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A la découverte du jeune écrivain Gabriel Haïpam
(27/11/2005)
Bonaberi.com est allé à la rencontre d'un jeune écrivain poète Camerounais, déja auteur de deux recueils de poèmes...
Par Rédaction
"Si la parole ne meurt...Elle demeure solitaire", Gabriel Haïpam
"Si la parole ne meurt...Elle demeure solitaire", Gabriel Haïpam
Bonaberi.com est allé à la rencontre d'un jeune étudiant poète Camerounais qui a fait de l'écriture sa passion. Il a déja publié aux Editions Le Manuscrit deux recueils de poèmes. Il nous livre ici ces quelques impressions de ses challenges d'écrivain...

Bonjour Gabriel ,peux-tu te présenter à nos internautes (age, étude, université, perspectives)?

HG: Bonjour. Je suis Haïpam Gabriel, un jeune Camerounais né en 1979 dans une petite localité qui a l'honneur aujourd'hui d'être la vitrine de l'Arrondissement de Guéré dans l'extrême- Nord du pays. En ce moment, je prépare une Licence ès Lettres françaises et francophones, à l'Université de Douala.

Pour ce qui est des perspectives, j'en ai. Disons que j'ai une ambition. Une grande ambition, celle de porter les souffrances d'un peuple, sinon d'une jeunesse en déperdition qui se cherche à travers les trottoirs clochardisés du devoir. Mon arme, je crois, ce sont les mots du quotidien que j'imprime aux prix des sacrifices surhumains. Permettez moi de vous dire que l'Iris du riz pisse. Mon futur s'énonce et s'annonce déjà en poésie, accepter que " la vie est songe et mensonge sur le rivage abrupt des parallèles", qu'il faille la peine de vous dire que je continuerai à défendre ma culture et ma patrie qu'est l'Afrique en insistant sur une humanité qui doit être vraiment humanitaire.

Tu as déjà publié deux recueils de poèmes aux éditions Le Manuscrit "Si la parole ne meurt...Elle demeure solitaire" et "L'univers des vers" . Comment es-tu tombé dans la poésie ? D'où t'est venue cette passion ?

HG : C'est vrai que je suis jeune. J'ai commencé à écrire avant ma naissance. Voyez vous? J'écrivais dans le sein de ma mère. C'est effectivement ma plume qui a forcé cette charmante femme à m'expulser hors de ses tripes. Il n' y avait rien à faire. Alors, je suis né poète. Si le monde ne m'a pas retenu sous son pouvoir, pendant un certains temps, j'ai rétrogradé. J'ai douté du don qui dormait en moi. Et des deux recueils publiés en ce jour, ce n'est que de la médiocrité dans l'excellence. Aujourd'hui,je sais que ma passion c'est l' écriture, l'écriture, et rien que l' écriture.

As-tu eu du mal à trouver une maison d'édition prête à publier tes recueils ? Les maisons d'édition au Cameroun sont-elles prêtes à accueillir les jeunes écrivains comme toi ?

HG : Ici, avouons le, réside le gros du problème. Les maisons d'édition poussent comme les champignons. Mais ce n'est pas facile d'avoir une maison crédible. Il faut être fin. C'est facile de se faire tourner, retourner et détourner. J'avais vraiment peur, mais pourtant j'allais de site en site à la recherche de la perle. Je suis tombé sur Manuscrit un de ces jours rares. Cela m'a pris du temps. J' ose croire, que plusieurs maisons d'édition au Cameroun sont prêtes à accueillir les jeunes écrivains. Je pense aux Éditions de la Ronde des poètes, des Éditions Interlignes, du Centre culturel de Douala qui publie des textes et bien d'autres encore, sans oublier la Collection CleRonde, et les Presses Universitaires de Yaoundé. Ces maisons pour la plupart , ont une bonne intention qu'il faut encourager, mais elles manquent cruellement de moyens pour éditer les livres. Également, le lecteur, c'est une denrée rarissime ici. C'est pourquoi, je prends sur moi la responsabilité de dire que nos maisons ne sont pas encore en mesure de publier la majorité des textes que nous produisons. J'avoue que les jeunes écrivent. Mais à quel fin. les textes sont dans les tiroirs.......

Quelle vision penses-tu que les jeunes Camerounais ont de la poésie et quelle place ils lui donnent par rapport aux autres genres littéraires ?

HG : Les jeunes aiment la poésie, ils adorent la poésie. Ils aiment chanter danser pleurer, mais en poésie. La poésie, vous savez, elle est éminemment divine. La divinité de la création, la spiritualisation de l'être de l'Homme. Nous pensons que la poésie a une fonction cathartique, purificatrice. Elle nous console en résolvant nos problèmes, en essuyant nos larmes. Notre vision, c'est de faire de la poésie le début et la fin de tout, l'alpha et l'oméga de nos passions. Vous savez que le jeune, c'est la force principale d'un peuple. Allez même en guerre; mais vous aurez toujours besoin de la jeunesse. C'est le moment où jamais l'Afrique doit compter sur nous. Nous voulons aider nos parents. Qu'ils nous cèdent leurs places, nous travaillerons afin de pourvoir à tous leurs besoins. Chaque soir, nous leur donnerons comme ils l'ont fait pour nous, de l'argent, des vêtements et tout. Merci chers papas et mamans, nous vous aimons tendrement.

