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Je demeure le maire de Yaoundé VI
(07/03/2006)
Depuis Ottawa, le maire suspendu écrit au Minatd et règle quelques comptes.
Par Xavier Luc Deutchoua

Il a été suspendu par un arrêté du ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation et il a tenu à réagir de la capitale canadienne, d'où il serait en train de se soigner.

Dans une correspondance adressée à Marafa Hamidou Yaya, il rappelle les circonstances de son départ du Cameroun. "Je vous ai saisi respectivement les 13 octobre, 31 octobre, 10 novembre et 1er décembre 2005 pour solliciter une autorisation de sortie pour des raisons médicales. J'ai joint tous les certificats médicaux. Je vous ai adressé deux demandes d'audience sans suites. Trois mois sont passés sans que vous réagissiez. Ce qui vaut acceptation de ma requête selon les usages administratifs."

S'en suivent de graves insinuations sur l'attitude du Minatd, accusé d'inventer des histoires contre le maire. "Après mon départ, accuse t-il, vous avez plutôt écrit à la police et à d'autres institutions pour dire que je suis parti du Cameroun avec d'importantes sommes d'argent et qu'il fallait m'interdire de sortir du pays. C'est là une diffamation grave à laquelle je n'ai pas réagi grâce [sic] à votre statut de ministre d'Etat de la République. La police doit avoir confiance à un ministre d'Etat". Le maire suspendu confirme qu'il se trouve à l'étranger depuis quelque temps. A Ottawa, en l'occurrence. Mais, tient-il à préciser, "malgré mes soins et autres exigences de repos, je suis l'activité de la mairie". Il assure avoir donné délégation de signature à un de ses adjoints qui lui rend compte régulièrement. "J'ai convoqué mon conseil qui a voté le budget 2006; les conseillers ont visité et apprécié les réalisations sur le terrain".

De fait, Robert Atangana s'étend longuement sur son bilan à la tête de la mairie de Yaoundé VI: "J'ai fait des ponts, des routes, des puits, construit un Hôtel de ville, obtenu des bourses de pays étrangers pour la formation de nos jeunes, créé des centaines d'emplois, payé leurs études à des centaines de jeunes Camerounais de Yaoundé VI, enterré des morts, soigné des malades, et créé un hôpital dont vous seul gênez le fonctionnement en bloquant le salaire des dentistes et des médecins. " Il avoue justement son incapacité à régler les salaires du personnel. Mais il en met le tort sur le dos du Marafa Hamidou Yaya:"En dehors de votre ingérence personnelle pour empêcher le payement des salaires du personnel malgré les disponibilités, ma mairie n'a pas de problèmes".

Dans cette correspondance de deux pages, datée du 4 mars 2006, les collaborateurs du Minatd reçoivent aussi la charge de Robert Atangana. Ses malheurs, révèle-t-il, viennent en partie de ce qu'il n'a pas accepté de se plier à la "pratique d'arrosages mensuels" des collaborateurs du ministre d'Etat.
Le lettre s'achève sur une manière de défi :"Je suis un homme d'affaires international. Je me soigne certes à l'étranger, mais je suis, reste et demeure le maire de Yaoundé VI jusqu'au terme de mon mandat. Si je me présente devant les électeurs, je répondrai de ma gestion avec fierté".


Source: Quotidien Mutations


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