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La Conac : un autre machin
(13/03/2006)
Depuis samedi 11 mars, l’Observatoire de lutte contre la corruption n’existe plus. En lieu et place, Paul Biya a créé la Conac (Commission nationale de lutte contre la corruption.
Par Jacques DOO BELL
Outre la Cour des comptes et l’Agence d’investigation financière, Paul Biya vient de créer la Commission nationale de lutte contre la corruption (Conac). Cette dernière vient remplacer l’Observatoire qui, visiblement a étalé ses limites. Après quelque 9 années d’existence, Georges Christol Manon, le président de l’observatoire a passé le temps à tendre les filets dans les ministères sous la supervision des … ministres ou des secrétaires généraux. Des prises, on en a parlées peu. Juste quelques comparses les premiers jours. Puis plus rien. La corruption continue de gangrener la société camerounaise à la barbe de tous les membres des démembrements installés dans la plupart des administrations et autres institutions publiques et para-publiques.
Si après la publication samedi, 11 mars du décret créant la Conac, les plus tolérants des Camerounais disent qu’il faut attendre sa mise en place et “ juger le maçon au pied du mur ”, la nomination du président de la Conac suscite beaucoup de curiosité ; celui-ci n’aura plus comme patron le Premier ministre à l’instar de l’Observatoire. Mais il rendra compte au chef de l’Etat lui-même. En outre, les membres de la Conac devront être de fins limiers appelés à traquer sans répit corrompus et corrupteurs non seulement pour faire échec à leurs manœuvres sous-marines, mais les mettre hors d’état de nuire. Encore que toutes les bonnes volontés, membres de la Commission ou non sont appelées à “ coopérer ”.
Le tout est de savoir si la Conac aura plus de moyens que l’observatoire. Les membres de ce dernier ont toujours évoqué ce manque de moyen pour justifier leur léthargie, voire leur absence sur le terrain. Quant aux démembrements à travers la plupart des structures étatiques, il fallait être très naïfs pour croire que “ les chimpanzés allaient dénoncer les macaques voleurs de bananes ”, persifle un membre de l’ancien observatoire.
Alors la Conac sera-t-elle plus opérationnelle et plus efficace ? D’aucuns ne semblent pas y croire. Nous avons recueilli les avis de quelques Camerounais. Un qui ne décline pas son identité relève qu’une fois de plus, rien ne sert de créer une commission alors que l’arsenal juridique existant permet de sanctionner la corruption. “ C’est de la diversion ”, tranche-t-il en se demandant : “ font les services du contrôle supérieur de l’Etat, la Cour des comptes, le conseil permanent de discipline budgétaire de la Fonction publique ? ” Un autre estime que “ la création de cette commission est la preuve que c’est la fin des arrestations. ” “ Car il est de notoriété publique qu’au Cameroun, le meilleur moyen d’enterrer une affaire, c’est de lui créer une commission. ” “ Et si c’était un moyen pour mener en bateau les bailleurs de fonds qui échauffent M. Biya dans la perspective de l’atteinte du point d’achèvement ”, s’inquiète une jeune étudiante. Même inquiétude de la part de cet autre étudiant : “ L’observation national de lutte contre la corruption n’a pas eu les moyens de sa politique, c’est la Conac qui l’aura ? Je doute qu’il y ait une réelle volonté politique au Cameroun de lutter contre la corruption car les hommes actuels au pouvoir chez nous sont ceux qui ont instauré ce système donc, la création d’un nouvel organe ne change rien, Paul Biya n’est plus crédible. La seule chose qui lui reste est de partir pour sauver la face. ” Et un autre de renchérir : “ Dans ce machin-là, j’ai lu indépendant et sous l’autorité du chef de l’Etat. Il y a une contradiction. Si par exemple lors d’une investigation, un présumé coupabledit que c’est le président qui lui a dit de se “ servir ”, l’indépendance s’arrête ou bien si le président dit non, celui-là, il faut le laisser, c’est mon bras gauche, pardon droit, l’indépendance sera confisquée. Vraiment… du cirque. Le shérif nous mène en bateau. Il tire sur les voleurs avec des balles en caoutchouc.”
Ils sont bien peu nombreux les Camerounais qui accordent du crédit à “ cette affaire de conard ” comme le souligne un autre persifleur qui voit en la Conac un autre “ truc pour donner à manger à un apparatchik du pouvoir. ” En attendant, il est de bon ton qu’on laisse la Conac prendre corps et voir si entre elle et tous les autres organes que nous avons énumérés, il n’y aura pas cafouillage dans la pêche aux baleines de tout poil.


Source : Le Messager


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