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Richard Bona fait son retour avec son nouvel album
(11/11/2005)
Bona a pris deux ans pour, à nouveau, laisser parler son génie : il a rudement réussi.
Par Serge Alain Godong

Le problème avec Richard Bona c’est que, quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise, il est devenu difficile de le prendre autrement que l’un des ces personnages avec qui on a durablement installé ses habitudes. Ainsi, parce qu’il est entré dans les convenances, presque tout le monde dit de lui qu’il est brillant musicien, qu’il chante comme une rossignol, que ses yeux brillent comme une étoile, que lui-même est bien entendu la plus luisante des météorites que le Cameroun ait pu donner à naître depuis si longtemps.
A une époque où la banalité de l’échec rend tout désir de distinction individuelle quelque peu chaotique, se prévaloir d’un tel écrin pousse en effet nécessairement à la vénération des fétiches. Notre totem à nous : un homme d’une trentaine d’années en dreadlocks que toute une génération se met à vénérer, parce que, de l’extérieur, la force de l’universel et du regard de l’Autre l’aura obligé à reconnaître enfin ce talent hors catégorie, parmi tous ceux qui, de Balikumbat à Manfé en passant par Nanga-Eboko, errent dans le brouillard de ces vies de fantômes que la cruauté du présent rend livides et indistinctes.

Richard Bona, artiste total. Qui réussit à faire un nouvel album dans lequel il joue presque de tout : de la basse, bien entendu, mais aussi de toutes les guitares, des keyboards, des percussions, des chœurs, de la voix. Musiques souples et dépouillées, alternant – comme toujours, chez lui – entre jazz pur jus et des tranches plus orchestrées, plus lourdes. Chansons situées à l’intersection des musiques du monde, sur la passerelle infinie qui relie le sang chaud de sa terre natale, à tout ce que sa fréquentation du temps qui passe lui apporté comme amour de la tolérance et partage de la différence. On le retrouve là dans toute cette continuité qui a fini par devenir, chez lui, une marque de fidélité à ce qu’on peut désormais reconnaître de loin et considérer, sans peine, comme le style Bona : un son, un tempo, une fraîcheur, un envoûtement. Les mélodies presque parfaites, d’un équilibre tellement étourdissant que l’on se demande si les musiques en elles-mêmes ne sont pas alignés sur un mode subliminal ; comme si on entendait des voix obscures en écoutant les paroles de l’artiste, comme s’il y avait une interpellation faite à la fois par les anges et certaines par les démons. Les temps modernes et leur aspiration à l’ésotérisme nous suggèrent secrètement de croire, comme Le Da Vinci Code, à la probabilité de n’importe quoi. Mais Richard Bona lui, n’est pas n’importe qui : ceux qui croient en lui ne sont pas que des imbéciles ; manifeste tout élaboré d’un succès sans cesse croissant.

Le positionnement musical de cet album se trouve quelque part, entre Reverence et Munia, the tale. Mais il est probable que son succès soit encore plus important, si l’on ne s’en tient qu’à l’importante campagne de lancement que sa maison de disque déploie en ce moment dans toute la France, à travers affiches et autres insertions dans les journaux. Son spectacle, prévu pour le 19 décembre à l’Olympia de Paris, après une longue tournée qui l’aura mené dans de très nombreuses villes européennes – Moscou, Saint-Pétersbourg, Bratislava, Kiev, Madrid, Vienne, Prague, Berlin, Amsterdam, Gotebörg, Lyon… – se pose ainsi comme l’indication la plus claire de ce qu’il circule peut-être sur les lignes de ce visage, le seul espoir de voir prendre la relève d’un autre géant, dont ses compatriotes ne se douteront peut-être que beaucoup trop tard, de l’immensité de ce qu’il fut : Manu Dibango. Une responsabilité que Richard Bona est, aujourd’hui, le seul à pouvoir valablement tenir.

Titre : "Tiki"
Sortie : 07 novembre 2005
Chansons : 14 titres
Genres : jazz fusion, world, makossa
A écouter: "Tiki", "Dipama", "Ba sengue", "Akwa samba yaya", "Samaouama"

Auteur/compositeur : Richard Bona
Production : Universal Music France


Source : Mutations




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