L’élection a eu lieu en fin d’après-midi au cours d’une séance plénière sans enjeu. Il n’y a pas eu match comme annoncé dans le groupe parlementaire du Social democratic front. Ni John Fru Ndi et ses partisans engrangent une autre victoire symbolique sur leurs camarades contradicteurs.
Par Thierry Ndong
Le miracle n’a pas eu lieu hier à l’Assemblée nationale, à l’occasion du renouvellement du bureau de l’auguste institution. Les changements annoncés par la dissidence parlementaire au sein du Social democratic front (Sdf) n’ont pas eu lieu. Les noms proposés par la hiérarchie du Sdf sont passés comme lettre à la poste dans la liste consensuelle soumise à l’approbation de la chambre entière. De fait, le parti dirigé par Ni John Fru Ndi a choisi une fois de se faire représenter par les mêmes députés dans le bureau de l’Assemblée nationale. “On ne change pas l’équipe qui gagne ” a commenté le leader du groupe parlementaire du Sdf à l’Assemblée nationale.
Le suspense n’aura donc duré que le temps de la présentation de la liste consensuelle. Jua Paulinus et Clément Gwasiri n’ont pas pu lever le (plus) petit doigt pour s’opposer à la composition de la liste consensuelle proposée à la tribune de l’hémicycle par la députée Françoise Foning. Il faut dire que le contraire aurait surpris. En effet, c’est le parti qui propose ses candidats à des postes de responsabilité dans le bureau de l’Assemblée nationale. Et, pour ce qui concerne le Sdf, ces propositions avaient déjà été effectuées dans le cadre d’une réunion stratégique du parti à Bamenda samedi dernier. Cette réunion avait par ailleurs consacré la mise en minorité de Jua Paulinus et l’exclusion définitive de Clément Gwasiri. Hier, les deux enfants terribles du Sdf ont affiché profil bas. Clément Gwasiri s’est d’ailleurs refusé à tout commentaire, préférant attendre le verdict de la justice pour parler à nouveau en qualité de militant du Sdf. Hier, Clement Gwasiri était assis en marge du groupe Sdf à l’Assemblée nationale.
Les autres reconduits
Hormis ce suspense (vite levé), l’élection du bureau de l’Assemblée nationale aura manqué de piquant. Et pour cause, le parti au pouvoir a choisi le statut quo sur toute la ligne. Djibril Cavaye Yeguié rempile pour la quinzième année consécutive. Le président de l’Assemblée nationale est réélu avec 129 voix contre 23 bulletins nuls. Son dauphin, Hilarion Etong, est quant à lui reconduit comme premier vice-président de l’Assemblée nationale avec 127 voix contre 24 bulletins nuls. Le reste n’aura été que consensus de liste et vote par acclamation. Les mêmes ont été reconduits sans coup férir. On a été bien loin de l’ambiance délétère de l’année dernière. On se souvient de cette longue plénière nocturne, au cours de laquelle les travaux de l’élection du bureau avaient coincé, parce que le Sdf et le Rdpc ne s’accordaient pas sur la préséance de leurs représentants respectifs aux postes de vices-présidents. La séance plénière fut alors renvoyée le jour d’après. Après moult tractations, un terrain d’entente fut trouvé. Le député Kouemo du Sdf devint ainsi troisième vice-président du Sdf.
A l’observation, les partis représentés à l’Assemblée nationale ont choisi de jouer la carte de la continuité. Ils n’ont pas voulu de chamboulements en cette fin de législature. Certainement une façon de remercier leurs représentants à la représentation nationale. Un moyen de leur permettre également de se préparer en toute sérénité pour l’année électorale à venir. Le message est donc clair : l’année législative 2006 sera d’abord celle des stratégies (de reconquête du pouvoir à la base) et de renouvellement des forces des candidats-députés. Les dés sont donc jetés.
