Si la Libye lui échappe belle en 1982 après que l'arbitre a refusé le but de Roger Milla inscrit "après le temps règlementaire", si l'Egypte arrache aux forceps la finale de la Can 1986, le Cameroun a, depuis 1984, pris l'habitude de terrasser les pays organisateurs. Le premier mélodrame de ces pays a lieu à Abidjan. Le 4 mars 1984, le Cameroun dispute un match déterminant contre la Côte-d'Ivoire pour une place en demi finale. Les Lions humilient les Eléphants au stade Félix Houphouët Boigny par 2 buts à 0. Un but de Roger Milla et un autre de Bonaventure Ndjonkep. Le Cameroun remporte par la suite sa toute première coupe d'Afrique des nations en battant le Nigeria par 3 buts à 1.
En 1988, l'entraîneur Claude Leroy prend la route de Casablanca avec de nouveaux hommes. Stephen Tataw, Charlie Ntamack, Cyrille Makanaky, Emile Mbouh, Benjamin Massing aux côtés desquels des joueurs expérimentés tels que Roger Milla, Joseph Antoine Bell ou Emmanuel Kundé. Malgré une douche froide d'entrée de jeu face au Nigéria de Samuel Okwaraji, le Cameroun se retrouve en demi finale face au pays organisateur, le Maroc. Un match âprement disputé et émaillé de quelques incidents à l'instar de cette course-poursuite sur le terrain, entre l'attaquant marocain Abdel Aziz Bouderbala et le défenseur camerounais, Charlie Ntamack qui avait préféré éviter la bagarre. In fine, Cyrille Makanaky inscrit l'unique but de la rencontre, pour une victoire camerounaise. C'est aussi son unique but inscrit avec les Lions Indomptables.
Couronnement
Quatre ans plus tard, le Cameroun qui revient d'une épique coupe du monde italienne, se retrouve à la Can sénégalaise en 1992. La rencontre des quarts de finale de la Can oppose le Cameroun au Sénégal, pays organisateur. Claude Leroy, l'ancien entraîneur des Lions Indomptables, promet une défaite à son ancien pays d'accueil. La rencontre est précédée d'un incident dans les vestiaires: les lions s'offrent une bagarre avec la police sénégalaise qui avait froissé et empêché l'épouse de l'entraîneur Philippe Rédon d'accéder aux vestiaires. Lequel entraîneur avait lui-même reçu les coups de cette police sénégalaise. Ce qui avait causé l'ire des joueurs camerounais. Sur le terrain les Lions de la Téranga n'eurent que leurs yeux pour faire le constat: Cameroun 2, Sénégal 0. Malheureusement, les Lions Indomptables sont domptés en demi finale par la Côte-d'Ivoire lors de l'épreuve des tirs aux buts.
Le Cameroun rebondira en 1998 lors de la 21è coupe d'Afrique des nations.
Les Lions indomptables battent les Etalons du Burkina Faso en match d'ouverture par 1 but à 0. Deux ans plus tard, le troisième couronnement du Cameroun passe par une victoire en finale sur le pays "co-organisateur". Le 13 février, jour d'anniversaire du président camerounais, Lions Indomptables et Super Eagles sont au stade Surulere de Lagos pour la finale de la 22è Can. Après un nul très offensif de deux buts partout à l'issue des 120 minutes, les deux pays doivent se départager à la séance fatidique des tirs aux buts. Les poulains de Pierre Lechantre sont les plus chanceux. Le Cameroun remporte sa troisième Can sur le Nigeria, sa troisième Can de l'histoire et conserve le trophée de la coupe d'Afrique des nations.
L'histoire se répète deus ans après, au Mali. Mais ici, le pays organisateur est victime de la colère des Lions en quart de finale. Comme lors des éditions précédentes, la rencontre est précédée de quelques incidents. L'entraîneur adjoint des Lions Indomptables, chargé des gardiens de buts, Thomas Nkono, est arrêté puis menotté par la police malienne pour une affaire de gris-gris sur la pelouse, accompagné d'un outrage à Chef d'Etat. Sur le terrain, les Lions sont plus féroces. Les Aigles du Mali, à un pas de la finale, sont dévorés: Cameroun 3, Mali 0. Le Cameroun qui remporte son quatrième titre africain, s'illustre encore en terre malienne comme le tombeur des pays organisateurs. Ce qui a fait dire à certains observateurs avertis que le Cameroun devrait aussi organiser une phase finale de la coupe d'Afrique pour goûter les affres d'une défaite, comme en 1972.
--------------------------------------------------------------------------------
|
