Dans la discrétion, les 129 migrants de la base navale de Douala sont à la disposition de leur famille depuis hier 20 octobre 2005. Parmi eux, deux Togolais et quatre Nigérians remis à leurs missions diplomatiques respectives. La courte cérémonie officielle d'au revoir entre les 129 Camerounais de cette expédition marocaine et le représentant du gouverneur de la province du Littoral, Gounoko Haounaye a eu pour cadre la place des fêtes de Douala. En face de ces jeunes hommes et filles , le représentant du gouverneur a conseillé la sagesse, le calme et la patience. "Le gouverneur de la province du Littoral m'envoie vous réitérer que rien n'est perdu pour vous. Vous avez tout ce qu'il faut pour réussir dans la vie.
Votre échec ne doit donc pas vous faire baisser les bras", a-t-il recommandé à ces hommes et femmes à qui il a été demandé de prendre attache avec le commissariat central N°1 de Douala pour se faire établir des sauf-conduits.
Le retour des candidats dans leurs familles respectives s'est cependant préparé depuis mercredi, 19 octobre 2005 dans la soirée à la base navale de Douala où ils étaient internés depuis leur arrivée en terre natale. En effet, ce soir là, au terme des visites médicales, des enquêtes de moralité, des procédures d'identification et de nombreux entretiens dont ils ont été l'objet, les 129 de Melilla ont reçu chacun la somme de 45 000Fcfa représentant les frais de transport pour rejoindre leurs familles respectives. Dans le même temps, les perspectives d'une réinsertion sociale au Cameroun ont été dessinées.
On apprend ainsi que le gouverneur de la province du Littoral, Gounouko Haounaye, le directeur général de la Recherche extérieure, Bienvenu Obelabout et le délégué général à la Sûreté nationale, Edgar Alain Mebe Ngo'o ont particulièrement entretenu l'assistance sur l'enrôlement de cette jeunesse dans l'armée et les forces de sécurité. Information non infirmée par un officier supérieur approché par le reporter de Mutations à Douala. "On ne recrute pas dans l'armée par hasard. Mais tous les jeunes compatriotes qui ont été identifiés et passés aux visites médicales, présentent une très bonne forme physique. Ce serait une très bonne main d'oeuvre pour notre armée. Le gouvernement détient leurs coordonnées et on verra bien", s'est-il limité à dire.
Un propos qui fait rêver la colonie de la base navale qui se dit très reconnaissante au gouvernement qui lui a permis de reprendre confiance par l'accueil et l'hospitalité.
Pour autant, partis du Cameroun il y a trois et deux ans, d'aucuns envisagent de repartir après les fêtes de fin d'année s'ils ne trouvent rien à faire. Casimir Tchaptchet Nkenja, chauffeur de profession estime par exemple que le fait de n'avoir pu atteindre l'Espagne est le plus grand échec de sa vie. "Je suis parti du Cameroun en 2003 avec 850 000 Fcfa d'économie. A l'époque, j'étais avec deux de mes compagnons Guy Tchoumeleu et Jean-Paul Tchotchoua, aujourd'hui respectivement en Espagne et en Angleterre. Le comble pour mon cas, c'est de n'être pas, resté en Espagne. Car, je n'y suis pas entré une ou deux fois seulement. Au moins cinq fois j'ai foulé le sol de ce pays. La dernière fois fut la plus longue. J'y ai mis plus de deux mois", révèle-t-il. Ses compagnons de voyage, Julien Folapset-si, René Fansi Gne et Elie Ndjock le disent tout autant. Pour l'instant cependant, ces trois miraculés tiennent à jouir des retrouvailles avec leurs familles, amis et connaissances.
Source : Quotidien Mutations
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