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Vérités et contre-vérités autour d'une maladie
(20/03/2006)
Une école de pensée totalitaire a toujours voulu que le Président Biya, comme d’ailleurs ses pairs des systèmes similaires, trop centrés sur la personne du Chef ne puit être malade.
Par Alex Gustave AZEBAZE

Une école de pensée totalitaire a toujours voulu que le Président Biya, comme d’ailleurs ses pairs des systèmes similaires, trop centrés sur la personne du Chef ne puit être malade. Comme le révèle ce mal qui l’a surpris en pleine réunion en Guinée équatoriale. N’est-il donc pas enfin temps de changer les méthodes de gestion de l’information publique, en vue de plus de transparence, sur la santé du président de la république ainsi d’ailleurs que des hauts responsables publics en fonction ?

En décembre 1998, notre directeur de publication Pius Njawe était arrêté et jeté en prison parce que Le Messager, qui avait remarqué l’absence du président Biya de la tribune d’une finale de la coupe du Cameroun qui avait pourtant été reportée de plus de trois mois pour son indisponibilité calendaire, avait évoqué un malaise dont il aurait été victime à la mi-temps. Le Messager avait en effet appris, pendant ses recoupements, que ce malaise l’aurait retenu au salon d’honneur pendant presque toute la seconde mi-temps du match. Le Président ne dut réapparaître que vers la fin de la partie pour remettre rapidement les trophées. Seulement la version officielle de cette absence inattendue diffusée dans la presse, fut que le président recevait en audience des personnalités, au sujet de l’affaire Bakassi. Histoire de dire que le président ne peut et ne saurait tomber malade.

Aujourd’hui, on a tenté de refaire le même coup. On affirme tantôt par des sources anonymes que “ le président se porterait plutôt comme un charme ” (Crtv Radio jeudi à 20h) ; tantôt que “ selon des sources dignes de foi à la présidence il se porte bien ” (Crtv Télé et Cameroon Tribune). Autrement dit, jusqu’à jeudi soir, les adeptes du “ président ne peut être malade ” faisaient toujours la désinformation.


Fatigue présidentielle

Or mercredi soir, alors que la nouvelle du malaise du président de la République, survenue en mondovision – contrairement à celui de 1998 – faisait le tour du monde à travers les médias instantanées (Bbc, Rfi, 3A Télé Sud notamment), le porte-parole de cette présidence équato-guinéenne, dont le Chef de l’Etat camerounais était l’invité, indiquait que ce dernier a eu “ un coup de fatigue ”. En langage diplomatique, cette information, la seule susceptible d’un peu de crédit, se rapproche terriblement de la thèse d’un “ malaise ” annoncé par les médias internationaux instantanés. D’autant que cette sortie de la présidence équato-guinéenne où le président Biya avait été conduit, après son mal, avait vraisemblablement pour objectif de limiter l’effet de l’annonce faite aussitôt par les médias internationaux.

Quelque discutable qu’elle puit être, la thèse d’ “ un coup de fatigue ”, – ce qui confirme le malaise dont les origines et l’étendue médicales resteraient alors à déterminer – nous semble plus crédible, mais les autorités camerounaises ont plutôt diffusé à Yaoundé en mi-journée du 16 mars 2006, à la Crtv radio que “ le Président a eu une diarrhée aiguë ” Loin de nous l’idée de faire plus confiance aux sources extérieures qu’aux sources officielles gouvernementales camerounaises, mais il y a lieu de rester prudent.

Car cette annonce aurait pu, à certains égards, participer de la même stratégie de désinformation consistant à relativiser l’état de santé réel du président. En effet, il était difficile de continuer à tenir la thèse du “ président qui se porte bien ” dès lors que la présidence équato-guinéenne a évoqué un « coup de fatigue » mais surtout pour nous Camerounais, quand on ne le voyait pas revenir à Yaoundé. Parce que selon les spécialistes interrogés par Le Messager, la diarrhée aiguë “ est la forme la moins méchante de la gastro-entérite ” . Initialement évoquée dans un communiqué officiel rendu public mercredi matin, après quelques cafouillages, les communicateurs présidentiels auraient décidé de faire passer le message selon lequel “ le président Biya n’a rien de grave ”. Des images diffusés par la Crtv Télé jeudi soir et tournés, semble-t-il dans l’après-midi, alors que le président en compagnie de son épouse recevaient la délégation qui l’accompagnait à Bata, tendent d’ailleurs à conforter cette thèse. Mais, par prudence, ne vaudrait-il pas mieux de revoir notre président vacant à ses occupations habituelles au Cameroun pour tirer définitivement un trait sur cette période de doute née à partir de l’Etranger, notamment au sommet de la Cemac à Bata ?


Le temps de la transparence ?

Imagine-t-on le cas où la thèse d’un malaise – cardiaque ou cérébral peu importe puisque le président lui-même ne tient pas à ce qu’on y pense ! – s’était confirmée, les conséquences politiques et juridiques seraient importantes. Cela signifierait en effet que le Président Biya qui a fêté le 13 février dernier ses 73 ans est proche d’un incapacité qu’il ne resterait alors plus aux organes constitutionnels compétents, la Cour constitutionnelle notamment, qu’à constater pour que s’ouvre une période de vacance à la tête de l’Etat. De cela, très peu des membres de la galaxie présidentielle mais aussi nombre de Camerounais qui redoutent les difficultés de mise en œuvre du mécanisme constitutionnel de gestion d’une vacance – en raison de l’absence d’un Sénat dont le président assure constitutionnellement les vacances – sont prêts à l’envisager. D’où la prudence mais surtout la responsabilité qui doit entourer la gestion des difficultés sanitaires actuelles du président de la république. Mais le meilleur moyen de rassurer les Camerounais, qui se sont montrés suffisamment responsables en juin 2004, lorsqu’une rumeur annonçant la mort du même chef de l’Etat a perduré pendant 76h avant le retour de ce dernier, n’est-il pas, à l’avenir, d’être plus transparent dans la communication sur son Etat de santé ?

Car à l’âge avancé qu’il atteint aujourd’hui, quelles que soient les précautions médicales toujours prises on n’est plus à l’abri de quelque surprise de son organisme. En évoquant la thèse d’une gastro-entérite qui aurait secoué ce président qu’on sait pourtant si prudent dans ce qu’il consomme, surtout hors de chez lui, ne crédite-t-on pas du même coup la thèse selon laquelle tout peut lui arriver à tout moment ?


Source: Le Messager


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