Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Portrait
A la découverte de Dominique Wamba
(18/07/2005)
Cette semaine, Yann Y. est allé à la rencontre de Dominique Wamba, passionné de musique qui a décicé d'y consacrer une grande partie de son temps...
Par Yann Yange

Cette semaine, Bonaberi.com est allé à la rencontre d'une jeune Camerounais, Dominique Wamba, passionné de musique, qui a décidé d'y consacrer une grande partie de son temps sinon toute...Il revient brièvement avec nous sur son entrée dans le métier de Disc Jockey, sur son parcours, ses projets et ses aspirations.

Bonjour Dominique, peux-tu te présenter aux internautes ?

Je suis Dominique Wamba, Camerounais, originaire de Bonaberi. Je suis actuellement Disc Jockey, et j’ai « animé », même comme c’est un terme que je n’aime pas trop, plusieurs soirées « House » et « Tek House » dans des clubs parisiens.Depuis un moment, je me spécialise dans tout ce qui est Hip Hop/ R’nB. Mon nom d'artiste est dj W Dee (prononcer "double you dee").

Comment es tu tombé dans le monde la musique et qu’est ce qui t’a poussé vers le métier de Disc Jockey, qui est vu en Afrique en général, comme une sorte de hobby ?

J’ai réellement commencé à découvrir et à apprécier la musique au Cameroun, lors de mes premières sorties à Douala, dans les night club de la place. J’avais beaucoup apprécié la façon de « mixer » des Djs, plus particulièrement ceux de la piscine (Dj bass et Bobby, ndlr).

Petit à petit, la passion est née et a mûri en moi. Puis, je suis arrivé en France où il a été vraiment plus simple pour moi de me plonger dans ce milieu là. J’ai d’abord commencé par prendre des cours de batterie dans un conservatoire de musique pendant 6 ans, en même temps, je me suis procuré le matériel et je me suis entraîné tout seul chez moi. Ensuite, j’ai rencontré une amie dj, et on a travaillé ensemble pendant longtemps. Quelques temps après, j’ai eu l’opportunité de « mixer » au MCM Café grâce à Dj Red. C'est comme ça que j'ai pu démarrer.

Sur quels projets travailles tu actuellement et avec qui ?

Actuellement, j’ai arrêté de travailler dans les clubs et je mixe uniquement des soirées étudiantes dès que j’en ai l’occasion. J’ai par exemple été présent avec vous lors de votre soirée du 23 Avril où j’ai eu l’opportunité avec Dj Freddy,de faire bouger un peu les Bérinautes sur des rythmes divers.

Sinon, pour ce qui est de mes projets, j’essaie de voir comment travailler avec d’autres Djs pour promouvoir la musique africaine et le monde des dj, avec tout ce que ça entraîne comme connaissances (Musique assistée par ordinateur, techniques de mixage - passe passe, craps, chirps, scratchs -).

Je travaille aussi avec un ami congolais, dj lui aussi sur le développement d’un label de production et on envisage de participer ainsi, à notre manière, à la promotion des rappeurs en général, et africains en particulier.

De plus, entre autres, j'envisage avec la rédaction de Bonaberi.com de faire éventuellement une petite émission radio on line, où les bérinautes pourront avoir leur rendez-vous journalier pour écouter de la bonne musique.



Dj W Dee en plein mix
Dj W Dee en plein mix
Qu’est ce qui selon toi fait que le métier de DJ soit un métier dont beaucoup ont peur, plus particulièrement en Afrique ?

De 1°, même pour les plus passionnés, les débouchés et la vision qu’on peut avoir de notre existence en tant que dj, à long terme, ne sont pas toujours clairs. C’est assez difficile de travailler dans une discothèque et si on veut faire dans la production, il faut déjà avoir un minimum fait quelques preuves pour être crédible.
De 2°, il faut aussi pour travailler dans de bonnes conditions, pouvoir se procurer le matériel. C’est un métier qui nécessite travail, énergie et concentration, donc c’est très important d’avoir son propre matériel pour pouvoir travailler chez soi et tester des choses qui nous sont propres.

