Yvette Lom et son mari
Yvette Lom, d'origine camerounaise et aujourd'hui sans-papiers, est arrivée sur le territoire français le 15 décembre 1999 «de façon légale, avec un visa touristique ». Après expiration, les demandes de régularisation, pour des motifs médicaux, se sont enchaînées. À chaque fois, la même réponse : le refus. « J'ai des certificats qui attestent que les soins dont j'ai besoin ne peuvent pas se faire dans mon pays, mais ça ne change rien. »
Depuis son arrivée à Ergué-Gabéric, en décembre 2007, sa situation administrative ne s'est pas améliorée. « Je me suis mariée le 22 décembre 2007 avec Pascal. J'ai déposé un dossier à la mairie en avril dernier pour avoir un titre de séjour en tant que conjointe de Français. Le 30 juin, j'ai reçu une injonction à quitter le territoire. » Pourtant, quelques jours plus tard, une lettre du tribunal administratif de Rennes lui confirme que son cas sera examiné le 18 septembre prochain.
Yvette et son mari ne sont qu'au début d'une histoire pleine de rebondissements. Le 12 août, la Police aux frontières (Paf) l'arrête chez elle, la place en garde à vue pendant deux jours, avant de la placer au centre de rétention de Brest. Deux jours plus tard, elle est présentée à un juge. « Comme j'ai une maison, le juge m'a laissé rentrer chez moi. Il a fait un dossier d'assignation à domicile, jusqu'au 30 août, et je dois pointer au commissariat tous les deux jours. »
Selon la préfecture, le recours au tribunal administratif est suspensif. « Nous devons attendre la décision du juge, à la mi-septembre. D'ici là, sa situation ne peut pas évoluer. Yvette Lom, épouse Paré, ne peut pas être reconduite à la frontière », assure le service communication.
Hier matin, la Paf est pourtant revenue chez elle. « Ils étaient là pour me prévenir que mon billet d'avion de retour avait été acheté et que je partirai le 21 août. » Un coup de téléphone à son avocat aura suffi pour désamorcer la crise. « Il m'a confirmé que rien ne se ferait avant la décision du tribunal. Je pense que les policiers étaient là par erreur. »
Jointe par téléphone, la Paf, à Rennes, n'a pas été en mesure de commenter précisément ce dossier mais assure : « Si nos collègues se sont déplacés, c'est qu'il y a forcément une raison. »
Aujourd'hui, Yvette est à bout. « Je me sens humiliée, on ne considère plus l'être l'humain. Heureusement que je suis solide car les policiers nous harcèlent et jouent avec nos nerfs. Ils peuvent rentrer chez nous quand ils veulent, nous n'avons plus d'intimité. »
Fatigués, elle et son mari devront encore attendre la décision du tribunal administratif de Rennes. À moins qu'un nouveau rebondissement ne vienne encore perturber l'affaire.
Source : Brest Maville
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