Lundi dernier, les éléments de la brigade de gendarmerie de Kondengui ont enlévé le corps d'un homme âgé d'une trentaine d'années au quartier Mvog-mbi, au lieu dit Etam-Bafia. La mort du dénommé Jerôme a été annoncée aux agents de forces de l'ordre par M. Awono, l'un des chef de bloc dudit quartier. Ce dernier a, quant à lui, été prévenu par Salomé Mengolo, sexagénaire et invalide, habitant la maison où le corps a été découvert. Cette dernière dit avoir constaté le décès de son co-locataire après la montée d'une odeur nauséabonde qui sortait de sa chambre. Le défunt était le dernier locataire vivant avec la vieille dame.
En octobre et en décembre derniers, deux autres corps d’une femme et d’un homme ont été découverts dans les deux chambres qu'ils occupaient dans la même maison. Selon le commandant de brigade de gendarmerie de Kondengui, Marc Joseph Nding, “les trois corps ont été découverts plusieurs jours après, dans les mêmes conditions, c'est-à-dire dans un état de décomposition avancée”. En outre, les trois décès ont été annoncés par Salomé Mengolo, après plusieurs jours. Au cours de la dernière découverte, lundi dernier, une foule en furie a envahi la maison de cette dernière en voulant la lyncher, n'eût été l'intervention des éléments de la brigade de gendarmerie de Kondengui.
Vendredi dernier, le sous-préfet de Yaoundé, accompagné du commandant de brigade de gendarmerie de Kondengui, est descendu sur les lieux. Interrogé sur les circonstances de la mort de ses trois co-locatires, Salomé Mengolo déclare qu'elle n'en sait rien. Pourtant, l'un des chefs de bloc du quartier, M Owono, affirme que cette maison est le lieu par excellence de vente de “Arki”, une boisson fabriquée localement et les trois défunts en étaient des consommateurs attitrés. En outre, certains voisins affirment que des voitures luxueuses garent devant cette vieille maison chaque soir. Des gens en descendent pour laisser ou prendre des colis “douteux” puis, ils en ressortent après plusieurs heures.
Ce que réfute la sexagénaire qui ne s'exprime que dans sa langue vernaculaire. Ancienne fabricante et vendeuse de “Arki”, elle dit ne plus être dans ce commerce depuis l'accident qui lui a valu ses deux jambes. Quant à ses mystérieux visiteurs, elle affirme leur rendre de vulgaires services, comme mettre ses toilettes à leur disposition pour se soulager. Dans le quartier, les témoins rencontrés par le sous-préfet ont demandé son expulsion.
Source : Mutations
|
