Rencontré à la fin du match Egypte-Côte d’Ivoire samedi 28 janvier au stade international du Caire, l’ex-gardien de buts professionnel camerounais, consultant à Radio France international (Rfi) pendant la 25ème coupe d’Afrique des nations (Can) de football, a accepté de répondre aux questions du quotidien Le Messager portant sur le quart de finale Cameroun-Côte d’Ivoire, le jeu développé par les Lions indomptables dans cette compétition, Samuel Eto’o Fils qui monte en puissance et le niveau général de ce rendez-vous continental du football au pays des Pharaons.
Que dire de ce choc Cameroun-Côte d’Ivoire en quarts de finale de la Can 2006 ?
En achevant premier de son groupe au premier tour de cette compétition, le Cameroun évite évidemment les 75.000 personnes du stade international du Caire pour rencontrer une Côte d’Ivoire déjà connue. Et j’espère que ce sera dans des dispositions ou des prédispositions… non pas d’orgueil de ceux qui ont déjà battu la Cote d’Ivoire deux fois. Parce que nous avons eu devant nous, dans le groupe A, juste un exemple de ce qui peut arriver. La Côte d’Ivoire avait battu l’Egypte deux fois lors des éliminatoires couplées Can-Mondial 2006 ; aujourd’hui elle a été battue par cette Egypte dans le cadre de la troisième journée du premier tour de cette Can 2006. Il ne faudrait donc pas que les Camerounais imaginent que leur tâche sera plus facile face à la Côte d’Ivoire parce qu’ils l’ont battue deux fois. Donc, il faut rester sérieux jusqu’au bout et être concentré. Il faut respecter l’adversaire et jouer avec tous ses moyens, à son maximum.
Quel jugement portez-vous sur cette équipe du Cameroun que vous avez vue jouer depuis le début de cette Can 2006 ?
Je crois qu’elle a assuré l’essentiel. Elle a été par moments très solide. Je pense qu’il y a de quoi faire peur à ses adversaires. Mais, nous Camerounais, nous ne pouvons pas oublier qu’il y a dans les résultats de l’équipe du Cameroun une certaine “ Eto’odépendance ” qui, tout en ravissant les gens parce que ce n’était pas le cas avant, est quand même de nature à inquiéter un peu, dans la mesure où on sait très bien que nul n’est infaillible. Donc, il peut bien arriver que celui sur qui l’on compte, si jamais on compte exclusivement sur lui, il peut lui arriver aussi un jour sans. Et en ce moment là… Mais, à côté de cela, je crois que l’équipe s’est montrée suffisamment solidaire et combative pour penser qu’il suffit de rester comme ça et avoir la chance que Samuel Eto’o ait la même inspiration que lors des rencontres du premier tour.
Justement, que dire de ces belles performances de Samuel Eto’o Fils ?
C’est tant mieux qu’elles puissent arriver. C’est une très bonne chose. Mais, il faut dire qu’il y a longtemps que Samuel Eto’o Fils aurait pu réaliser de telles performances. Maintenant, on ne va pas faire la fine bouche. Avant, il était présent et servait à autre chose. Et d’autres ont pu nous débloquer les situations. Maintenant, si c’est lui qui les débloque, tant mieux. Il faudrait simplement que les autres ne s’endorment pas, et qu’ils restent à l’affût parce que, précisément, cela va peut-être se resserrer autour de lui. Les adversaires vont resserrer l’étau et, il faudrait que d’autres Lions puissent en profiter de manière que nous puissions avoir un danger qui vient de plusieurs sources. Je crois que Eto’o est une énorme satisfaction. C’est une énorme satisfaction, de le voir, surtout sur un plan personnel, individuel, avoir cette réussite-là.
Quelle lecture faites-vous de cette compétition dont vous assistez à presque tous les matches ?
Je pense que j’ai assisté à toutes les rencontres, sauf évidemment le Maroc-Libye d’aujourd’hui (cette interview a été réalisée samedi 28 janvier au stade international du Caire, à la fin du match Egypte-Côte d’Ivoire comptant pour la troisième journée du premier tour dans le groupe A). Je pense qu’on assiste à une compétition très plaisante et qu’au niveau du jeu, tous les joueurs sur qui on compte ou qu’on pourrait appeler grands joueurs ou en tout cas tous les bons joueurs, sont au rendez-vous et essayent de justifier leurs réputations. Ce qui nous donne des matches quand même assez spectaculaires. Bon, il y a eu quelques déceptions, je ne vais quand même pas les citer ; quelques déceptions au niveau des équipes, des comportements de groupe. Mais, on a de manière moyenne, vu de bons matches et, je pense que cela va davantage se resserrer au niveau des quarts de finale. Il faut espérer que l’enjeu ne prime pas sur le jeu. Et, qu’on voit de la part de tous ces favoris qui sont en train de passer, de bons comportements. Il faudrait que tous ces favoris-là nous donne effectivement des matches de haut niveau. Et, je dirai qu’en fait, finalement, sur un plan purement sportif, sur le plan du jeu, la vraie compétition va commencer maintenant.
Source : Le Messager
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