Jean François Valette, l’ambassadeur de France au Cameroun, était hier en mi-journée, l’hôte du président de la République. Le diplomate français s’est entretenu pendant une heure et demie avec le chef de l’Etat. Au sortir de cette audience, Jean François Valette a déclaré qu’il était venu transmettre au président Biya, une invitation de son homologue français, Jacques Chirac, à participer à une " réunion importante " de l’Autorité du bassin du Niger (ABN), prévue à Paris, du 26 au 27 avril 2004.
Cette réunion qui regroupera les Etats membres de l’ABN et des bailleurs de fonds vise à coordonner les stratégies en vue d’un meilleur financement des projets intégrés et structurés dans le cadre de la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). L’on se rappelle qu’au mois de janvier, Yaoundé a abrité une session extraordinaire du Conseil des ministres de l’ABN. Parmi les objectifs visés par ces assises, figurait l’arrimage des programmes et projets de l’ABN aux normes et principes directeurs du NEPAD.
L’ABN regroupe neuf pays de l’Afrique occidentale et centrale, riverains à divers niveaux du fleuve Niger. Il s’agit du Bénin, du Burkina-Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Niger, du Nigeria et du Tchad. Au Cameroun, le fleuve Bénoué est un affluent du Niger.
Le champ d’intervention de l’ABN couvre une superficie approximative de deux millions de kilomètres carrés inégalement répartis entre les neuf Etats membres. Le bassin du Niger compte en outre, 150 millions d’habitants environ et dispose d’un potentiel hydro-agricole de 2,5 millions d’hectares de terres irrigables dont 20% seulement sont exploités.
Le potentiel hydroélectrique et navigable est de 3200 MW et de 300 km respectivement. Le bassin du Niger dispose aussi d’un riche potentiel halieutique et pastoral. Créée en 1980 au Niger, l’ABN a pour mandat : l’harmonisation et la coordination des politiques nationales de mise en valeur des ressources du bassin du Niger ; la planification du développement dudit bassin par l’élaboration et l’exécution d’un plan de développement intégré ; la conception, la réalisation, l’exploitation et l’entretien des ouvrages et projets communs.
La présidence de l’ABN est actuellement assurée par le chef de l’Etat nigérien, Mamadou Tandja.
Coopération bilatérale
Le président Paul Biya et son hôte ont saisi également l’occasion de la rencontre d’hier pour évoquer des questions liées à la coopération bilatérale riche et diversifiée. A cet égard, l’ambassadeur de France a notamment exprimé le souhait de son pays de participer activement, une fois le point d’achèvement de l’initiative PPTE franchi, à la mise en œuvre du contrat- désendettement-développement (C2D), une initiative du gouvernement français.
Il s’agit concrètement, selon Jean François Valette, d’une transformation de la dette du Cameroun vis-à-vis de la France en projets de développement au bénéfice des populations, pour un montant de 650 milliards de FCFA. Selon le diplomate français, le président de la République a souhaité que ces fonds puissent effectivement contribuer, le moment venu, à améliorer le vécu quotidien des populations camerounaises.
Certains secteurs jugés prioritaires ont déjà été identifiés par les parties camerounaise et française. Entre autres, l’aménagement des pistes rurales, la construction et l’équipement des centres de santé, la voirie et l’assainissement en milieu urbain.
source: Cameroon-tribune, Nicolas AMAYENA
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