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Sida : Contaminé à l'aurore de sa vie
(01/12/2005)
Un enfant aurait attrapé le virus lors d'une transfusion sanguine.
Par Josiane R. Matia

C'est à grand renfort de documents en tout genre : carnets de santé, lettres de demande de soutien, ordonnances, photos que Rebecca Patricia M. vous accueille, dans le hangar où elle vit, à l'Hôpital central de Yaoundé, pour vous entretenir du "drame" de sa vie : sa séropositivité. Et surtout, celle de son fils, Matthieu, 3 ans. Son fils aurait été contaminé il y a bientôt un an, alors qu'il était hospitalisé à la Fondation Chantal Biya de Yaoundé. Une accusation grave que la jeune femme assume, puisqu'elle affirme être en possession de carnets qui prouvent que son fils était séronégatif avant son entrée dans le centre. Tout commence en 2003, à Mbanjock, où vivent Rebecca et son fils de 17 mois, fréquemment malade. " Le médecin qui s'occupait de lui a dit qu'il souffrait d'un problème du jus acide du foie. Il convulsait aussi très souvent ", raconte la jeune femme. Malgré les soins qui seront prodigués au petit garçon, son état ne s'améliorera pas. "Le médecin nous a demandé de descendre à Yaoundé, à la Fondation Chantal Biya pour qu'il soit mieux soigné, car il ne pouvait plus rien ".

L'enfant subira quelques examens, comme celui du vih, avant son départ. Un examen qui se révèle négatif. A la Fondation, où l'enfant est interné, on diagnostique une hernie ombilicale et de nanisme, doublés de malnutrition et d'anémie. C'est pour cela que " le Dr Ateba Ghislaine demande qu'on lui fasse une transfusion sanguine ", explique Rebecca. Mais, après cette transfusion, le petit Matthieu serait devenu, selon les dires de sa mère, "encore plus noir et il avait encore maigri". Rebecca se rend à la délégation provinciale des affaires sociales. " J'ai vu le délégué qui m'a dit qu'elle avait des doutes et elle m'a donné 20000 Fcfa pour que mon enfant fasse le test du Sida". Test qui se révèlera positif.
Une catastrophe pour cette mère qui n'est pourtant pas au bout de ses malheurs. " Le docteur Monny Lobé, qui s'occupait de la Fondation à ce moment-là, nous a chassé par crainte de représailles.

On était en novembre 2004, et j'avais déjà mis plus de cinq mois hospitalisée avec mon fils", raconte Rebecca. Et les souvenirs de ce jour affluent visiblement puisque après un long silence, elle reprend : " on m'a tiré par terre pour me mettre hors de la clôture et le Dr Monny Lobé m'a demandé d'aller me faire foutre ailleurs ". Et là, l'histoire de Rebecca prend une tournure rocambolesque." Je me suis rendue au Palais de l'unité avec de l'argent que j'avais emprunté à une vendeuse. C'était le jour de la prestation de serment du président et je voulais lui demander de l'aide. J'ai réussi à lui dire un mot et il a promis de m'aider. On m'a fait entrer au Palais et on m'a donné à manger. Du poulet. Je me suis endormie. C'est une douleur à l'avant-bras qui m'a réveillée. Un médecin se tenait devant moi avec une seringue à la main. Je lui ai raconté mon histoire et il m'a simplement dit qu'il était désolé avant de s'en aller ", raconte-t-elle.



Suivi

Des gardes de la présidence l'auraient ensuite déposée à l'entrée de la fondation avec pour consigne que l'on prenne soin d'elle et de son fils, sur "ordre de Madame ". Une recommandation que le Dr Monny Lobé suit, selon la jeune femme, jusqu'à ce qu'il reçoive des " ordres de sa hiérarchie ". Rebecca sera réadmise dans le centre et son fils sera mis sous antiretroviraux pendant quatre mois.
Après cette période, il lui est demandé de partir, même si elle a droit, chaque mois, à des médicaments gratuits pour son fils. Et c'est en s'occupant de celui-ci qu'elle aurait contracté la maladie à son tour : " j'ai fait le test en février 2005 grâce à des gens qui m'aident et là, j'ai découvert que j'avais le Sida. Ça ne remet rien en cause car je sais que mon fils et moi-même étions sains avant d'arriver ici. C'est sûrement à son contact que j'ai attrapé la maladie ", affirme la jeune femme.

A la Fondation, les responsables actuels préfèrent ne pas s'exprimer sur le sujet, même si l'un d'eux a déclaré au sujet de cette histoire " qu'elle est probablement inventée. Il est bien vrai que cette femme a bénéficié d'une attention particulière, mais c'est plus de la générosité que de la culpabilité ".


Source : Mutations




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