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Insécurité, pression fiscale : Les patrons inquiets
(28/07/2005)
Les milieux d’affaires français au Cameroun expriment leurs peurs sur l’environnement économique de notre pays. Les patrons français au Cameroun dressent un bilan peu reluisant.
Par Xavier Luc Deutchoua

Les patrons français sont inquiets
Les chefs d’entreprises françaises au Cameroun dressent un bilan peu reluisant du premier semestre 2005.


«Le premier semestre 2005 tire à sa fin, et l’on ne peut pas dire, d’un point de vue économique, qu’il a été brillant». Le propos est de Philippe Fallet. Le responsable local de Gras Savoye, un courtier en assurance basé à Douala, qui fait ainsi le bilan du premier semestre de l'économie camerounaise, parle au nom du Cercle d’affaires français du Cameroun (Cafcam). Il en est le président.
Datée de juin dernier, et adressée aux 150 membres du Cafcam, la lettre confidentielle du président du Cafcam évoquée ci-haut, se poursuit en ces termes: «Bien sûr il y a des exceptions, mais je ne prendrai pas l’engagement qu’elles perdureront, si notre environnement reste aussi statique. Il y a trop d’incertitudes et une absence de visibilité résultant d’un manque de confiance de la part de potentiels investisseurs. Tout le monde observe tout le monde, la consommation n’est pas là, et l’on constate au quotidien, les besoins, par trop souvent, insatisfaits de la population».
Sur la base d’informations recueillis auprès de particuliers et d’entreprises françaises, Philippe Fallet s'inquiète de l'«augmentation du nombre de contrôles fiscaux avec parfois une armée de contrôleurs zélés». Il mentionne aussi «l’insécurité physique des personnes», observable, écrit-il, aux mesures de sécurité prises par un nombre croissant d’entreprises et de particuliers. «Bref, conclut le patron des patrons français, le moral n’est plus au rendez-vous».


La lettre de Philippe Fallet traduit-elle le sentiment de tous les patrons français du Cameroun? Peut-être. Plus sûrement, sa voix fait écho à celle du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam). La note de conjoncture économique rendue publique par le Gicam au terme du premier trimestre 2005 s’alarme, elle aussi, de la situation préoccupante de l'économie camerounaise, en général, et, en particulier, de l’activité industrielle. «L’activité industrielle piétine, tous les indicateurs sont en recul. Le secteur Commerce et Distribution s’essouffle», affirme Justin Fotsing, économiste principal, auteur de la note du Gicam.
Sans être alarmante, cette situation jugée préoccupante est, de l'avis du Gicam, la «conséquence de la mise «off-track» du programme économique et financier avec le Fmi, caractérisée notamment par diminution de dépenses publiques, et le report des remboursement des arriérés intérieurs . Le Gicam, tout comme le Cafcam, dénonce aussi une «augmentation de la pression fiscale sur les opérateurs économiques». Toutes choses qui ont pour conséquence immédiate «la diminution du pouvoir d’achat des Camerounais»
En réalité, l'inquiétude des opérateurs économiques français au Cameroun remonte au moins à trois ans, avec une pique l'année dernière. Selon eux, les échanges entre la France et le Cameroun subissent une tendance à la baisse depuis 2003. Certes, l'excédent des flux globaux restent en faveur de la France; mais le Cameroun a réduit de quelques points (3,2% en 2004) le déficit de sa balance comerciale. En effet, les exportations en direction de la France étaient en hausse de 11% en 2004, du fait principalement du quasi doublement des achats de bruts. Trois catégories de produits séduisent particulièrement la France: l'aluminium, qui remonte après une période de difficultés engendrées par le déficit d'électricité, les produits de l'agriculture (banane, café et cacao et thé) en nette hausse sur l'année 2004, les sciages, en progression, pendant que les autres productions forestières perdent du terrain.

Concurrence asiatique
A contrario, les achats de vins et champagnes français connaissent un bond spectaculaire. Malgré la concurrence des marchés parallèles, les médicaments demeurent le produit amiral des exportations françaises vers le Cameroun, suivis des équipements informatiques, des appareils d'émission et de transmission, des équipements automobiles, des véhicules automobiles, des huiles essentielles, du matériel de distribution et de commande, des machines pour l'extraction.
Les patrons français au Cameroun parlent «d'incertutudes et une absence de visibilité» pour justifier la contraction des activités des investisseurs français ainsi que le ralentissement des importations camerounaises. Un bilan des échanges bilatéraux en 2004, dressé par Annie Biron, de la Mission économique française au Cameroun, identifie d'autres causes. La plus inattendue et, sans doute la plus contrariante, est la concurrence de plus en plus aigüe des produits et hommes d'affaires asiatiques. «Le recul dans certains segments trouve son explication dans la pénétration sur le marché camerounais de pays jusqu'alors peu présents : Chine et Japon progressent significativement dans le classement des pays fournisseurs du Cameroun et la part de la France s'érode», analyse Annie Biron.

Créé pour promouvoir les affaires et les intérêts des patrons français du Cameroun, le Cafcam regroupe des chefs et de hauts cadres d’entreprises de renom comme Jean Jung de Cimencam, Yves Le Boulenge des Brasseries du Cameroun, Hervé Chaudron de Sumoca, Eric Savart de Michelin, Louis Vielledent de Ecobank, Vincent Briquaire de Fiducia, Gérard Autin de Tne-Interna… Mais on y retrouve aussi des boulangers et autres propriétaires de très petites unités économiques, qui n'y trouve pas moins un intérêt d'interaction, loin il est vrai des grandes théories sur le point d'achèvement de l'Initiative Ppte.
Les membres du Cafcam s'entraident, mettent en commun leurs connaissances du champ économique, dans un but non lucratif. Des dîners débats ou déjeuners sont régulièrement organisés (parfois en invitant des officiels camerounais) pour parler, entre autres, de la fiscalité, de la fraude ou de la concurrence). Beaucoup d'entre les patrons français sont en vacances, en France. Pour recharger les batteries. Avant «une reprise qui ne s'annonce pas sous les meilleurs hospices», prédit Philippe Fallet.

Source : quotidienmutations


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