Révélé par le titre désormais célèbre "Si tu vois ma go", Patrice Minko’o, alias Koppo, penche pour les bons mots qui racontent la vie de tous les jours, grâce à un "camfranglais" caractéristique. Son goût de la rime prononcé, à travers un lent slam, lui fait privilégier des formules bien senties à la virtuosité déclamatoire. Ludique et quelque peu désinvolte, le ton de ses textes sait aussi être satirique. Sans pratiquer l’agressivité frontale, Koppo se contente de décrire son pays, laissant le choix au public de percevoir derrière les mots un message d’espoir ou une condamnation implicite.
(*)«Koppo je t’aime», s’écriait une jeune fille samedi 28 mai dernier lors du concert que le chanteur a donné au Centre culturel français (Ccf) de Yaoundé. Histoire de témoigner également leur amour au «petit brun» aux cheveux coiffés en dread-lock’s, de nombreuses spectatrices en faisaient autant. Pour la deuxième sortie de l’artiste dans cette salle cette année, le chanteur a encore conquis les cœurs, réussissant son pari de faire salle comble.
Pour ne rien rater de la prestation de Koppo, de son vrai nom Simon Minko’o Minko’o, la jeune lycéenne a choisi les premiers rangs. Une place stratégique pour admirer de près son idole et reprendre par cœur tous les refrains de ce premier album, «Je go», qui a dévoilé Koppo au public. Lorsque le spectacle tire à sa fin et que le chanteur interprète "Si tu vois ma go" et "Emma", deux des huit plages de son album, on a l’impression que la gamine va s’évanouir.
Elle n’est d’ailleurs pas la seule a être dans cet état. Plusieurs autres spectatrices, dont la moyenne d’âge varie entre 18 et 21 ans, sont également aux anges. En faisant même un peu trop quelques fois. En effet, ces attitudes s’expliquent par le style particulier de la musique de Koppo : le slam que l’artiste présente comme: «Du rap "camerounisé" qui a su allier les rythmes locaux, comme l’Ekan et le Bend skin ». L’autre raison, selon une spectatrice, c’est le fait que dès la sortie de son album en mars de l’année dernière, il a su conquérir le public camerounais et s’est fait apprécier autant par les jeunes que par les vieux, les expatriés comme le public local.
C’est pourquoi, pendant le spectacle de samedi dernier, l’on apercevait aussi bien les élèves de l’école allemande que des hommes politiques. Comme l’ancien député-Rdpc Mvondo Assam. Pendant deux heures de temps, tout ce monde a célébré la jeune star du rap camerounais. «Enfin j’ai trouvé quelque chose qui peut me rapprocher de mes gosses. Ce petit truc, c’est la musique de Koppo. C’est original et c’est beaucoup plus de nos sonorités locales. De toute les façons, ça change du rap brutal qui vous rend quelques fois malade», témoigne Mme Bell, une enseignante venue assister à ce spectacle en compagnie de ses trois enfants.
En sortant son produit sur le marché, Koppo ne s’attendait pourtant pas à un tel succès. Même si la chanson, «"Si tu vois ma go" avait toujours ravi la vedette aux autres chansons lors des concerts scolaires». Il avait certes raison, du moment où Krotal et Funkis, deux artistes qui font dans le même style musical que lui, s’étaient imposés. Mais rien n’y fait, Koppo sera imbattable dans son style. Mais, entre eux, pas de rivalité car ce sont ces derniers qui l’accompagnent pour la scène. Une scène très vivante où le public est invité de temps à autre. Comme pour reprendre les refrains aussi.
Source :Quotidien Mutations
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