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1000 diplômes retrouvés dans les toilettes
(22/11/2005)
Ces baccalauréats étaient recherchés depuis 2002 à la délégation provinciale de l’ex- Minéduc.
Par Junior Binyam, Quotidien Mutations

C'est dans le bureau du délégué provincial de l’Education de base (Dpeb), qu'a eu lieu la réunion sur les diplômes de Brevet de technicien et de Baccalauréat pour l'année 1997.

Les diplômes de certains centres d’examen de l’enseignement technique de la province du Littoral, ont en effet été retrouvés le 2 novembre 2005 dans le réduit attenant au bureau du délégué provincial de l’Education de base du Littoral, antérieurement occupé par le délégué provincial de l’Education nationale du Littoral. " Si l’on s’en tient au procès verbal de cette rencontre, "au total, 914 diplômes [ont été] répertoriés dont 109 diplômes de Brevet de technicien, 44 diplômes de Brevet professionnel et 751 diplômes de Baccalauréat".
Pendant six heures (14h30 – 20h15), la commission a vérifié "cas par cas, les noms et prénoms, les numéros de diplômes et les matricules des lauréats tels que portés sur les diplômes". Des bordereaux avec noms et prénoms, spécialité, n° de diplôme, n° de matricule et n° de jury ont été dressés et paraphés par le président de la commission, Didier Bidja, chef de la division des Affaires juridiques de la province du Littoral, Jean Ebongue Ngoh, délégué provincial des Enseignements secondaires (Dpesec) et Daniel Mongue, Dpeb du Littoral. Les autres membres avaient pour noms : Joséphine Zangue, directeur adjoint de l’Office du baccalauréat ; Martin Ekwalla, sous-directeur des examens et concours à Dpesec du Littoral ; Béatrice Bal Elongo, sous-directeur à la Dpeb du Littoral ; Albert Noah, agent de maîtrise à l’office du baccalauréat ; Berthe Ndjo, ancien délégué provincial de l’Education nationale du Littoral sortant ; Théodore Same, sous-directeur des examens et concours à l’ex délégation provinciale de l’Education nationale du Littoral ; Moïse Essam Essam, chargé d’études à l’Office du baccalauréat.

Le 19 décembre 2001, c’est Jos Moïse Essam Essam qui conduit la mission de l’Office du baccalauréat chargée de transmettre à la délégation provinciale de l’Education nationale (Dpen) les diplômes de baccalauréat, brevet de technicien et brevet professionnel des sessions 1995, 1996, 1997, 1998, 1999 et 2000. Il est accompagné de Albert Noah. En l’absence du délégué, Berthe Ndjo, c’est Théodore Samè, chef service des examens et concours, qui les reçoit. Selon Moïse Essam Essam, c’est Théodore Samè qui procède au contrôle des diplômes de la session de 1997 dans son bureau.
Dès février 2002 pourtant, des lauréats du Littoral se présentent à Yaoundé au siège de l’office du bac, se plaignant de n’avoir pas pu entrer en possession de leurs diplômes, indispensables dans la constitution de leur dossier de candidature pour le Bts. La majorité des requérants, selon l’office du bac dans le rapport adressé à sa tutelle en août 2002, est "composée des impétrants de l’enseignement secondaire technique et, en particulier, de la session de 1997."

A la délégation provinciale de l’Education nationale pour le Littoral, il a été procédé, en violation d’une circulaire du secrétaire d’Etat à l’Education nationale, Haman Adama, signée le 14 décembre 2001, à la décentralisation de la distribution des diplômes qui ne devait se faire qu’à la délégation provinciale. Cette initiative est justifiée, selon le délégué, qui a laissé l’initiative du suivi à son chef service des examens et concours, par un souci d’épargner aux lauréats des voyages sur Douala et des attentes d’une centralisation à même d’entraîner un engorgement à la délégation provinciale.
Or, les diplômes sont classés par jurys. Et, un jury peut rassembler deux voire trois établissements. Cas du jury 062 du baccalauréat D constitué du centre d’Edéa et du sous centre de Ngambé. C’est ainsi que deux missions de l’Office, du 16 au 17 mai 2002 et du 8 au 13 juillet, vont révéler une cacophonie et des problèmes d’aiguillage nés de cette décentralisation. Pour certaines séries, des diplômes ne sont pas transmis aux sous centre de Nkondjock, Pouma, Ndom, Yingui, Mouanko, Ngambe, Ebone, Oyack et New-Bell.
Par ailleurs, des diplômes destinés au lycée de la Cité des palmiers se sont retrouvés au lycée d’Oyack. Un cas qui n’est pas unique en son genre. Puisque le diplôme de Patience Désirée Ombick Manon qui devait être à la cité des palmiers, s’est retrouvé au lycée Joss. Les 42 diplômes du jury 053, Bac A4 espagnol du sous centre lycée Joss ont été confondus avec ceux du Bac B du même jury, mais sous centre de Bépanda.



Ping-pong

A l’issue de ces missions, l’Office réaffirme qu’il a transmis les diplômes à la Dpen, et continue à brandir les bordereaux de transmission des diplômes portant les décharges du chef de service des examens et concours de la Dpen du Littoral, remis le 4 janvier 2002. Celui-ci par contre fait étalage de nombreux dysfonctionnements au cours de cette opération. Au rang de ceux-ci, "la présence de plusieurs bordereaux n’appartenant pas à la province du Littoral ; présence de certains diplômes ne correspondant pas aux centres cités ; présence de diplômes sans noms sur les bordereaux, et dont on n’a pas pu identifier l’appartenance ; des diplômes imprimés en double ; confusion ou omission de jurys ; deux diplômes reçus pour le même individu ; des admis sans diplômes, ni noms sur le bordereau ; des séries incomplètes de diplômes, cas de la série G2 de Douala Koumassi 1997".
Les explications des deux parties ne permettent pas de retrouver les diplômes. Les lauréats sont aux abois. Après des requêtes infructueuses auprès du directeur de l’Office et du Minéduc, cinq étudiants de l’Enset de Douala (Hondt Hermane Sophie, Ngo Ndjo Louise, Handbe Joseph Désiré, Sonfack N. Hervé Francis, Bemka Serge) auxquels on exige la présentation de leurs baccalauréats pour l’établissement des diplômes de fin formation, saisissent le Premier ministre.

Comme mesure conservatoire, le directeur de l’Obc écrira au directeur de l’Enset le 17 mars 2003, pour une "authentification des résultats du baccalauréat" de ces cinq étudiants. Le 28 février 2003 déjà, le directeur de l’Obc, avait saisi le ministre de l’Enseignement supérieur pour une "dérogation à la présentation des diplômes de baccalauréat". Le ministre de l’Education nationale, Joseph Owona, va instruire une enquête de l’Inspection générale pour faire la lumière sur ces diplômes disparus. Elle ne parviendra pas à retrouver les diplômes, ni à en établir la traçabilité. Le 21 juin 2004, Joseph Owona demande au directeur de l’Office "de procéder à la réimpression desdits diplômes, qui seront délivrés aux lauréats concernés par l’Office du baccalauréat et non plus par la délégation provinciale de l’Education nationale du Littoral, suivant une procédure spéciale."
L’instruction a été mise en application. L’incident était donc clos jusqu’au 2 novembre dernier quand, à la faveur des aménagements effectués dans le bureau du Dpeb du Littoral, qu’occupait Berthe Ndjo, ex-Dpen, on a retrouvé dans des toilettes transformées en cagibi le paquet de 914 diplômes, que personne n’avait plus revu depuis le 19 décembre 2001.



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