En cette veille d’élection présidentielle, normalement prévue pour octobre 2004, l’on observe une grande mobilisation au sein de la diaspora pour obtenir les conditions d’un scrutin libre, juste et transparent. En témoignent les nombreuses manifestations organisées à Londres par la CDC et les précédentes manifestations du CODE à Hambourg et Bruxelles, où un mémorandum a été remis à la Commission de l’Union Européenne.
Aux yeux des organisateurs de la contestation du 13 mars, l’étape de Paris revêt une importance capitale.Selon le Secrétaire Général et porte parole du CNR-MUN,Tene Sop « Monsieur Biya étant l’homme de Paris, à travers qui la France opprime,exploite et domine le Cameroun et les camerounais,il sera question lors de la manifestation du Samedi 13 mars, de dénoncer le soutien des autorités francaises à la dictature,aux crimes économiques et politiques, à la mauvaise gouvernance et aux hold-up électoraux à répétition qui ont cours au Cameroun depuis 45 ans et de mettre en garde contre un nouvel hold-up en octobre 2004». Cette particularité de cette campagne d’action de Paris se remarque d’ailleurs tant au du thème de la rencontre, du contenu du programme ,que des invités à la rencontre.
Deux temps forts marqueront cettemobilisation de la Diaspora patriotique à Paris.
Le Samedi 13 mars, de 14 H00 à 17H30mn, un meeting géant est prévu devant l’Ambassade du Cameroun, au 73 rue d’Auteuil pour protester contre le Hold-up électoral que prépare le régime de Pau Biya et réclamer la création d’une véritable Commission Electorale Indépendante et le droit de vote des Camerounais de la Diaspora. Les manifestants n’auront pas fini de souffler qu’ils se transporteront à l’Hôtel Lutetia,dans le 6ième arrondissement de Paris , où se tiendra de 18H30 à 22H 30mn,une importante conférence débat qui se penchera, entre autres, sur le rôle de la France dans le blocage de l’alternance politique au Cameroun , la dénonciation de l’affairisme qui caractérise la politique française au Cameroun et sur la mobilisation de la diaspora pour le renversement du régime néocolonial corrompu en 2004..
La fourchette de communicateurs attendus à cette conférence de Paris es,pour le moins impressionnante. La vedette de cette soirée sera sans conteste, François Xavier Verschave - le président de l’Association Survie - reconnu pour son combat contre les réseaux francafricains et contre le soutien de la France aux dictatures néocoloniales et corrompues comme au Cameroun , au Togo, au Gabon, au Congo, au Tchad… A coté de lui, Il est annoncé :Mme Odile BIYIDI, épouse du Grand Héros national MONGO BETI et Présidente de la Société des Amis de Mongo Bétí (SAMBE), Mme Augusta Epanya, cadre dirigeante de l’UPC France et ancienne leader de l’UNEK, Dr Abel Eyinga, Figure emblématique du Nationalisme camerounais , Pr. Kapet de Bana, Président de la LCDH et coordonnateur du Conseil mondial de la Diaspora Panafricaine, Dr. Siméon Kuissu, Coodonnateur du « One Challenger », etc. Des partis politiques Français(la LCR,le PC et les verts),des organisations internationales de défense des droits humains(Acat, Fidh, Amnesty,),des Associations et les médias internationaux dans l’hexagone ont aussi été invités. Des partis politiques Camerounais seront ,bien entendu,de la partie.Outre l’UPC-France ,le MP,Le Manidem, le MDI, L’UFDC, le SDF France a selon son président ,J.P Tchakoté, «appelé (ses) militants à se joindre à la manifestation ,mais fait il vite de préciser « à titre purement individuel »… L’UDC France n’a pas donné de consigne particulière et attendait encore, aux dires de son représentant dans l’hexagone, «des instructions de sa direction nationale au Cameroun ».
Selon M. TENE SOP GUILLAUME, Porte-parole du Conseil National pour la Résistance/Mouvement Um Nyobiste (CNR/MUN), « cette manifestation marque un tournant dans la Campagne internationale pour la démocratie au Cameroun au vu de l’implication de la place de Paris dans les dédales de la politique camerounaise.La France poursuit-il, a 4000 hommes en Cote d’Ivoire dans le cadre du cessez le feu à la suite de la guerre civile,dont l’alibi immédiat est une élection présidentielle « calamiteuse », elle pourrait bientôt se croire obligée de disposer 4000 autres troupes au Cameroun quand les camerounais refuseront de continuer à se faire diriger par des imposteurs sans aucune légitimité ». Pour le dirigeant du Movement Um Nyobiste, le mot d’ordre lancé depuis Bruxelles est plus que jamais d’actualité : « [i Partir comme Diouf ou comme Mobutu, Paul Biya doit choisir ! ]».
source: Icicemac, Hugo Moudiki
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