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A la rencontre de François Dibango
(26/03/2006)
Bonaberi.com est allé à la rencontre d'un jeune étudiant Camerounais, qui a émigré au Ghana. Il nous parle du Ghana et de ses conditions de vie dans ce nouveau pays.
Par Yann MB.
François Narcisse Dibango, étudiant en informatique
François Narcisse Dibango, étudiant en informatique
Bonjour François. Pouvez-vous vous présenter brièvement à nos internautes ?

Mon nom est Dibango François Narcisse, étudiant Camerounais résidant au Ghana. Mais certains berinautes m’ont déjà probablement aperçu on-line sous le pseudonyme de Shabazz ou le guerrier Moudjahidine.

Vous êtes étudiants au Ghana, pouvons-nous savoir exactement dans quelle filière ?

Je suis en 1ère année d’un cycle universitaire qui se couronne par un Degree’s Bachelor en 3 ans (contrairement aux USA ou cela se fait en 4 ans) en Information Technology dans une des grandes écoles d’informatique de la ville d’Accra.

Pourquoi avoir quitté le Cameroun pour le Ghana, qui de surcroît, n’est pas un pays francophone ?

Elle est très pertinente votre question. J’y répondrais en disant que :

Premièrement, je n’ai pas estimé pouvoir acquérir un enseignement assez valorisant et compétitif sur le marché de l’emploi en étant, par exemple, resté dans l’une de nos "charmantes universités". Surtout que nous savons tous comment l’enseignement y est dispensé. Certes, vous me demanderiez pourquoi ne me suis-je pas tourné vers les "grandes écoles" telles que l’école polytechnique ou l’institut universitaire de technologie ? Je dirai qu’au delà des concours qui y donnent accès, j’ai voulu m’éviter les "extra conditions" que leurs dirigeants n’ont aucun scrupule à vous imposer afin de vous intégrer dans leurs effectifs.


Un quartier populaire d'Accra
Un quartier populaire d'Accra
Deuxièmement, j’ai pensé que les pays anglo-saxons ont une petite longueur d’avance sur les pays francophones sur un point de vue technologique et en termes de perspectives de développement. Ils possèdent par ailleurs une approche différente sur le plan de l’enseignement, ce qui permet une insertion assez rapide dans les milieux professionnels et cela à l’échelle internationale. Et partant de ce point de vue, je me suis dit : pourquoi ne profiterais-je pas de cela ? Et il n’était nul besoin de traverser tout le continent pour trouver un pays semblable et surtout, ayant au préalable reçu un rapport très positif du pays de la part de certains compatriotes étudiants (Alberta Nkembe et Steve Dikoume) qui étaient sur place, je n’ai pas tergiversé une seconde et je me suis retrouvé ici à accra.

Troisièmement, sachant que l’anglais est la langue prédominante aussi bien dans le monde des affaires que dans le monde des nouvelles technologies et vu que j'avais encore grand besoin de m'améliorer, j’ai voulu m’expatrier vers un point source où j’aurais été contraint de me perfectionner clairement dans la langue de Shakespeare.

Une prise du centre ville d'Accra
Une prise du centre ville d'Accra
Depuis combien de temps êtes-vous au Ghana et quel regard portez-vous sur ce pays ?

Cela fait précisément un an, 1 mois et six jours que je suis arrivé dans la capitale ghanéenne. A mes yeux, pour un pays qui a perdu la valeur d’antan qu’on lui connaissait du temps du grand royaume Ashanti ou, du temps du panafricaniste intègre Kwame Nkrumah, le Ghana apparaît comme un pays de la sous-région de l’Ouest qui fait beaucoup de progrès au niveau de son développement économique, social et culturel, comparé à d’autres pays d’Afrique. Il offre par exemple un secteur industriel très bien développé, des ressources minières (l’or, le diamant, la bauxite) qui s’exportent excellemment, ainsi que les exportations de cacao et de bois. Sans oublier l’industrie du secteur primaire qui se porte tout aussi bien. Si vous jetez un œil sur les nations avec lesquelles le Ghana traite des accords, vous verrez : l’Allemagne, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Inde, le Japon et bien d’autres nations qui sont loin d’être des nations de petite envergure. Vous pouvez donc imaginer les avantages qui découlent de ces multiples rapports que les grandes puissances entretiennent avec le Ghana et, il n'est pas suprenant, que ce pays se soit vu retirer l’année dernière, par la banque mondiale, la dette qui pesait sur elle.

Je pourrais encore ajouter à cela que le Ghana est l’un des pays africains où on combat et condamne sévèrement des fléaux sociaux de base tels que la corruption, le vol, l’escroquerie et les détournements de fonds publics. Le ghanéen est par ailleurs un homme très religieux qui sait se dévouer au travail, quelque soit la couche sociale dont il est issu et ceci s’observe très facilement dans la vie quotidienne. Il voue aussi une attention très particulière à sa culture traditionnelle et respecte son patrimoine.


Votre intégration a-t-elle été rapide ?

