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Can 84 : Sinkot : la légende brésilienne
(27/01/2006)
Pour une première consécration, les Lions Indomptables étaient hyper motivés par leur ministre, Mbombo Njoya.
Par Justin Blaise Akono

Samedi 10 mars 1984, il est plus de 17h à Abidjan. Le Cameroun doit jouer un match déterminant pour une place en demi finale contre la Côte-d'Ivoire, le pays organisateur. " Si quelqu'un ne se sent pas capable, s'il se sent fatigué ou malade, qu'il laisse le maillot. Mais, si quelqu'un se sent capable, qu'il prenne le maillot". Parole de Ibrahim Mbombo Njoya aux Lions Indomptables à quelques minutes de la rencontre. Le ministre de la Jeunesse et des sports qui faisait quasiment ombrage à l'entraîneur Yougoslave Ridanovic, était au four et au moulin. A la suite de cette instruction, Isaac Sinkot, latéral gauche de la Dynamo de Douala qui n'était pas titulaire, se leva aussi et alla chercher son maillot. Non pour être remplaçant, mais, pour être sur le terrain. "C'était sa manière du ministre de nous galvaniser", se souvient Onana Eloundou Elie alias Panka. Défenseur central des Lions Indomptables, remplaçant tout au long de cette expédition ivoirienne. Certains rapportent que, comme cela était devenu une tradition au Brésil, Sinkot Isaac s'était levé parce qu'il était courageux.

Le geste de Isaac Sinkot n'est pas une légende, mais, une réalité. Toutefois, le classement était préalablement fait par les entraîneurs. Isaac Sinkot savait d'ailleurs qu'il faisait partie du 11 entrant. "C'est vrai que je suis allé chercher mon maillot lorsque le ministre Mbombo Njoya nous a demandé de le faire. L'actuel président de la Confédération africaine de football Issa Hayatou qui était secrétaire général de la Fécafoot, était là. Mais, c'est pendant le repas que j'ai appris que je devais jouer", révèle aujourd'hui Isaac Sinkot qui ajoute que " j'étais mieux préparé par rapport au public que j'ai connu lors d'un stage professionnel à Abidjan et par rapport à ma performance lors des entraînements." Point de surprise. Luc Mbassi , qui avait cédé sa place, n'avait pas manifesté.. Mais, l'appel de Mbombo Njoya qui sonnait comme un marteau sur le crâne, n'était qu'une motivation. Sur le terrain, "Zimbabwé" (l'autre petit nom de Sinkot en plus de "Njasso") brille de mille feux. Un centre de la gauche et Roger Milla qui est dans les encablures des buts de Koffi Kouadio, ouvre le score à la 42è minute. Bonaventure Djonkep alourdit le score à la 61è minute et le Cameroun peut poursuivre la compétition jusqu'au sommet.

Le Cameroun qui vient de participer honorablement à la coupe du monde espagnole deux ans plus tôt, a gardé les mêmes effectifs. Gage d'homogénéité du groupe. Mais, les Lions Indomptables sont cueillis à froid d'entrée de jeu le dimanche 4 mars 1984 par l'Egype sur le score d'un but à zéro. Le ministre Ibrahim Mbombo Njoya encourage néanmoins ses joueurs en leur promettant "une prime spéciale de match perdu" contre l'Egypte au cas où ils réussissent à battre le Togo. Mission accomplie. Mais, "le ministre était fâché parce que nous avions pris un but", se souvient Onana Eloundou. En fait, ce serait la manière du ministre de la Jeunesse et des sports de motiver ses joueurs.

La tension était à couper au couteau le 10 mars 1984 à Abidjan. "Deux jours avant la rencontre, on ne mangeait plus à l'hôtel car, une rumeur avait couru. Rumeur selon laquelle les Ivoiriens allaient empoisonner notre nourriture afin que nous ayons la diarrhée et donner du somnifère pour que nous dormions pendant le match", se souvient un joueur de l'expédition d'Abidjan. Compte tenu de la gravité de la situation, les Lions prirent l'initiative d'aller se nourrir à l'hôtel Ivoire, incognito. Ceux des Camerounais, supporters et résidents en Côte-d'Ivoire qui sont allés au Quartier général des Lions pour vérifier si la rumeur était fondée, eurent la diarrhée le jour du match, selon des sources bien informées. D'autres eurent tellement sommeil qu'ils ne purent pas aller regarder le match. Les Ivoiriens n'ayant pas pu "assommer" les vrais Lions, étaient sur leurs nerfs à telle enseigne que le ministre de la Jeunesse et des sports demanda aux joueurs de ne pas ,jubiler après la victoire, de peur de courroucer davantage le public.

Par la suite, l'histoire se passa tel que tout le monde le sait: des demi finales très disputées contre l'Algérie et une écrasante victoire contre les Green Eagles du Nigeria en finale. Le Cameroun remporte le 18 mars 1984, sa première finale de la coupe d'Afrique des nations de football.


Source : Mutations






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