Un dépotoir aurait été installé dans la ville de Yaoundé, avec des sans-abris voisins de celui-ci.
A l'origine de cette situation, des odeurs nauséabondes qui parfois à longueur de journée infestent l'atmosphère en ce lieu. La présence de la verdure bourgeonnante des herbes sur ce terrain devenu vague depuis deux ans presque, ne lui procure pas l'oxygène nécessaire tant l'urine et les autres déchets humains y dégagent une odeur acre et fétide.
De jour comme de nuit, sur ce coin de terre d'environ 2000 m2, des jeunes loubards dormant à la belle étoile brûlent bois de chauffe et matériaux plastique en tout genre. Ouvert sur le ciel cet espace situé en face de la direction générale des Impôts dans la capitale camerounaise sert aussi de garage aux nombreux cars de transport (sans stationnement véritable), qui desservent la ville voisine d'Obala dans le département de la Lékié.
Entre vacarme des occupants, le vrombissement des voitures, les fumées qui se dégagent et différents dépôts d'ordures, l'insalubrité le dispute à la pollution. On y trouve en effet: Un bac à ordures grand modèle avec son contenu, des enfants de la rue, deux kiosques dont l'un à journaux et l'autre du Pari mutuel urbain camerounais (Pmuc). A l'arrière de ces deux pôles d'activités, des boîtes servant de marmites, des monticules d'ordures. L'on apprendra du jeune Issa, 18 ans et chef de bande des sans domicile fixe, que le terrain en question s'appelle "mappan", entendez refuge. Pour ses pairs et lui, cet espace sert à la fois de toilettes, de chambre à coucher, de cuisine et surtout de terrain de football. Ils n'ont pas de choix, disent-ils, eux qui ajoutent volontiers, contre argent. " Nous vivions aux abords du commissariat central N°1 où nous avons été déguerpis un beau matin pour délit de survie ", se laisse aller Issa en tentant de se boucher les narines.
Un cocktail d'odeurs si fort et difficile à supporter pour la dame du Pmuc qui présente un tube aérosol de désodorisant qu'elle dit utiliser de temps à autre "pour tenir". Une recette à elle, qu'elle a du mal à transmettre à ses voisins. A la question de savoir si les occupants de cet endroit ne souffrent pas de ses émanations, le jeune Issa fait savoir qu'ils n'ont pas " de choix. C'est un cadre spacieux. Il n'y en a pas plusieurs dans la ville. Même s'il est infect comme vous le dites, il est convenable de par son étendue et son aération régulière ". A la question de savoir s'ils n'en profitent pas pour faire régner de l'insécurité, Issa affirme qu'il n'en est rien. " Certains de nos compagnons nous mettent dans l'insécurité en posant ce type d'actes. Mais pas nous ", se contente-t-il de dire. Aux mois de juillet et août 2007, la Communauté urbaine de Yaoundé engage des travaux d'aménagement de cet espace non sans casser les bâtiments qui s'y trouvent alors. A l'époque, des responsables de l'Hôtel de ville de Yaoundé font état de la mise en place d'un autre marché de type moderne. Au bout de quelques mois, aucune exploitation réelle n'est faite du coin qui jour après jour se transforme en fumier et devient un repaire de jeunes désoeuvrés. L'on apprendra plus tard que le terrain fait l'objet d'une querelle foncière entre dignitaires du régime.
Source: Quotidien Mutations
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