Des études antérieures ont défini une flotte optimale qui comporterait deux longs-courriers et trois ou quatre courts-moyens courriers ". Telle est la position du conseil d'administration de la Camair réuni le 9 mars dernier à Douala. Vendredi 12 mars, l'administrateur directeur général, Thomas Dakayi Kamga, a donné une conférence de presse " pour livrer la bonne information " sur divers sujets.
Sur l'héritage : Thomas Dakayi Kamga, l'oeil un peu rieur, a évité de tomber dans le piège de la dénonciation facile où certaines questions voulaient le conduire. La compagnie dont il a hérité le 4 novembre dernier dispose d'une grande expérience, d'équipages expérimentés et appréciés ici et ailleurs ; surtout, une importante clientèle demeure attachée à la Camair. Autant d'atouts qu'il s'agit de faire fructifier.
Mais d'autres réalités sont moins reluisantes. C'est le cas de la " situation difficile " des finances qui a des répercussions sur l'exploitation. D'où la prescription de l'administrateur directeur général de gérer avec le maximum de professionnalisme la trésorerie de la compagnie.
Sur la flotte : A ce jour, la Camair dispose de cinq avions qu'elle loue auprès de deux affréteurs. "Avoir des avions de location n'est pas un handicap " souligne d'emblée Thomas Dakayi Kamga. Reste qu'il va falloir régler au plus vite le cas du Boeing 747-300 Big Boss dont l'exploitation ne cadre pas avec les données du trafic actuel. "
Nous ne pouvons pas nous permettre de garder un avion qui nous fait perdre de l'argent dans les conditions actuelles ", a dit Thomas Dakayi Kamga. Comme pour préparer l'opinion à une disparition de l'avion en question du paysage.
Sur la dette : " J'ai lu beaucoup de choses sur la dette ; il y a parfois de l'exagération ", coupe l'administrateur directeur général. Et d'ajouter : " l'Etat paierait aujourd'hui toute sa dette que les problèmes de la Camair ne seraient pas résolus ". Selon les chiffres communiqués par Thomas Dakayi Kamga, l'Etat doit 6 à 7 milliards de francs à la Camair qui elle-même doit 2 à 3 milliards à l'Etat. Du reste faut-il souligner que ces derniers temps, l'Etat " a fait des efforts de l'ordre de 6,5 milliards " à divers titres. Mais le passif demeure lourd, ce qui pèse sur l'exploitation.
Sur les perspectives : La recomposition de la flotte et le recouvrement des créances constituent des axes importants du redressement. Une session du conseil d'administration se tiendra à nouveau le 23 mars prochain pour " finaliser " le plan de redressement qui sera ensuite soumis à l'Etat actionnaire. En attendant, " le potentiel est là ; la clientèle aussi, même si elle peut nous bouder parfois ", affirme le patron de la compagnie.
Une fois ce survol de la situation fait, il reste une question : la Camair est-elle viable ? L'administrateur directeur général n'a pas d'état d'âme : " la compagnie a besoin d'une importante injection d'argent frais qui ne peut provenir que des actionnaires ". Une question qui relève d'instances au dessus de la direction de la société.
Quant au quotidien pressant, il prend la forme d'un retour au clearing house, sorte de chambre de compensation dans le transport aérien dont la Camair est exclue depuis quelques mois. " Nous travaillons pour y revenir le plus rapidement possible ", déclare Thomas Dakayi Kamga.
Cinq minutes pour un propos liminaire et à peine une heure pour répondre aux questions. Pour Thomas Dakayi Kamga, le temps presse.
source: Cameroon-tribune, R. D. Lebogo Ndongo
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