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Tabous et pauvreté entravent le développement sanitaire
(25/08/2005)
Des difficultés dans la lutte pour le développement sanitaire liées à la culture, selon une conférence internationale sur l'eau réunie à Stockholm.
Par L'Intelligent
"Les questions d'hygiène et de sanitaires ont souvent été ignorées", a estimé Jarso Shiferaw, ministre éthiopien des Ressources en eau, lors de la Semaine Internationale de l'Eau à laquelle participe des experts venus d'une centaine de pays.

Contrairement à l'accès à l'eau propre, ces questions sont éludées car embarrassantes et deviennent "des sujets très tabous", a souligné Roberto Lenton, président du Conseil Commun de l'Approvisionnement en Eau et Assainissement (WSSCC), une organisation basée à Genève.

Selon Maria Mutagamba, ministre ougandaise de l'Eau, les toilettes sont perçues comme un thème qui ne concerne pas les autorités. "Les gens posent des questions sur leur approvisionnement en eau mais pas sur les toilettes dans la maison".

"Alors que l'eau est la vie, les sanitaires sont la dignité", souligne M. Lenton.

Mais le manque d'installations sanitaires peut aussi être synonyme de mort prématurée, met en garde WSSCC, estimant qu'il s'agit de la plus grande cause d'infections au monde.

"Les excréments tuent. Ils tuent par millions", affirme l'organisation basée à Genève.

"Les maladies diarrhéiques seules tuent six mille enfants par jour", alors que quelque "deux milliards et demi de personnes ne disposent pas d'un endroit propre offrant une certaine intimité pour déféquer et uriner", selon les chiffres de WSSCC.

"En lieu et place, ils utilisent les champs, les rivières, les lignes de chemins de fer, les bords de canal (...) ou des seaux répugnants à l'odeur fétide et des latrines non sanitaires", poursuit l'organisation.

Pourtant, la question est rarement prise en compte dans les efforts gouvernementaux ou internationaux, estime Roberto Lenton.

Selon Mamphono Khaketla, ministre des Ressources naturelles du Lesotho, la question de l'eau est traitée par les ministres de la santé, de l'environnement ou encore de l'agriculture, qui ne collaborent pas toujours.

"Nous devons améliorer la coordination au sein des gouvernements et aussi réduire la prolifération des agences internationales. J'aurais aimé qu'il y ait une instance chargée de l'eau vers laquelle je puisse me tourner", a-t-elle affirmé.

Mme Khaketla a également déploré que l'hygiène ne soit pas suffisamment enseignée dans les écoles et que les populations rurales éprouvent tant de difficultés à accepter que l'eau propre mérite un paiement.

"Les gens prennent l'eau comme un dû. Et beaucoup vont dépenser de l'argent pour un grand mariage et non pas pour contribuer à (la mise en place d') un système sanitaire", a expliqué la ministre.

Mais, tabous et barrières culturelles ou pas, la pauvreté demeure la première raison du manque de développement des systèmes sanitaires en Afrique.

"Si j'ai 20 litres d'eau propre, vais-je m'en servir pour cuisiner, pour laver ou pour aller aux toilettes?", a interrogé Mme Khaketla.

"Le choix est évident: cuisiner. Tant que nous en sommes là, la question des sanitaires sera laissée de côté", a-t-elle estimé.

Les questions d'infrastructures, du climat, de l'agriculture ou encore de la pollution des eaux est au programme de la conférence organisée par l'Institut international de l'eau de Stockholm qui se déroule dans la capitale suédoise jusqu'à vendredi.






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