Nous sommes toujours en Afrique, donc il y a certains aspects de la vie qui nous sont communs, tels les moyens de transport qui ne sont pas très différents (taxis ou bus relativement moins chers) ou les modes de nutrition. Dans l’ensemble, je dirai que mon intégration a été très rapide, et ceci surtout, grâce a mes compatriotes qui étaient déjà sur place et qui m’ont beaucoup facilité la tâche en m’ayant au préalable trouvé un logement adéquat, m’inscrit dans une école de langue anglaise et montré les divers aspects de la ville. A partir de là, j’ai facilement pu passer de l’étape de chrysalide à celle de papillon.

Que pouvez-vous dire de la diplomatie camerounaise au Ghana ou des autorités consulaires en général?

Que dire de plus sinon qu’elle est inexistante. A ma connaissance, ni par le biais des journaux télévisés ni par la presse écrite, je n’ai jamais noté la venue d’une délégation camerounaise ici à Accra ou même l’envoi, en mission diplomatique d’un membre du gouvernement ghanéen au Cameroun. Ce manque de relations diplomatiques se remarque d’ailleurs par la totale absence d’une ambassade camerounaise ici. Ce qui pousse les citoyens camerounais voulant se faire enregistrer auprès de leur ambassade, à se déplacer vers la ville plus proche qui se trouve à Abidjan. Donc vous imaginez les inconvenances.

Des bureaux dans le quartier d'affaires
Des bureaux dans le quartier d'affaires
La diaspora camerounaise, au vu de ce que vous avez pu observer dans votre ville, est-elle nombreuse ?

Bien que j’ai été au contact de nombreux de mes compatriotes, il faut dire qu'ils ne sont pas vraiment nombreux dans la ville d’Accra. Ils sont plus concentrés dans une ville voisine, Tema, réputée pour son port et ses écoles navales dans lesquelles ceux-ci s’inscrivent pour recevoir un enseignement du monde maritime (import-export, management maritime, construction de navires) ou tout simplement, pour ceux qui ne sont pas novices en la matière, se perfectionner.

Et que dire du niveau de vie au Ghana? Pensez-vous qu’il fait mieux vivre au Ghana qu’au Cameroun ?

Le niveau de vie ici au Ghana est relativement bas pour les européens. Et nous, étrangers africains qui sommes ici, le taux élevé de nos monnaies par rapport au cedi(c) - par exemple :1000 Frs CFA=c16500 - nous permet assez facilement de subvenir a certains besoins pour lesquels plus de difficultés à remplir dans nos pays francophones. Mais parfois, dans certains domaines tels que l’enseignement supérieur, les paiements et frais de scolarités sont faits en pound(£) ou dollar($) et au vue des énormes sommes demandées, on serait presque tenté de se demander si le niveau de vie est vraiment bas.

Un monument en plein Accra
Un monument en plein Accra
Gardez-vous un regard sur ce qui se passe au Cameroun ?

Oh ! Bien sîr que je garde un œil très attentif sur l’actualité de mon pays grâce aux informations radiophoniques (RFI, BBC), télévisées (CNN) et surtout grâce à www.bonaberi.com qui ne manque pas de m’approvisionner tous les jours d’actualités sur Cameroun. Je peux par exemple vous avouer que j’ai suivi de bout-en bout le sujet que www.bonaberi.com a couvert sur la pédophilie au Cameroun comme si j’étais sur place et pourtant. Et en ce moment, j’ai un regard très particulier sur la situation préoccupante dans laquelle se trouve mon pays face aux cas de grippe aviaire qui y ont fait éruption et j’ose espérer que cette maladie sera éradiquée très rapidement dans les prochains jours.

Auriez-vous un conseil particulier à donner aux parents qui souhaiteraient envoyer leurs enfants au Ghana ?

Il faudrait au préalable que ces parents sachent dans quelles filières leurs progénitures aimeraient s’exercer car en ce qui concerne des domaines tels que les nouvelles technologies (informatique, télécommunication..), la gestion d’entreprise, banque et finance, comptabilité, le Ghana possède une diversité de grandes écoles et universités(en majeure partie affiliées avec un bon nombre écoles et universités outre-Atlantique) qui offrent des cycles scolaires différents des écoles francophones, relativement courts; diplômes dont la valeur n’est jamais contestée car étant généralement délivrés depuis l’étranger et internationalement reconnus. Par contre, il faut faire attention car les petits boulots et "jobs" sont inexistants ici, surtout pour les étrangers. Donc votre enfant sera complètement dépendant de vous.

Si l'on veut faire carrière dans une des filières que j'ai citées plus haut, les parents ne doivent pas hésiter car, je pense que le Ghana est indubitablement la nation porteuse dans la région de l’Afrique de l’ouest et même dans l’Afrique centrale. Et n’oubliez pas que cela pourrait être un excellent tremplin si l'on veut briguer d'autres horizons.

Parlez-nous selon votre cœur de votre pays d’adoption, en quelques mots

Je dirais juste : chaleureux, paisible, juste et dévoué au travail !

Et un dernier mot pour nos bérinautes ?

Keep logging on www.bonaberi.com, the only Cameroonian website daily updated and which provides us all the news we need to know about our dear country. Let us know about all the great events that occur around the world and the whole thing managed by young men of real abilities whose work shows the high potential of the good Cameroonian youth which apply themselves for a better tomorrow for our nation.

Merci François
Merci à vous.

Vous pourrez contacter François à l'adresse suivante: shabazznasir@hotmail.com








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