Au grand soulagement de tous, les taxis ont réapparu hier matin dans les rues de nos grandes villes après une seule journée de débrayage. Et c’est tant mieux pour les nombreux habitants de Yaoundé et de Douala principalement, qui n’ont que ce moyen de transport pour vaquer à leurs occupations.
La grève des chauffeurs de taxi n’ira donc pas jusqu’au 20 mars, comme l’avaient planifié les cinq syndicats signataires du mot d’ordre au cas où leurs revendications n’avaient pas été prises en compte.
Ces revendications tournaient toutes autour des tracasseries policières qui, s’il faut croire les responsables de ces syndicats, avaient, ces derniers temps, atteint le seuil de l’intolérable. La situation était véritablement explosive. Il fallait s’asseoir autour d’une table, se regarder dans les yeux et trouver des solutions non seulement aux tracasseries policières, mais à tous les autres maux qui minent le secteur du transport urbain dans notre pays, un secteur névralgique pour la mobilité humaine depuis la liquidation de la Société des transports urbains du Cameroun (SOTUC) il y a dix ans.
Entre gens sérieux et animés d’un même idéal, on arrive toujours à trouver un terrain d’entente. D’accord parties, les syndicats, le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, le ministère de la Ville, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministère des Transports, le secrétariat d’Etat à la Défense, la délégation générale à la Sûreté nationale, la direction générale à la Recherche extérieure ont réussi à démêler l’écheveau. Une véritable palabre thérapeutique où l’accent a été mis sur ce qui unit et non sur ce qui divise.
C’est vrai que des réformes structurelles et institutionnelles sont à faire dans le secteur du transport urbain. Et c’est tout le mérite de Mme Claire Nyangang, secrétaire général du ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale d’avoir conduit ces négociations très délicates. Car l’arrogance, la suffisance et l’autoritarisme des uns ne pouvaient pas faire bon ménage avec la roublardise, le ponce-pilatisme et la démission des autres.
Comme dans la fameuse fable de la Fontaine " Les animaux malades de la peste ", chacun s’est accusé de tous les maux et on s’est mis d’accord pour une plate-forme commune.
C’est là un signe très encourageant pour un partenariat fructueux entre forces de l’ordre et syndicats, du secteur du transport urbain. Si pour les forces de l’ordre, un rappel à l’ordre s’est imposé, force est de constater que du côté des chauffeurs de taxi, les brebis galeuses sont plus nombreuses que les honnêtes gens. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un grand coup de pied a été donné à la fourmilière du transport urbain dans notre pays. La rue ne sera plus la Cour du roi Pétaud. Même les jeunes mariés qui nous pavanent en cortège à grand renfort de coups d’avertisseurs sonores, devront se plier à la réglementation.
Source : Cameroon Tribune, NDZINGA AMOUGOU
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