Douala veut se rénover
Il s’agit d’un programme qui vise à améliorer la gouvernance urbaine, à renforcer l’attractivité et la compétitivité de la ville de Douala pour qu’elle soit capable d’attirer des investisseurs.
Il est aussi question, grâce aux financements conjoints du Programme international pour l’amélioration des conditions de vie en milieu urbain (Cities Alliance), du crédit Ida de la Banque mondiale, du contrat C2d et des fonds propres de la Communauté urbaine de Douala (Cud), d’améliorer les conditions de vie des populations de la ville et de son aire métropolitaine. Cette stratégie devrait, selon le délégué du gouvernement auprès de la Cud, s’imposer par elle-même. Car, "Selon toute vraisemblance, la population de la ville de Douala s’accroîtra de plus d’un million d’habitants d’ici 2020, c’est-à-dire pour atteindre 3,5 à 4 millions d’habitants", affirme Dr Fritz Ntoné Ntoné.
Pour le délégué du gouvernement, "Cette impressionnante croissance urbaine induira à son tour, une explosion de besoins en infrastructures, en espaces et services collectifs, besoins qui viendront s’ajouter aux retards accumulés, en dépit des efforts et des sacrifices accomplis". L’objectif, à moyen et à long terme, consiste donc à donner une vision de la ville avec un souci de protection de l’environnement et à s’arrimer à la stratégie nationale de réduction de la pauvreté. A quelques exceptions près, le choix des localités satellites, dont le rayonnement pourrait contribuer à favoriser une croissance dynamique de la capitale économique, peut paraître évidente, même si chacune d’elle a sa particularité.
Les investigations de la Cud ont donc porté principalement sur l’identification et l’analyse des échanges économiques entre ces villes satellites et Douala. Toutefois, selon Mme Chantal Reliquet, chargée de projet et représentante de la Banque mondiale, "La stratégie de développement de Douala devra fédérer les initiatives déjà en cours, tels le Projet d’infrastructures de Douala et le Projet de développement des secteurs urbains et de l’approvisionnement en eau". D’après les concepteurs de ce vaste plan d’urbanisation, les villes satellites ont donc été choisies suivant leur importance.
Complémentarité
Ainsi, Edéa, située à 65 kilomètres de Douala, est une ville industrielle par excellence. Les perspectives de développement de l’usine d’alumine du groupe Alcan laissent augurer d’une extension de ses capacités de production à près de 300.000 tonnes, au cours des années à venir. Il en découle donc une complémentarité entre les activités industrielles des deux villes. La localité de Dibombari, quant à elle, accueille de plus en plus des industries de transformation qui requièrent de surfaces importantes. Cette position pourrait se renforcer dans les années à venir, à la faveur notamment de la construction d’un deuxième pont sur le fleuve Wouri, qui facilitera les échanges et accéléra l’occupation des terrains urbanisables, sans contraintes majeures attenants à la ville de Douala. Située dans la province du Sud-Ouest, Limbe connaît le développement d’une agro-industrie diversifiée. Les produits qui en découlent sont exportés par le Port autonome de Douala.
En plus, une cimenterie y est en construction. Entre Limbe et Douala, des liaisons routières et ferroviaires deviennent, dans ce cas, indispensables. Quant aux localités de Njombé, Penja et Mbanga, qui sont situées dans le département du Moungo, elles se trouvent au cœur des complexes agro-industriels dont l’activité est centrée autour des cultures de rente (café, cacao, banane) et l’horticulture (ananas, poivre, papaye, etc.). Cette zone pourrait alors accueillir des unités de transformation de produits cultivés localement.
Dernière arrivée sur la liste de ces villes satellites, la ville de Yabassi. Son absence sur la première liste des villes satellites avait d’ailleurs fait l’objet d’un débat. Certains ressortissants du département du Nkam ayant ouvertement demandé, au cours des travaux de restitution de l’étude, pourquoi cette ville ne figurait pas sur cette liste. C’est désormais chose faite. En somme, l’élaboration de cette stratégie qui a été confiée à un bureau d’études spécialisé dans le domaine des projets urbains, va durer environ deux ans et sera jalonnée d’ateliers de restitution des résultats, d’enrichissement des analyses et de validation des choix.
Source: Quotidien Mutations
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