Pierre Womé, le défenseur camerounais qui a manqué le penalty face à l'Egypte qui a coûté la qualification au Mondial 2006, a indiqué mardi lors d'une conférence de presse que «personne ne voulait (le) tirer, ni (Samuel) Eto'o ni le capitaine (Rigobert Song), parce qu'ils savaient ce qui pouvait arriver s'ils le rataient. J'ai eu le courage de me présenter au point de penalty», a déclaré Pierre Womé depuis Appiano Gentile, le centre d'entraînement de l'Inter Milan.
Des supporteurs camerounais en colère ont saccagé la maison familiale et divers biens de l'international, samedi soir à Yaoundé, peu après le match contre l'Egypte, équipe contre laquelle un succès aurait qualifié les Lions indomptables pour la Coupe du monde. Aucun membre de sa famille n'a été blessé.
«Je savais que ça allait être dur si je le manquais, a-t-il ajouté. Avant de rentrer au vestiaire à la fin du match, j'ai demandé à la police comment allaient mes proches. On m'a répondu qu'on se chargeait de leur sécurité. Des supporteurs ont certes causé des dégâts matériels mais le plus important c'est que ma famille aille bien.»
Le joueur a ensuite réagi sur ces débordements : «C'est incompréhensible parce qu'ils ont aussi détruit des véhicules et des maisons qu'ils pensaient être à moi mais ne l'étaient pas. Mais ce qui me déçoit le plus c'est ce qu'un de mes coéquipiers -Samuel Eto'o- a dit, après tout ce qui s'est passé (Eto'o aurait déclaré lundi à Barcelone qu'il avait voulu tirer le penalty mais que Womé l'en avait empêché, ndlr). Je ne peux pas le tolérer. A Sydney en 2000, j'ai tiré le dernier tir au but de la finale olympique. Je l'ai marqué et nous sommes devenus champions olympiques.»
«Je ne comprends pas pourquoi mon coéquipier (Eto'o) a dit ça. C'est toujours facile de parler après-coup, a poursuivi Womé. J'étais parmi les joueurs susceptibles de tirer les penaltys avec Eto'o et Geremi, qui était suspendu.» Womé a ajouté qu'il y'avait une liste de trois joueurs susceptibles de tirer les penaltys dans l'équipe nationale: Eto'o fils Samuel, Geremi Njitap et lui même.
A la question de savoir s'il allait continuer à jouer pour l'équipe nationale, Womé a répondu qu'il «allait y réfléchir».
Enfin, Wome s'est plaint du manque de solidarité de la part des autres joueurs de la sélection : «Depuis que je suis revenu en Italie, certains coéquipiers m'ont appelé, d'autres non. Heureusement, ici à Milan, on me soutient. Le président Moratti m'a appelé pour me dire que la vie continuait.»
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