Il n’y a pas très longtemps, le ‘Messager’ décriait l’attitude désinvolte de Sergeo Polo à l’égard de ses fans à Bruxelles . Cette fois-ci, c’est la grandissime ‘Femme du Peuple’, nous avons nommé K-TINO, qui frappe la société ‘Peet & O’Phil Music SA’ en Suisse.
La ‘Peet & O’Phil Music’, société anonyme (SA) basée à Genève et très connue pour son approche multiculturelle, a bâti sa réputation en sonorisant les spectacles et autres soirées festives à travers l’Europe, puis en produisant en concert des jeunes talents ainsi qu’une multitude d’artistes de renom camerounais et plus généralement africains, dans le milieu très difficile de la musique tropicale depuis plus d’une décennie. En faisant du respect de l’artiste et du public son credo, cette société qui est gérée par deux camerounais (Alex & Simon) a vu son image, conquise en plus de dix ans de travail, s’écrouler en l’espace d’une soirée avec dans le rôle du bourreau la mère de ‘la Petite Adeda’.
En effet, K-TINO qui devait se produire (sous le mandat de cette boîte) le samedi 11 février 06 à LAUSANNE ne s’est jamais présentée à l’Aulas des Cèdres (lieu du concert), alors qu’elle était toujours attendue par les organisateurs du spectacle et une partie du public courroucé qui y a cru jusqu’à la fermeture des portes.
Retour sur un feuilleton digne des grands classiques (polars) de la ‘feymania’ camerounaise.
A l’occasion de la fête de la jeunesse camerounaise, la ‘Peet & O’Phil Music’ contacte la chanteuse camerounaise pour savoir si son emploi du temps était libre pour le 11 février 06. L’artiste répond par l’affirmative et les négociations engagées sur la base de sa disponibilité vont amener les deux parties à tomber d’accord sur le principe de la participation de K-TINO à la soirée de la jeunesse qui devait également réunir Paris ONAMBELE et l’ancien sociétaire des ‘Sapeurs de la Capitale’ Martin PECHEUR.
Selon les documents en notre possession, un contrat de prestation est par la suite mis sur pied par la ‘Peet & O’Phil Music’ puis signé à Genève le 20 janvier 06 par le représentant de la boîte et K-TINO qui reçoit une avance de salaire. Les affiches du spectacle sont faits et la grosse distribution commence. Le représentant de la société de production fait les réservations d’hôtel. Dix jours avant l’événement, alors même que c’est la boîte qui devait s’occuper des réservations de transport de l’artiste, K-TINO exige qu’on lui verse l’argent du transport qu’elle devrait elle-même gérer. Le 03 février 06, la ‘Peet & O’Phil Music’ lui fait parvenir un mandat cash urgent de 600.—euros censés couvrir ses frais de transport (Caen – Lausanne – Caen).
Quelques jours avant, K-TINO fait une demande somme toute suspecte aux promoteurs de venir à Genève (où ils sont basés) le 10 février afin d’assurer la promotion de proximité pour rassurer ses fans et de repartir le lendemain à ses propres frais avant de revenir le soir même pour assurer le spectacle. La raison évoquée par la chanteuse : le voyage de sa famille. Selon les propos de l’artiste, compte tenu du fait que sa fille et son mari devaient voyager le 11 février 06, elle souhaitait personnellement les accompagner à l’aéroport de Paris, « les voir prendre l’avion », puis revenir en Suisse.
Flairant l’arnaque, les promoteurs de la soirée de la jeunesse n’ont pas voulu se livrer à cette sacro-sainte mise en scène pouvant entraîner la duperie du public … Pour ce faire, ils choisissent de lui accorder le bénéfice du doute et, en même temps, optent de ne pas engager leur image auprès du public en se pavanant avec K-TINO dans l’optique de confirmer sa présence effective en Suisse, alors même que celle-ci prévoyait de repartir en secret pour revenir le lendemain au soir ! Aussi téléphonent-ils à l’artiste le lendemain de la discussion pour la remercier de son offre en lui signifiant qu’après délibération, ils auraient trouvé que sa famille étant aussi importante qu’elle le disait, ils préféraient respecter son désir de les accompagner à l’aéroport. En prime, ils lui renouvelaient leur confiance en lui recommandant gracieusement de passer la soirée du 10 avec sa petite famille, loin du stress de la promo auprès d’un public suisse qui leur fait confiance depuis plus d’une décennie et qui sait qu’ils n’ont jamais failli à leurs engagements. En contrepartie, ils lui demandaient de leur revenir en super forme le 11 février à l’heure prévue pour un show de qualité.