De plus, ce sera le point 3°, la culture africaine a toujours voulu que, un certain nombre de métiers qui ne nécessitaient pas forcément un bagage trop scolaire soient mal vus. C’était un peu le cas du sport, jusqu’à l’émergence des grandes stars pour que les mentalités commencent à évoluer. Pour ce qui est du monde musical, ce n’est pas encore ça.

Mais bon, en ce moment le métier de dj évolue beaucoup et commence à être considéré comme un métier à part entière. Il existe même actuellement un diplôme de dj en France, même si je ne l’ai pas personnellement.

Quelles sont les qualités qui font pour toi un bon dj ?

Il faut connaître le public et savoir ce qui va le faire danser. Mettre le bon son au bon moment et au bon endroit. Sinon, pour les qualités, je pense qu'il faut être "aware", suivre l’évolution de la musique, nouveautés somme sons old school, avoir une bonne et grande culture musicale. Le plus difficile, c’est d'être fort physiquement et mentalement pour tenir le public en haleine sur une piste pendant 6h, sachant qu'il ne sera pas toujours en phase avec nous.

Penses tu que ce soit grave de faire des erreurs lors qu'on mixe à une soirée et t'arrive-t-il d'en faire souvent?

Effectivement, ça peut m’arriver comme à beaucoup de djs. tout le monde fait des erreurs, c'est humain et justement, c'est mieux d'en faire au départ pour ne plus en faire par la suite. A titre personnel, ça m'est souvent arrivé de faire des mauvais calages, ou une cellule qui saute sur le vinyl, mais il faut toujours se débrouiller pour en faire le moins possible.


Dj W Dee dans son labo
Dj W Dee dans son labo
Qu’est ce que tu penses des courants musicaux comme le coupé décalé et la dance hall ? Mixes tu déjà dessus ou t’es tu déjà essayé ?

Je pense que ce sont des musiques qui évoluent bien et intéressantes pour mettre l’ambiance. Et en tant que DJ, on apprécie toujours ce qui met l’ambiance et qui fait danser les gens. La Dance hall, je mixe très bien dessus parce que j’ai travaillé longtemps avec des djs dance hall. Pour le coupé décallé, je ne suis pas encore rôdé même si j’ai eu l’occasion d’être aux côtés de dj Freddy, lors de votre soirée, qui excelle très bien dans ce domaine.

Quels sont tes Dj préférés et pour quelles raisons ?

Dj Abdel, pour sa façon de mixer le R’n B et la funk. Sa rapidité dans le chrips ! Puis Dj Cut Killer, pour ses sons Hip Hop ! David Guetta, pour ses compositions. Antoine Clamaran, pour ses purs sons puis Dj Chloé et Priscilla, pour leur touche féminine derrière les platines et les bons sons.

Que penses tu du Dj-ing au Cameroun ?

Il y’a de très bons dj au Cameroun, mais il manque beaucoup de matériel. Et les dj n’arrivent pas souvent à s’exprimer réellement parce qu’ils ressentent souvent la pression de leurs gérants. Je trouve ça dommage, contrairement à ici, où on est assez libres de faire comme on sent, du moment où le public suit.
De plus, comme je le disais tantôt, ce n’est pas encore trop dans les mœurs. Dire à ses proches que son métier c'est dj, à plein temps...

Comment promouvoir ce genre de métiers chez les jeunes Camerounais ?

Il faudrait que les jeunes puissent apprendre à se servir du matériel et être capables de connaître les connectiques d’une discothèque par le biais de ceux qui ont réussi et qui sont bien implantés dans le métier.
Il faudrait que les proches soient plus ouverts sur ce genre de métier et laissent les enfants qui se sentent cette vocation, s’exprimer tout en leur précisant qu’un dj, ce n’est pas forcément un fumeur de crack ou je ne sais quel autre à-priori bizarre.

Trouves tu normal qu’un dj Camerounais ne sache pas faire dans danser ses compatriotes sur de la musique Camerounaise ? Seras tu opérationnel un jour à ce niveau, Makossa, Bikutsi ou Bend skin, car on suppose que tu n’as pas forcément une culture de la musique Camerounaise très étoffée, comme beaucoup de jeunes ?

