Voilà une affaire qui va davantage salir l’image de la police camerounaise. Le 2 mars en mi-journée, le délégué général à la sûreté nationale Mebe Ngo’o Edgard Alain, a rendu public un communiqué de presse indiquant que trois éléments de la police nationale tous au grade de commissaire ont été suspendus de leur fonction sans préjudice de poursuites judiciaires qui seront engagées à leur encontre. Il s’agit respectivement des commissaires Ebene Albert Léopold en service à la direction des renseignements généraux, Kergnine Kerbaï Didier en service à la spéciale des contrôles des services (la fameuse police des polices) et Zogo Junior Christophe qui, jusqu’à hier, travaillait à la direction de la sécurité publique de la Dgsn. Il leur est reproché par la haute hiérarchie de la police d’avoir abusé de leur fonction et d’avoir escroqué deux expatriées de nationalité française, en voyage d’étude au Cameroun.
L’affaire, selon des sources proches de la Dgsn, remonterait à quelques semaines. Du moins depuis le début des révélations par certains journaux des listes des présumés homosexuels. Deux jeunes journalistes françaises, les nommées Metzer Céline Christiane et Cordeau Christelle, se présentant comme des collaboratrices à des médias français se sont alors rendues au Cameroun pour “ un voyage d’étude ” pour reprendre une expression utilisée à la Dgsn. Après des contacts avec des confrères locaux, elles ont entrepris de faire leur enquête paraît-il, sur l’ampleur du phénomène au Cameroun et, principalement, dans la ville de Yaoundé. Des sources policières indiquent que ces deux jeunes femmes auraient même réussi à pénétrer le milieu, au point semble-t-il, de pouvoir détenir des cassettes vidéo VHS. On ne sait pas très bien comment les trois flics aujourd’hui sanctionnés ont pu repérer les deux journalistes françaises au moment de leur fameuse enquête. Toujours est-il que les trois commissaires auraient alors senti une bonne “ affaire ” pouvant les “ dépanner ”. C’est ainsi qu’ensemble, selon nos sources, ils ont convoqué les deux expatriées dans les locaux de la police pour les entendre afin d’établir exactement les mobiles de leur voyage au Cameroun. Une fois dans les locaux de la police, les trois flics se seraient alors montrés menaçants vis-à-vis des deux jeunes femmes. Comme menaces, ils auraient voulu les enfermer en cellule dans un commissariat de la place si celles-ci ne se montraient pas financièrement “ généreuses ”. Les policiers auraient exigé la somme de deux millions de Fcfa avant de relâcher leur “ proies ”.
Se sentant vraiment menacées, Metzer Céline et Christelle Cordeau ont supplié les trois policiers d’accepter de prendre la moitié de la somme par eux exigés, à savoir un million de Fcfa, qu’ils ont d’ailleurs pris et se l’ont immédiatement partagée. De même qu’ils ont confisqué leur matériel de travail dont les cassettes vidéo VHS. Une fois libérées, les deux Françaises sont allées raconter leur mésaventure à des confrères journalistes camerounais. Ceux-ci auraient alors immédiatement saisi les autorités compétentes de la Dgsn qui ont aussitôt ouvert une enquête qui a pu établir formellement et très rapidement la responsabilité des mis en cause. C’est ainsi que les fermes instructions données par le délégué général à la Sûreté nationale ont permis de neutraliser les “ policiers indélicats ”, de récupérer le matériel ainsi que l’argent extorqué pour les restituer à leurs légitimes propriétaires.
Source: Le Messager
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