L'offensive d'El Hadj Diouf était-elle dirigée contre le gardien de but de l'équipe nationale de football du Sénégal, Tony Sylva, ou contre l'un quelconque des adversaires guinéens que ses coéquipiers venaient de défaire ? Dans la pagaille générale qui s'est produite à l'issue du match qui a débouché sur l'élimination du Sily national de Guinée, vendredi dernier, l'attaquant de Bolton est rentré sur la pelouse et s'est subitement trouvé encadré par des encadreurs sénégalais qui semblaient l'empêcher de rectifier le portrait à quelqu'un.
Il tressautait, trépignait, et bousculait de sa poitrine ses camarades. Son visage clair rougissait d'excitation et son index accusateur montrait l'objet de sa colère en face de lui. Mais qui était-ce ? L'attaquant des Lions de la Teranga n'a rien voulu savoir. D'un geste ferme, comme à, un petit frère retrouvé dans une bagarre de voyous au quartier, il lui a indiqué la direction des vestiaires. Péremptoire. L'impétueux Diouf est finalement retourné sur ses pas. On aurait dit qu'il ne voulait pas laisser cette rencontre s'achever sans se mettre en valeur. Ayant mal aux adducteurs, El Hadj Diouf n'a pas disputé cette rencontre que ses coéquipiers venaient de remporter et qu'il a failli ternir à cause d'un excès de zèle dont il est le seul à avoir le secret.
Faute d'avoir été sur le terrain des opérations comme Daniel Ngom Komè et les Lions indomptables, il haranguait ses coéquipiers sur le bord de la pelouse, comme un coach. Mais s'il avait pris part à ce quart de finale, il aurait pu goûter aux rigueurs de l'engagement des acteurs. Côte d'Ivoire-Cameroun était par exemple un match entre Ngom Komè et Didier Zokora. Le virevoltant milieu de terrain a donné du fil à retordre à la défense des Eléphants. Tant et si bien que Zokora s'est souvent trouvé "dans l'obligation" de le tacler de manière irrégulière. Et l'autre camerounais de se fâcher...
Mais pour les deux équipes, l'on a bien senti que l'on voulait gagner sans reproches. Y a-t-il une poussée de colère entre deux adversaires, des tapes dans le dos, des explications ont vite fait de ramener le calme. Ce fair-play partagé n'augurait rien de bon, aurait dit un supporter excité des Lions indomptables. C'est pourtant ce même Zokora qui est venu calmer Samuel Eto'o après son penalty manqué, qui a mis fin à la participation du Cameroun à cette 25e édition de la coupe d'Afrique des Nations. Samuel Eto'o n'a d'ailleurs pas voulu de cette compassion, ce qui n'a pas refroidi les ardeurs du défenseur ivoirien. Il a tenu à être avec lui, alors que Didier Drogba et les autres saluaient le public après leur victoire.
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