Je ne passe pas une journée sans écouter le Makossa, Petit Pays surtout et j’ai une bonne liste de Makossas chez moi étant donné qu’en quittant le Cameroun, je n’écoutais pratiquement que cela.
Maintenant, le problème culturel Africain se situe à tous les niveaux (linguistique, artistique, musical...), c'est un phénomène global pas seulement lié à l'univers musical.
Sinon, pour répondre exactement à la question, je pense qu'il n'est effectivment pas normal à mon sens que je ne sache pas réellement bien « mixer » Camerounais. Je pense m’y mettre dans les semaines à venir parce que promouvoir sa culture, c’est fondamental et c’est aussi une mission pour nous en tant qu'artistes et en tant que dj plus particulièrement. Tout en précisant en filigrane que le problème de la disponibilité des sons, par exemple, n’est pas toujours pour nous faciliter la tâche.



Dominique, il y’a des djs qui nous lisent et on va un peu passer à des questions d’ordre « technique » car ça doit certainement les intéresser ! Quelles sont tes phases préférées ?

Déjà, il faut déjà savoir caler un vinyl et mixer. Sinon, ma phase préférée est le passe-passe que j’ai appris en ayant eu recours à des djs professionnels et à des DVD que j’avais achetés dans des magasins spécialisés.

Tu préfères travailler sur quels types de support : CD, Vinyl, MP3, MD ? Et pourquoi ?

Vinyl, Vinyl, Vinyl, Vinyl !!! Pour leur toucher et leur chaleur. (rires)

Quels types de matériel utilises tu ? On dit souvent que le matériel des dj coute cher, est-ce vrai ?

Bon, pour ce que j’utilise comme matériel, ça dépend des soirées. Pour les soirées House, j’utilise les PT 2410 chez Gémini pour leur design, et pour les soirées Hip Hop, j’utilise les MK2 chez Technics. J’ai pas de préférence pour les casques, du moment où le casque est fermé. Je n’en ai pas non plus pour les tables de mixage, du moment où le cross fader est souple, pour me permettre de contrôler aisément le mouvement des vinyl. (il parle chinois pour le grand public, ndlr)

Sinon pour ce qui est du prix du matériel, je préfère ne pas en parler même s’il n’en demeure pas moins vrai que ce n’est pas donné, en plus des vinyl qu’il faut se procurer assez souvent, ça peut monter haut. Mais de toute façon, ne dit-on pas que quand on aime, on ne compte pas ?

On a remarqué que tu avais des manies particulières quand tu mixais. Lesquelles et pourquoi ?

Effectivement, j’ai une manie de cacher mes yeux sous une casquette tout en regardant le public. J’essaie de me concentrer un peu plus sur le rythme musical que dégagent les enceintes et les yeux sont donc cachés, juste pour ne pas être déconcentré

Pourquoi ne mixes tu pas actuellement dans une boite de nuit ou dans un pub ? Ca paraît bizarre sachant que tu sembles avoir une petite expérience de ce métier et quelques qualités à faire valoir.

Merci, mais en fait, c'est tout simplement parce que ça ne m’intéresse pas. Et c'est vrai que ça peut paraître effectivement bizarre. Je préfère sincèrement mixer dans les soirées étudiantes, parce que je me sens plus proche des gens, il y’a plus de chaleur là-bas, alors que très souvent, dans les discothèques, ou du moins dans celles où j’ai eu la chance de travailler, les gens venaient souvent pour se faire remarquer et non pour faire réellement la fête, au sens musical du terme.

Pour finir, si tu rencontrais un jeune qui voulait se lancer dans le dj- ing, que lui dirais tu ?

Je lui dirais tout simplement d’y croire et d’aller au bout de son rêve. Mais que rien n’est facile.

OK, merci Dominique. Bonne chance dans tes différents projets et on se retrouve à la soirée le 22 Juillet alors !

Merci à toi, et bonne continuation à vous. Pour me contacter : djwdee@hotmail.fr









Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
yann yange  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 15 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2024. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site