Mais au cameroun en général, on a une tendance à négliger les séries littéraires, et à vouloir que tous élèves aillent au lycée surtout vers des séries scientifiques, C, ou D au détriment de la A4 ? Que penses-tu de cette volonté parentale, d'orientation scientifique ? Les Camerounais ont-ils un problème avec la littérature ?

HG : Je comprends bien nos parents. Ils veulent que les enfants trouvent assez tôt un travail, ne serait-ce que pour subvenir à certains de leurs besoins. Il n'ya pas une véritable volonté politique en faveur des jeunes littéraires. Ils sont obligés d'être des "longs crayons". Et même quelles sont leurs opportunités de travail? Enseignant? Pourquoi? Journaliste? Pourquoi? Écrivain? La merde des merdes. Toutefois, je ne saurai dire que les Camerounais ont un problème avec la littérature. Ils aiment la Littérature et les littéraires, mais .......



Le jeune écrivain Haïpam Gabriel
Le jeune écrivain Haïpam Gabriel
Quels sont les messages que tu cherches à véhiculer à travers tes poèmes ? Quels sujets abordes-tu ?

HG : Les messages sont ceux de chaque jour. Je ne suis qu'un fin observateur de ma société et de ses problèmes. Je prêche un message en faveur de la renaissance africaine, c'est- à -dire, parvenir à unir les africains et le monde autour de la communion, de la fraternité et de l'entraide. Mon premier poème s'intitule Renaissance africaine. Je prêche l'amour, la joie, l'espoir ,malgré les génuflexions des yeux des contraires, malgré l'absurdité de la vie. On a l'impression que l'écrivain ne désespère jamais. C'est vrai, il n'est pas un prophète. Mais nous ne pouvons rien faire sans cet espoir. C'est pourquoi, nous luttons contre l'afro pessimisme, mais aussi contre ces forces qui nous retiennent dans l'étau de la pauvreté, du sous-développement. J'aime également les femmes. J'écris pour elles. Ils faut qu'elles me lisent. Je dédie d'ailleurs "Si la Parole ne meurt...Elle demeure solitaire" à une femme A Moché, la Femme idéale, la Femme idéelle.

Pourquoi ne pas les avoir véhiculé à travers un roman ou un essai ? Ne serait-ce pas, à priori, plus simple. Non ?

HG : Rien n'est simple en littérature. J'écris des romans. Mais je commence d'abord avec la poésie. C'est elle qui m'a envoyé vers les hommes. On verra avec les autres genres après.

Le Cameroun a t-il connu de grands poètes ? Si oui, Lesquels pourrais tu nous citer ?

HG :Certainement, Eno Belinga, Jean Awono, Fernando d'Almeida, Anne cillon péri. Je vous fais grâce. Mes compatriotes sont tous poètes, hommes comme femmes, vieux comme jeunes, riches comme pauvres sans oublier Haïpam Gabriel. Vous voyez que la poésie ne sommeille guère!

Quels sont les auteurs qui t'ont inspiré ?

HG : Evidemment, je tire mon inspiration de mes aînés que j'admire avec révérence. Je pense à Senghor, Dati, Alain Grandbois, d'Almeida, Jean COCTEAU et Victor Hugo.

Quelles sont tes perspectives futures personnelles à court terme, tes projets littéraires, et penses-tu qu'aujourd'hui, on peut vivre de ses écrits en tant qu'Africain ?

HG : Ah! Je veux faire quelque chose, trouver un travail qui puisse me permettre de lutter efficacement contre l'oisiveté, la pauvreté et les maux qui minent la société. Je veux être un sage architecte, fidèle aux principes communautaires.

J'écris au fur et à mesure que j'avance afin de contribuer à la formation et aux renforcements des capacités des plus jeunes qui désirent produire des oeuvres littéraires. Nous comptons et ceci avec les Editions de la Ronde des poètes du Cameroun, ouvrir une antenne à Douala. Nous voulons travailler avec tous les jeunes. Peut-être pourrons nous changer le visage de cette capitale économique où tous les taxi mens peuvent vous conduire sans difficultés à l'hôtel Akwa Palace et jamais au Centre culturel Français.

J'ai déjà encadré des jeunes qui viennent de signer un contrat d'édition. Nous sommes capables de faire beaucoup de choses si vous voulez bien nous aider. J'encourage votre initiative qui porte de bons fruits. J'espère que vous ne lâcherez pas en si bon chemin.

Si je dis que je veux avoir un travail, c'est parce que je sais qu'un écrivain africain au jour d'aujourd'hui ne peut pas vivre de ses écrits. C'est pratiquement impossible. On nous connaît partout sans savoir qu'on manque souvent de l'argent pour emprunter un taxi! C'est pratiquement impossible. Il faut travailler, "fouiller, bêcher, ne laisser aucune place où la main ne passe et repasse".

Dans tous les cas, Gabriel, nous te souhaitons bonne courage et bonne chance dans tes futures entreprises. Les internautes peuvent se procurer tes recueils en se rendant sur le site des éditions du Manuscrit.

Merci. Bon courage à vous.

Vous pouvez encourager Gabriel Haïpam en achetant ses recueils de poèmes sur le site des éditions Le Manuscrit.












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