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Club éthique et Presby contre Rdpc
(14/03/2006)
Jeunes et moins jeunes se réclamant de Paul Biya sont en désaccord sur le soutien à apporter à la campagne anti-corruption.
Par Xavier Luc Deutchoua
Cà grince dans les allées du Renouveau. L’action dite d’assainissement de la morale publique entreprise par le chef de l’Etat divise les rangs de ceux qui prétendent soutenir la politique du président de la République. Ces jours-ci, des citoyens se réclamant de Paul Biya affirment subir des tourments de la part d’autres, tout aussi proches du chef de l’Etat.
Les faits. Le 1er mars dernier, à l’ombre de tentes dressés dans la l’arrière-cour de l’hôtel de ville de Yaoundé, des bonzes du régime, avec pour tête de liste Ndongo Essomba, président du groupe parlementaire du Rdpc, et pour suffragants Philippe Mbarga Mboa, ministre des Sports, Rose Zang Nguélé, Emile Andze Andze, maire de Yaoundé Ier, Jean Fabien Monkam Nitcheu, conseiller spécial du Sg du Rdpc, et Gilbert Tsimi Evouna, délégué du gouvernement auprès de la Cud de Yaoundé… disent le bien qu’ils pensent de la "croisade contre la corruption et les détournements des fonds publics" lancée par Paul Biya. Ce, au cours d’un meeting politique peu couru, suivi d’une marche à travers le long de quelques artères de la capitale. Par la suite, d’autres localités et sections du parti au pouvoir ont pris le relais des meetings de soutien à l’action en cours, la plus retentissante étant celle organisée le week-end du 11 mars à Monatélé par une armada de personnalités, conduite par le même Ndongo Essomba. Avec pour colistier le ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono.

L’opposition à l’offensive du Rdpc est venue de là où on se serait attendu le moins. De la Jeunesse du Président Biya (Presby) et du Club éthique du Cameroun (Cec) en l’occurrence. Dans un communiqué signé de son président national, Alexis Nkomo Ya, et déposé à la rédaction de Mutations jeudi dernier, la Presby s’insurge contre des marches. Elle déplore, sous un ton véhément, "la manière honteuse avec laquelle le bastion du parti se désolidarise des camarades avec qui ils militent ensemble [sic]".
Ces élites, que la Presby qualifie, avec un étonnant dédain, "d’écrivains publics" et de "marcheurs", sont accusées ne n’avoir jamais "apporté la moindre dénonciation des comportements déviationnistes" de leurs camarades aujourd’hui mis sous mandat de dépôt "dont la majorité évolue sous le vocable de personnalités ressources d’accompagnement du comité central du Rdpc". Pour la Presby, les marches et les motions de soutien enregistrées ici et là trahissent une "tentative de récupération", et, surtout, "d’étouffement de l’action engagée par le chef de l’Etat". La preuve, selon la Presby, "des thuriféraires prévaricateurs de notre économie susceptibles d’être interpellés eux aussi pour les mêmes causes, [marchent] côte à côte avec des personnalités supposées dignes et saines"

Le Club éthique du Cameroun de Charles Ateba Eyene, pour sa part, "dénonce les marches curieuses et les motions de soutien ridicules au chef de l’Etat par une certaine élite politico-administrative pas du tout à l’abris des comportements et attitudes coupables vis-à-vis des biens publics". En écho à la Presby, le Club éthique se pose des questions : "Est-ce une façon de désorienter l’action du président? Est-ce une manière de le distraire de l’essentiel? Est-ce le genre de soutien de la corde au pendu?" Charles Ateba Eyene et ses partisans demandent que "seuls les gens crédibles aient l’honnêteté de soutenir désormais l’action en cours et non ceux qui, demain, pourraient eux aussi être interpellés pour détournements et enrichissement illicite".
Ces sorties de la Presby et du Club éthique ont été ressenties comme un coup de poignard dans le dos d’une partie de l’establishment au pouvoir. D‘ordinaire, la Presby donne l’impression d’une association de jeunes proches des dignitaires du Rdpc, lesquels sont soupçonnés, à tort ou à raison, de les entretenir à coup de placets et de faveurs. Tandis que le Club éthique est censé jouir d’une certaine proximité avec ce parti, ne serait-ce que de par la personnalité de son président, ancien cadre à la cellule de communication du Rdpc. Leur démarcation de l’action de leurs aînés a surpris et créé un malaise.

A tel point que, selon des sources crédibles, des instructions auraient été données aux médias publics, pour qu’ils ne relaient pas la position de la Presby. Des demandes d’explication auraient même été adressées à certains confrères ayant rendu compte d’une réunion du club éthique tenue le dimanche 04 mars au Yaoundé Hilton hôtel, dans le but d’exiger le rapatriement des fonds volés et placés dans les banques étrangères. Pour Charles Atéba Eyene, qui interprète cet état des choses comme un "bâillonnement de la jeunesse", "notre point de vue sur la corruption n’intéresse pas certains aînés qui ont la conscience lourde. Ils ne semblent pas être très en paix face à notre soutien au président Biya que nous incitons à continuer la lutte jusqu’à la fin".
Charles Atéba Eyene voit dans les obstacles mis sur le chemin de la Presby et du Club éthique, la manifestation patente du conflit de génération qui bat son plein au sein entre la classe dirigeante et la jeunesse. Il en appelle à l’arbitrage du Président national du Rdpc, le seul à ses yeux, capable de "mettre un terme au mauvais cinéma des marches et des motions malsaines". Au cinéma, dit-on, le film s’achève souvent par la disparition du chef bandit. Mais là il ne s’agit pas de cinéma, et l’épilogue pourrait être la victoire du shérif.


Source: Quotidien Mutations


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