture de l’ouvrage qu’édite la maison " Cœur d’Afrique " le présente en effet comme le premier tome — préfacé par un certain Joseph Blatter. En attendant la suite, le livre de 226 pages que l’ambassadeur itinérant invite le public à venir découvrir jeudi en dit déjà pas mal sur lui. Sa jeunesse : naissance, premiers pas à l’école, dans le sport, la rigueur des parents… Puis le livre s’intéresse à la vie du footballeur proprement dite. Dans une troisième partie, le lecteur sera bousculé entre des émotions diverses, de la gloire et du bonheur suivant le Mondial 90 en Italie au décès de son épouse Evelyne en 2004…
Des bons moments mais aussi des épreuves, donc, face auxquelles il a fallu serrer les dents pour avancer. L’homme dit avoir puisé ses forces dans " la foi en Dieu, puis la foi en moi-même ", et parle de " courage, de confiance et d’abnégation ". Des qualités dont il a toujours besoin, le métier d’ambassadeur itinérant n’étant pas une sinécure, d’après lui. Entre " les réceptions, les conférences et les réunions ", on a moins le temps de souffler que dans un championnat. Mais il faut continuer à " véhiculer la bonne image de notre pays, faire connaître notre culture, notre sport ". L’homme s’y attelle comme il peut, philosophe, finalement, de ce que la vie lui a réservé : " Je suis content de ce que Dieu m’a donné. Je le partage avec ma famille et mes amis, en attendant qu’il me donne peut-être plus. " Après ce vœu, Milla en exprime un second : que d’autres anciennes " vedettes camerounaises " se livrent au même exercice autobiographique.
Source: Cameroon Tribune
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