Léonard K., renvoyé de France et de Belgique, parle de sa mésaventure, des souffrances et des difficultés du rapatriement...
Par Alain Tchakounté
" Lorsque nous sommes arrivés à Paris, on a pris nos passeports. Nous étions dix-sept, on nous a mis de côté en nous demandant la réservation d'hôtel. Beaucoup d'entre nous l'avaient déjà faite. On nous a aussi demandé les moyens de subsistance. Deux parmi nous n'en avaient pas assez. On a essayé de prendre un avocat. Les autorités françaises de l'aéroport ont décidé qu'on devait rentrer dans le vol qui suivait. Elles nous ont fait passer la nuit dans une zone mixte. On a passé cinq heures dans le commissariat de l'aéroport. Elles se sont occupées de nous. Mais, nous avons décidé de ne pas rentrer. Le premier avocat que nous avons contacté a essayé de nous rouler. Nous avons ensuite contacté des Camerounais qui étaient à Paris. On a finalement pu trouver un autre avocat, tout en restant campés sur nos positions.
Le deuxième avocat a suivi le problème et devait nous rendre compte. Mais dans la nuit, les autorités de l'aéroport nous ont embarqués par force. C'est à l'intérieur de l'avion, notamment quand il allait décoller, qu'on nous a relâchés. En Belgique,les autorités ont demandé mon passeport. Mais elles ont constaté que tout allait bien. Elles ont même cacheté mon passeport. Alors que je partais, elles m'ont rappelé et m'ont demandé les moyens de subsistance et la réservation d'hôtel. Elles m'ont ensuite demandé un appareil photo. Je leur ai montré l'argent avec lequel je pouvais l'acheter au centre commercial de l'aéroport. Ces autorités ont dit que c'est le ministère de l'Intérieur qui va décider de mon sort. Elles ont pris mon dossier, l'ont déposé à la Croix-rouge et m'ont expulsé vers Douala. "