La veille du spectacle, le représentant de la ‘Peet & O’Phil Music’ essaye désespérément de joindre la ‘star du Bikutsi’ afin qu’elle confirme son heure d’arrivée à Lausanne. Cependant, sans réponse de sa part, celui-ci laisse le message dans la boîte vocale de son portable. Devant ce mutisme grandissant, il appelle Martin PECHEUR qui lui confirme que K-TINO est censée arriver à Zürich (en Suisse) le jour même (à savoir le 10 février) pour un spectacle programmé en marge des festivités, dans le cadre du lancement de l’album du premier où figure un duo entre les deux artistes.
Dans le souci de recouper cette information, nos informateurs confirment que c’est finalement vers 4 heures du matin que K-TINO s’est pointée à Zürich pour repartir, aussitôt après le spectacle devant un public désabusé, vers la France avec une délégation qui l’attendait. Entre temps, la ‘Peet & O’Phil Music’, qu’elle n’a toujours pas daigné appeler, reste sans nouvelles d’elle ! La Suisse n’étant pas très grande, les rumeurs commencent à se propager sur l’éventuelle non participation de la ‘Femme du Peuple’ au grand rassemblement de Lausanne. C’est la panique générale, les fans sont partagés entre croire à la rumeur ou faire confiance aux organisateurs qu’ils savent honnêtes et rigoureux ! Une partie du public se décourage et les fidèles se dirigent vers la salle de spectacle. Parmi cette frange qui se déplace, certains restent dans le hall réclamant de voir K-TINO avant d’acheter leur ticket d’entrée, pendant que le reste (prêt à soutenir Martin PECHEUR et Paris ONAMBELE dont la présence était déjà signalée dans la loge réservée aux artistes) paye leur droit d’entrée dans l’espoir de voir le programme complet se dérouler comme prévu.
C’est alors que les soupçons se confirment, les contacts français précisent que K-TINO est bel et bien présente à Strasbourg (en France) où elle joue dans la ‘Salle des Boulangers’ en compagnie d’un artiste ivoirien .
Un fax où figure l’affiche de Strasbourg est immédiatement envoyé à la Peet & O’Phil Music pour confirmer l’information. C’est alors que le public qui craignait le pire est solennellement informé par les promoteurs de la triste réalité annonçant le forfait de l’artiste et officialisant le non-respect du contrat signé par K-TINO en personne.
En dehors de l’impact financier lié à l’échec de l’organisation d’un tel événement, il est important de souligner que l’image de la culture camerounaise a également pris un sacré coup ; car la Peet & O’Phil Music, qui travaille beaucoup dans la sphère de la multi culturalité, avait également médiatisé l’événement dans la communauté suisse et africaine (toujours dans le souci de promotion de la culture camerounaise notamment par une grande distribution et la présence de la publicité dans le site officiel de l’agenda de Lausanne et celui d’Afrique-Action). Et pour finir, la sauce servie par la ‘Femme du Peuple’ aura été très dure à digérer, venant de celle que l’on présentait de surcroît comme l’une des têtes de proue de notre culture, dans une soirée où ‘Maman Bonheur’ était mise en haut de l’affiche pour le malheur du public suisse et la débâcle des promoteurs.
Au moment où nous mettons cet article sous presse ,la Peet & O’Phil Music est toujours sans nouvelles de K-TINO. Suite à cette multi récidive des artistes camerounais qui desservent les chances de leurs pairs de pouvoir rebondir sur le plan international, voire même national tant notre musique a du plomb dans l’aile, nous sommes en droit de nous poser certaines questions sur les mesures que les acteurs et responsables de la profession prennent pour palier à ce genre de dérive de certains de leurs collègues qui ternissent l’image de la culture camerounaise en la foulant au pied de la cupidité qui rime avec mépris : mépris des pairs que l’on trahit, mépris du public qui fait leur succès, mépris des promoteurs qui les emploient et assurent leur visibilité auprès du public qu’ils vont chercher et … mépris de leur propre talent qui se voit abuser par leur escroquerie !
Nous pensons qu’il faut assainir le milieu en multipliant les actions visant à débarrasser la culture camerounaise de cette mauvaise image que certains s’acharnent à servir sans façons au public ! Au moment où les jeunes camerounais sont en quête de modèles d’ascension sociale, nous ne voulons plus de cette race de stars qui prennent le public, qui ne demande qu’à rêver, en otage et de surcroît le jour symbolique de la fête de la jeunesse ! Enfin nous osons croire qu’au moment où se multiplient des projets de parrainage, ce ne sont pas ces artistes sans véritable probité morale qui seront choisis par la haute sphère comme modèles de lutte contre les fléaux qui nous minent.
Source: Cameroun Link
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